NI ABCÈS NI CARIE

Je m’apprêtais à partir pour un voyage d’affaires de deux jours, dans une région rurale de l’Oregon, quand j’ai commencé à avoir mal à une molaire. Bien que gênante, la douleur était supportable, je pensais pouvoir m’en accommoder.

Cependant, lorsque je suis arrivé à destination, la douleur était si forte que j’avais du mal à manger. J’ai d’abord envisagé d’aller voir un dentiste de la région, mais comme j’avais dépensé beaucoup d’argent pour ce déplacement à plusieurs centaines de kilomètres de chez moi, j’ai finalement accordé la priorité à mon travail.

J’ai donc préféré me mettre à prier, comme j’en ai l’habitude face aux difficultés. Je me suis attaché à des vérités spirituelles simples enseignées par la Christian Science, des vérités concernant ma perfection et mon état intact inné d’enfant de Dieu. Puis je me suis plongé dans le travail que j’avais prévu pour la journée.

J’ai passé la soirée à étudier la Leçon biblique hebdomadaire (indiquée dans le Livret trimestriel de la Christian Science) et à revendiquer, dans une prière sincère, la perfection que Dieu m’avait donnée et, par conséquent, le fait que j’étais à l’abri de toute souffrance. Mon état s’est amélioré au point que j’ai pu finalement m’endormir. Mais une horrible douleur à la mâchoire m’a réveillé au beau milieu de la nuit. Je me sentais incapable de réagir et j’avais les larmes aux yeux. Ma première pensée a été d’appeler un praticien de la Christian Science pour lui demander de m’ aider par la prière, mais à vrai dire il m’était très difficile d’articuler. J’ai téléphoné à ma femme, qui dormait déjà depuis longtemps, et je lui ai demandé d’appeler un praticien pour moi.

Au bout de quelques minutes, la douleur a complètement disparu. J’étais rempli de reconnaissance pour la réponse immédiate du praticien, toujours prêt à aider les autres. Bien que me trouvant dans une petite ville au milieu de nulle part, sans même la possibilité de consulter un dentiste à une heure si matinale, j’avais pu bénéficier immédiatement de l’aide d’un praticien, et sa prière avait eu un effet instantané. Je me suis rendormi et, le lendemain matin, à mon réveil, je n’avais plus mal du tout. J’ai pu manger normalement et poursuivre mes activités professionnelles comme prévu.

Quelques semaines plus tard, certains symptômes ont réapparu et j’ai ressenti une douleur de plus en plus vive à la mâchoire. J’ai pris rendez-vous avec un dentiste qui respectait tout à fait mon choix de guérir par la prière. Il m’a dit que j’avais un abcès dentaire et qu’il fallait extraire la dent sans tarder. Il a ajouté que c’était très grave et que cela pouvait s’avérer fatal si rien n’était fait maintenant. Il m’a conseillé de prendre rendez-vous avec un stomatologue.

Cette visite a été un réveil pour moi. J’ai décidé de consacrer le restant de la journée à prier avec encore plus de ferveur.

En me souvenant de l’information alarmante du dentiste, je me suis mis à penser aux explications de la Christian Science concernant l’irréalité de la mort. J’ai pris conscience du fait qu’étant créé par Dieu, qui est parfait et immortel, j’étais également parfait et immortel.

Dieu n’avait pas créé Son univers inférieur à la perfection. Cette dent ne pouvait pas plus mourir ni se carier que je ne pouvais mourir ni décliner.

J’ai également prié avec l’idée qu’il ne s’agissait pas d’essayer de changer ni de préserver une dent. Je n’avais pas à sauver cette dent. En fait, ma perfection ne dépendait d’aucune condition matérielle. J’étais spirituel et déjà parfait.

Mary Baker Eddy déclare dans Science et Santé avec la Clef des Écritures: «La vraie théorie de l’univers, y compris l’homme, n’est pas dans l’histoire matérielle, mais dans le développement spirituel. La pensée inspirée renonce à la théorie matérielle, sensuelle et mortelle de l’univers, et adopte le spirituel et l’immortel.» (p. 547) C’étaient cette pensée inspirée et ce développement spirituel que je désirais ressentir comme faisant partie de ma nature véritable, non l’histoire matérielle d’une dent qui, selon les sens matériels, avait commencé à se former au moment de la conception et ne pouvait vivre qu’un certain nombre d’années avant de devenir inutile. Je me suis rendu compte qu’en acceptant le verdict du dentiste, j’acceptais de croire que la vie est dans la matière et qu’elle doit avoir une fin. Accepter ce point de vue pour une dent, c’était accepter la croyance à la mort d’une façon plus générale.

Mes pensées et mes actes corroboraient les paroles de Mary Baker Eddy concernant le triomphe sur la mort: «La joie exempte de péché la parfaite harmonie et l’immortalité de la Vie, possédant la beauté et la bonté divines illimitées, sans aucune douleur ni aucun plaisir corporels constitue le seul homme véritable et indestructible, dont l’être est spirituel. Cet état d’existence est scientifique et intact perfection que seuls discernent ceux qui ont la compréhension finale du Christ dans la Science divine. La mort ne saurait jamais hâter cet état d’existence, car il faut que la mort soit vaincue, non subie, avant que l’immortalité paraisse.» (ibid., p. 76)

Immergé dans l’étude et la prière cet après-midi-là, j’ai ressenti l’inspiration dont parle Mary Baker Eddy, et j’ai été en mesure d’abandonner la théorie matérielle et sensuelle de l’univers pour adopter une théorie spirituelle et immortelle. À la suite de cette prière, j’ai senti un ajustement physique se produire dans la mâchoire. La douleur a cessé, et j’ai su que la guérison était complète. Je suis heureux de dire que je n’ai plus ressenti aucune gêne à cause de ce problème. Je mange sans la moindre difficulté depuis cette guérison.

Kenneth E. Bemis

Sherwood (Oregon), U.S.A.