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Article de couverture

UN MARI IDEAL

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de septembre 2006


Si tout se passait selon mes désirs, mon mari ne laisserait jamais le paquet de céréales sur la table, il enlèverait ses chaussures en entrant, il demanderait sa route quand il est perdu, et ne répugnerait pas à s’excuser. Mais ce n’est pas le cas. Même après trente-six ans de mariage, Craig et moi travaillons toujours à ces petites choses. Et je sais que nous ne sommes pas les seuls dans ce cas.

Les relations personnelles offrent de nombreuses occasions d’abandonner ses propres opinions sur la façon dont les autres devraient agir. Qu’il s’agisse des habitudes domestiques d’un conjoint, des choix de vie d’un enfant, ou de la façon dont un membre de notre église a conduit la dernière assemblée, il est souvent tentant de penser que tout serait formidable si seulement les gens voulaient bien accepter les conseils merveilleusement utiles que vous leur offrez.

Paradoxalement, cependant, j’ai découvert que cette attitude peut vraiment entraver les progrès mêmes que vous souhaitez favoriser. Comment? En maintenant vos pensées rivées sur l’humain, ce qui n’est absolument pas propice à la guérison. Aussi longtemps que nous percevons les autres comme des mortels imparfaits dont la conduite n’est pas à la hauteur de nos normes personnelles, nous ne les voyons pas tels que Dieu les voit. Et pourtant, c’est ce point de vue divin qui guérit.

Prenez cet exemple flagrant d’approches opposées: Jésus, l’homme le plus élevé qui ait jamais foulé cette terre, et tous ceux qui l’entouraient, des hommes censés être des pécheurs, des gens dont la conduite semblait très en dessous de la norme définie par les codes sociaux et religieux. Pourtant, la Bible ne rapporte aucune parole critique qui aurait franchi les lèvres de Jésus à leur égard. Au contraire, il les a guéris. Et il l’a fait, non pas en se focalisant sur une quelconque caractéristique humaine qu’il était nécessaire de modifier, ni même en faisant des suggestions utiles sur la manière dont ils pourraient s’améliorer, mais grâce à l’amour. Grâce à la façon dont il les percevait: déjà parfaits.

Comme l’a expliqué Mary Baker Eddy: «Jésus voyait dans la Science l’homme parfait, qui lui apparaissait là où l’homme mortel pécheur apparaît aux mortels. En cet homme parfait le Sauveur voyait la ressemblance même de Dieu, et cette vue correcte de l’homme guérissait les malades.» (Science et Santé, p. 476-477)

Jésus a prouvé que pour guérir toute difficulté – et cela inclut tout désaccord sur la manière d’agir de quelqu’un d’autre – la solution consiste à changer sa propre pensée. Quelquefois, cela amène l’autre à changer. Mais plus souvent encore, j’ai trouvé que cela me change, moi. Cela permet à mon opiniâtreté, à ma volonté personnelle et à mon désir de me justifier de se transformer en humilité et en amour. Et quelquefois – souvent, même – c’est là tout ce qui est nécessaire. Le problème devient un non-problème et je suis libre d’être l’amie, l’épouse, le membre de comité d’église que je veux être, et sur lequel on peut s’appuyer. Les relations se renforcent par la même occasion.

Un épisode récent dans mon mariage me vient à l’esprit. Cela peut sembler bénin, mais illustre tout le potentiel d’une démarche qui consiste à changer sa vision de l’autre, en passant d’un point de vue matériel à un point de vue spirituel. Mon mari et moi avions notre conversation du matin, discutant de nos plans pour la journée. Bien que je préfère parler face à face, Craig se tenait debout derrière moi, me tournant le dos, et il me parlait tout en mangeant ses céréales.

Je me suis mise à lutter contre divers sentiments: je me sentais blessée, en colère et insultée. On m’a appris à parler aux gens en les regardant, surtout quand le sujet est important. Mais Craig a été élevé d’une tout autre manière. Dans sa famille, vous pouviez parler à quelqu’un à l’autre bout de la pièce tout en continuant à vaquer à vos occupations, et personne ne se sentait offensé. Mais quand même, ai-je pensé, il y a une chaise juste en face de moi, il a le temps de s’asseoir là et de me regarder, plutôt que de se tenir derrière moi. C’est grossier. J’ai finalement refoulé ma peine, et je lui ai demandé avec brusquerie de me regarder en face quand il me parle. Il est venu gentiment et nous avons décidé des choses à faire pour la journée, mais l’attitude que j’avais eue m’a laissé un sentiment de malaise.

Une fois de plus, ai-je pensé, la déception suscitée par la conduite de quelqu’un venait de mon opinion personnelle sur ce qu’il était juste ou pas de faire, ou sur la façon dont une situation particulière devrait évoluer. Plutôt que de me concentrer sur ce qu’il y a de bien chez mon mari, sur les qualités qui viennent de sa nature spirituelle profonde, je l’avais jugé, et je m’étais ensuite laissée prendre au piège par la bonne opinion que j’avais de moi-même. La joie, qui caractérise habituellement notre union, était momentanément perdue.

À mes yeux, la journée est pleine d’occasions de décider si je vais encourager mon mari ou le malmener, le soutenir ou le critiquer. Lorsque j’entre dans la cuisine et que je trouve une nouvelle fois le paquet de céréales sur la table, je peux me dire que mon mari ne pense pas à moi, alors que je fais tout mon possible pour que la maison soit bien tenue. Ou, au contraire, je peux être reconnaissante pour les nombreuses qualités spirituelles qu’il exprime et qui lui viennent de Dieu, comme par exemple l’ordre qu’il manifeste lorsqu’ il tond la pelouse, ou l’attention dont il fait preuve lorsqu’il ramasse du bois pour le feu, ou sa gentillesse lorsqu’il se soucie de mon confort. Si je choisis cette dernière attitude, le soutien aimant que je manifeste à son égard l’aidera d’une façon que la condamnation ne fera jamais.

La véritable compassion, c’est reconnaître que nous avons beaucoup à apprendre pour exprimer la bonté de Dieu et que, pendant ce temps, nous devons être patients les uns avec les autres. La gentillesse porte des «jugements justes» (cf. Jean 7:24) et exprime l’amour en partant d’un point de vue spirituel. Elle soutient ce qui est bon chez autrui et, à la lumière de cette gentillesse, ceux que nous aimons verront plus clairement s’il est besoin de changer, et ils le feront avec joie.

Toute insistance de notre part à être celui qui montre à l’autre la lumière signifie que nous ne croyons pas qu’il a accès à l’inspiration divine que nous, nous avons, en d’autres termes que nous devons être un intermédiaire entre cette personne et Dieu. Mais c’est tout simplement faux.

En réalité, nous avons tous un égal accès à Dieu et à Ses qualités spirituelles. Nous sommes tous faits à Sa ressemblance, avec Sa bonté illimitée à exprimer. Le même divin Père-Mère donne continuellement et de façon illimitée à chacun de Ses enfants la joie, la gentillesse, l’intelligence, la beauté et ainsi de suite. Je trouve que mes relations vont bien plus loin lorsque je consacre du temps à reconnaître que chacun peut entendre Dieu, plutôt que d’essayer d’interpréter à la place des autres ce que Dieu leur dit. Et, lorsque je reconnais que l’Amour même, qui est Dieu, est la seule véritable source de mon mari, et de tout le monde, c’est là que j’honore l’identité spirituelle de chacun.

Craig et moi aimons beaucoup découvrir en l’autre ce qui est bon, et qui vient de Dieu. Ainsi, notre discussion ce matin-là s’est-elle révélée une nouvelle occasion d’approfondir les choses et de découvrir davantage notre nature spirituelle. Lorsque j’ai revu Craig un peu plus tard dans la journée, je lui ai demandé pardon pour ma réaction et lui ai dit ma reconnaissance pour tout ce qu’il fait, et pour ce qu’il est. Eh bien, figurez-vous qu’il m’a répondu qu’il essaierait d’être plus attentif à l’avenir lorsque nous parlerions ensemble!

De toute façon, ce n’était plus un problème. J’avais vu une fois de plus que, finalement, ce sont les leçons spirituelles que nous apprenons au sujet de notre nature spirituelle qui font la plus grande différence dans les relations que nous avons avec les autres. Décider de voir «l’homme parfait» de la création de Dieu apporte la guérison dont nos relations ont besoin. Et cela nous rend libres d’être ce que nous sommes vraiment, et de nous aider l’un l’autre à progresser.

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