Mes amis me prodiguaient leurs conseils: «Prends des cours du soir. Sors davantage ; va au théâtre et au cinéma. Mange à la cafétéria du bureau.» Celui que je préférais, c’était: «Tu devrais arrêter de chercher. C’est quand j’ai cessé de chercher l’âme sœur que j’ai rencontré mon mari.»
Alors je me disais que je ne chercherais pas. Mais je savais que je souhaitais vraiment rencontrer quelqu’un de «compatible».
Ce n’est que plus tard que j’ai réalisé que je m’étais fourvoyée. Je me sentais comme quelqu’un qui s’attend à gagner au loto. Je comptais beaucoup sur la chance.
À chaque soirée ou sortie, je me demandais si ce ne serait pas le jour où j’allais décrocher le gros lot. Même le jeune homme à côté de moi devant un rayon du supermarché, avait peut-être le bon numéro, celui qui correspondait au mien?
Ce n’est que lorsque j’ai fait le rapprochement entre cette façon de penser et la mentalité liée aux jeux de hasard, que j’ai commencé à déceler l’erreur.
Est-ce que je croyais au hasard? Est-ce que je croyais que Dieu ne pourvoyait pas à mes besoins à l’instant même? Est-ce que je n’étais qu’une demi-personne, avais-je besoin de trouver la seconde moitié pour être complète?
Ce qui m’a le plus ouvert les yeux, c’est une histoire de la Bible: l’histoire de l’homme à la piscine de Béthesda, qui souffrait d’une «infirmité» depuis trente-huit ans (cf. Jean 5:1-14). Cet homme, qui ne pouvait marcher, était assis au bord de la piscine. La tradition voulait que la première personne malade à entrer dans l’eau après le passage de l’ange (qui agitait l’eau) était guérie. À l’évidence, nos situations étaient très différentes. Cet homme avait souffert toute sa vie d’une maladie qui le rendait infirme, et j’avais pour ma part un corps en bonne santé.
Toutefois, j’ai établi un rapport entre sa frustration et la mienne. Il était frustré parce qu’on le devançait toujours pour aller dans l’eau ; j’étais frustrée parce que, lorsqu’un garçon sympathique passait à proximité, c’était toujours une autre femme qui captait son attention. Dans un sens, j’étais moi aussi assise au bord de la piscine, infirme dans ma pensée, croyant que j’avais besoin de l’ange pour agiter l’eau ou de Dieu pour me faire rencontrer l’homme idéal et qu’après tout serait parfait.
Lorsque Jésus a vu la situation et qu’il a compris que l’homme se trouvait là depuis longtemps, on aurait pu penser qu’il montrerait de la pitié. Mais, au contraire, il a demandé à l’homme: «Veux-tu être guéri?»
J’ai appliqué cela à ma situation. Est-ce que j’étais prête à me voir déjà complète, créée ainsi par Dieu, et n’ayant pas besoin d’une autre personne?
Comme l’homme près de la piscine, j’ai essayé d’éluder la question et de faire valoir des arguments susceptibles d’éveiller la pitié: «Je n’ai personne pour m’aider.» «Personne ne me présente à des gens nouveaux.» Cela ressemblait trop au récit biblique: «Seigneur, je n’ai personne pour me jeter dans la piscine quand l’eau est agitée, et, pendant que j’y vais, un autre descend avant moi.»
Jésus n’a pas répondu: «Comme c’est triste! Peut-être puis-je t’aider à descendre dans l’eau?» Jésus savait que le pouvoir de guérir n’était pas dans la piscine, mais en Dieu. C’était comme s’il ignorait l’argument de cet homme. «Lève-toi, prends ton lit, et marche», lui a-t-il dit.
J’ai pris cela comme un message plein de douceur, me disant d’élever ma pensée. Je n’avais pas besoin de faire des efforts frénétiques. Je devais comprendre que Dieu ne m’avait pas créée comme la moitié de Son enfant, mais entière et complète. Le récit continue ainsi: «Aussitôt cet homme fut guéri; il prit son lit, et marcha.» Moi aussi, je devais aller de l’avant avec ma toute nouvelle identité et ne pas penser que quoi que ce soit manquait dans ma vie.
J’ai arrêté de considérer chaque homme que je rencontrais comme un mari potentiel, et j’ai commencé à apprécier la compagnie de tous mes amis, hommes ou femmes. Ce changement de pensée a fait une différence. La vie est devenue plus agréable et moins préoccupante.
Cette nouvelle approche de la vie est devenue si naturelle que, lorsque celui qui allait devenir mon mari m’a demandé de l’épouser, cela a été une conversation agréable entre deux amis, pas une proposition romantique, à genoux.
Mon mari et moi sommes heureux en ménage depuis de nombreuses années, et je continue d’en apprendre toujours davantage sur ma relation à Dieu: comment II nous guide, prend soin de nous, et constitue notre vrai compagnon.
