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DES MODÈLES D’EXCELLENCE

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de septembre 2006


Un éducateur de métier a beaucoup à donner. Dans la salle de classe, bien sûr, mais il peut aussi faire profiter de son savoir ceux d’entre nous qui ont depuis longtemps rangé cartables et manuels scolaires. Si nous sommes assez avisés pour rester à l’écoute, nous pouvons, nous aussi, apprendre des leçons utiles grâce à des professeurs compétents.

Un enseignant hors pair échappe pratiquement à toute définition, mais, à mes yeux, une simple anecdote en dit long sur le sujet. Une personne de ma famille est l’un de ces professeurs que, vingt-cinq ans après, d’anciens étudiants viennent remercier de l’influence qu’ils ont exercée sur leur vie. Il y a peu, un élève de sa classe ne semblait guère s’inquiéter de ses mauvais résultats. Ma parente lui a dit qu’elle savait qu’il était brillant, mais qu’il ne faisait rien pour le lui prouver. Le garçon s’est repris et lui a enfin montré ce dont il avait toujours été capable. Au lieu de recourir à une punition, l’enseignante a reconnu les capacités de l’enfant en s’attendant à ce qu’il soit à la hauteur. Il ne l’a pas déçue.

Ma parente est scientiste chrétienne. Elle sait que la substance spirituelle inhérente à chaque enfant provient directement d’une source infinie: Dieu. Les qualités mentales qui constituent notre substance semblent parfois masquées par des aspects indisciplinés du caractère, d’énormes problèmes ou un manque d’empressement à utiliser nos talents. Le résultat, produit par le magnétisme animal, ou prétendue activité du mal, est une vue déformée de l’homme qui ressemble à celle d’un miroir déformant comme on en voit dans les attractions foraines. Bien que l’image originale demeure parfaite, le reflet semble avoir subi une distorsion. Pour corriger ce phénomène, il faut regarder au-delà du miroir ou du filtre et se tourner vers l’homme originel. Les professeurs perspicaces et les scientistes chrétiens reconnaissent que les qualités inhérentes à chaque enfant de Dieu sont intactes, quel que soit l’âge, et par conséquent ils s’emploient à les faire apparaître.

PLACER HAUT LA BARRE

Jésus Christ, le professeur par excellence, illustra ce point de différentes façons. Il ne cherchait pas à abaisser la barre afin de simplifier les choses pour ceux qui l’entouraient ; bien au contraire, il élevait leur perception pour qu’ils s’attendent à voir leurs capacités s’accroître à mesure qu’ils découvraient leur véritable identité à l’image de Dieu. Cette transformation individuelle pouvait se manifester par une foi plus profonde, par un cœur réceptif au bien, par une prise de conscience de la puissance de Dieu, ou bien encore par la révélation de leur identité pure et sans défaut. Dans chaque cas, Jésus élevait les hommes et les femmes à une vue plus claire du fait qu’ils ne pouvaient être séparés de Dieu et que, comme Paul l’écrit aux Corinthiens, leur «capacité [...] vient de Dieu». (Il Corinthiens 3:5)

Pour en revenir à cette parente, son bel exemple de ce que doit être un bon enseignement illustre deux points intéressants. Premièrement, c’est ce que l’on tient pour vrai concernant les autres et soi-même que l’on verra. Si l’on souhaite, comme cette enseignante, voir s’exprimer l’intelligence, ou bien la patience, l’humour ou la grâce, il faut en reconnaître la présence. Deuxièmement, quand on n’apprécie pas certains traits de caractère affichés par une personne, c’est son propre concept de l’homme qu’il faut élever et purifier, et non la personne en question. En s’attachant à ce concept élevé, on finit par le voir exprimé en soi et chez les autres.

Il est tentant de croire qu’il nous faut changer les autres, chasser leurs ténèbres, d’une certaine façon. Mais si l’on cherche plutôt à mettre en lumière ce qui est juste, alors ce qui est semblable à Dieu dans sa propre conscience fait apparaître ce qui est semblable à Dieu chez les autres.

L’EXEMPLE DE JACOB

J’ai mieux compris ces points lorsque j’étudiais dans la Bible l’histoire des jumeaux Jacob et Ésaü. Les deux frères s’étaient brouillés parce que Jacob avait privé Ésaü de son droit d’aînesse et de la bénédiction qui lui revenait, (voir Genèse, chap. 25-33) Furieux, Ésaü menaçait de tuer Jacob, si bien que celui-ci dut fuir la terre natale. Bien des années plus tard, Jacob fut poussé à retourner au pays de sa naissance, mais il craignait pour la vie des siens.

Malgré sa conduite passée, Jacob aimait Dieu. C’est donc tout naturellement qu’il rechercha l’inspiration divine. Il lutta contre la fausse image qu’il avait de son frère et de lui-même. Il s’attacha à un point de vue spirituel jusqu’à le faire vraiment sien. Lorsque ce point de vue plus élevé devint son modèle, ses rapports avec son frère s’en trouvèrent aussitôt modifiés. Sur le chemin du retour, Jacob rencontra Ésaü, qui l’embrassa!

Ce récit m’a montré comment faire face à des relations difficiles ou aux images négatives qu’on peut se faire des autres. Alors qu’on a tôt fait de critiquer le comportement de telle personne ou de couper les ponts, l’exemple de Jacob illustre les deux points essentiels mentionnés plus haut. Il n’a pas essayé de changer Esaü. Il a développé une idée plus haute de la nature de l’homme (de lui-même en l’occurrence) et il a laissé ce nouveau modèle inspirer sa rencontre avec son frère. Finalement, Jacob a été contraint d’ouvrir les yeux sur ses propres torts en découvrant sa vraie nature spirituelle, comme nous devons tous le faire. Il n’a pas eu à lutter avec son frère jumeau, comme on aurait pu le croire, mais avec lui-même.

Dans son livre d’étude, Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy explique ainsi la nature de la lutte de Jacob: «Jacob était seul, combattant l’erreur luttant contre un sens mortel de vie, de substance et d’intelligence comme existant dans la matière avec ses faux plaisirs et ses fausses douleurs...» (p. 308). De temps en temps, on se débat contre une image négative de soi ou des autres. Cela m’arrive aussi. Mais quand on sait que l’expérience individuelle est déterminée par le concept de l’homme que l’on tient pour vrai, on est plus enclin à remplacer une fausse perception par le point de vue spirituel qui rétablit l’harmonie complète. C’est de cette façon que se produit la guérison de tous les maux, maladies, fractures, difficultés financières ou problèmes relationnels.

L’idée plus élevée de l’homme ayant fini par prévaloir dans la pensée de Jacob, Ésaü s’est conformé tout naturellement à cette nouvelle façon de voir. Jacob n’a pas eu besoin de changer Ésaü. Le nouveau modèle formé dans sa pensée a changé la donne. Mary Baker Eddy explique ce principe en ces termes: «Le sculpteur tourne ses regards du marbre vers son modèle afin de perfectionner sa conception. Nous sommes tous des sculpteurs, travaillant à des formes diverses, modelant et ciselant la pensée. Quel modèle l’entendement mortel a-t-il devant lui? Est-ce l’imperfection, la joie, la peine, le péché, la souffrance! Avez-vous accepté le modèle mortel! Le reproduisez-vous! Alors vous êtes obsédés dans votre travail par des sculpteurs indignes et des formes hideuses. N’entendez-vous pas toute l’humanité parler du modèle imparfait? Le monde le présente continuellement à vos regards. Il en résulte que vous vous exposez à copier ces modèles inférieurs, à limiter l’œuvre de votre vie et à adopter dans votre expérience les contours anguleux et la difformité des modèles matériels.

«Pour remédier à cela, il nous faut d’abord tourner les regards dans la bonne direction et y marcher ensuite. Il nous faut former, dans notre pensée, des modèles parfaits et les contempler constamment, autrement nous ne les reproduirons jamais dans des vies sublimes et nobles.» (Science et Santé, p. 248) En renonçant à l’emploi de la ruse en faveur d’un modèle de pensée plus pur, Jacob a su rétablir de saines relations avec son frère.

SE CONFORMER À LA VRAIE IDÉE

Aujourd’hui, ces leçons n’ont rien perdu de leur pertinence, tant sur une base individuelle et familiale, qu’à une échelle beaucoup plus large. Plutôt que de se contenter de passer sur des défauts, il s’agit de percer les ténèbres avec la lumière qui émane directement de Dieu. Pour y parvenir, il faut discerner, au-delà des limites des sens matériels, la nature divine de chacun – autrement dit, considérer quel est le modèle auquel on adhère mentalement, car c’est celui que l’on reproduira dans sa vie.

La lumière qui perce les ténèbres du sens matériel est le Christ, la vraie idée de Dieu, venant peu à peu à la conscience, tout comme ce fut le cas pour Jacob. Jésus modela sa vie sur ce concept parfait et il guérit sur cette base. Nous pouvons faire de même dans la mesure où nos pensées demeurent conformes à la vraie idée, conformes au Christ. Il faut pour cela examiner en profondeur la nature spirituelle de la personne au lieu d’accepter une litanie de défauts. Suivons l’exemple de Jésus, et tenons compte du conseil de Paul: «Nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles ; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles.» (Il Corinthiens 4:18) Alors l’enfant de la création de Dieu, intelligent, sain, sans tache, parfait, sera révélé.

J’ai examiné mes pensées pour savoir si je jugeais ce garçon d’après son comportement ou si je voyais en lui l’idée-Christ

PREUVE PRATIQUE

Il y a quelques années de cela, je donnais des cours bibliques à des jeunes gens incarcérés dans un centre de rééducation de haute sécurité. La plupart du personnel administratif ne s’attendait guère à ce que ces jeunes de seize à dix-huit ans, qui avaient commis de graves délits, se rachètent une conduite.

Un jour, les garçons et moi étions seuls dans une salle de conférences. J’étais assise en bout de table, près du tableau. Tous les jeunes se trouvaient assis du même côté de la table, sauf un qui était en face. Nous étions plongés dans une conversation très animée, quand le jeune assis tout seul de son côté s’est mis à faire de l’exhibitionnisme. Tout d’abord, j’ai pensé qu’il ne l’avait pas fait exprès, mais les minutes passant, l’atmosphère devenait de plus en plus tendue, et je ne pouvais plus faire comme si de rien n’était. J’ai prié pour savoir comment réagir. Sans autre commentaire, je lui ai gentiment dit de retourner dans son dortoir.

De retour chez moi, j’ai prié avec ferveur pour voir la pureté de ce garçon, malgré la scène vécue un peu plus tôt. Il était tentant de laisser cet incident déteindre sur l’image que j’avais de lui, mais je savais que l’erreur s’était, oserais-je le dire? «exhibée» pour être guérie. J’ai examiné mes pensées pour savoir si je jugeais ce garçon d’après son comportement ou si je voyais en lui l’idée-Christ. J’ai reconnu qu’il assistait librement à mon cours depuis des mois parce que la vérité dont nous parlions trouvait un écho en lui. Il posait des questions intelligentes, je me rendais compte qu’il progressait en compréhension. Mais surtout, j’ai compris qu’il était né de l’Esprit, non de la matière, et que par conséquent l’histoire mortelle ne pouvait en aucune façon entraver l’expression de sa vraie nature. En outre, je m’attendais à ce que le pouvoir du Christ dans ma conscience ait une influence positive sur tous ceux qui étaient inclus dans mes pensées, y compris ce garçon.

Pendant plusieurs semaines, ce jeune n’est pas revenu à mon cours. J’ai donc prié pour voir davantage le Christ s’exprimer à travers moi. J’ai continué d’examiner mes pensées pour savoir si mon concept de l’homme, et de ce jeune en particulier, avait besoin d’être purifié. Je me suis rendu compte que l’indignation vertueuse, la colère ou le sentiment d’offense personnelle empêchent de bien voir, aussi me suis-je efforcée de ne pas les laisser se développer dans mes pensées. Je les ai remplacés par la reconnaissance du fait que chacun avait la faculté de développer en lui «les sentiments qui étaient en Jésus-Christ», comme le souligne l’apôtre Paul (voir Philippiens 2:5). J’ai mieux compris que l’Entendement du Christ, qui est Dieu, avait forcément une expression, même si les sens matériels présentaient un témoignage contraire. En d’autres termes, j’ai pris mentalement position pour voir le Christ exprimé tant en ce garçon qu’en moi-même, puisque nous étions les enfants de Dieu.

UNE VIE TRANSFORMÉE

Le mercredi précédant la journée d’Actions de grâces, j’ai d’abord pensé que je n’allais pas avoir d’élèves, les activités du centre étant dictées par cette période de fête. Alors que je rassemblais mes affaires, ce garçon est entré nonchalamment.

Comme la salle de conférences était réservée ce jour-là à un groupe plus important, on nous a mis dans une pièce sans surveillance, fermée à clef. Mes espoirs de sécurité matérielle se trouvaient anéantis. Il m’aurait été difficile d’obtenir de l’aide si cela s’était avéré nécessaire. J’ai donc décidé de me détourner des moyens matériels pour m’en remettre à Dieu et à Son Christ, à l’exemple de Jacob.

J’ai vite compris qu’il s’était passé quelque chose d’important. Ce garçon n’était plus amer, menaçant, ni effronté, mais joyeux, humble et prêt à demander pardon. Nous n’avons pratiquement pas fait allusion à l’incident passé, ce n’était pas nécessaire. Nous avons plutôt cherché à définir les qualités divines auxquelles il aspirait. Nous avons réfléchi à la façon dont le Christ agissait dans notre existence et nous avons examiné nos pensées pour purifier un peu plus notre concept de l’identité de chacun.

Après avoir assisté à quelques autres cours bibliques, ce garçon a été chargé de certaines responsabilités dans le centre. Jusque-là, il n’avait jamais réussi dans les tâches qu’on lui avait confiées, à cause de son comportement. À présent, il s’en acquittait fort bien et avec un superbe enthousiasme, ce qui lui valait une plus grande liberté. Ce changement était loin d’être passé inaperçu dans le centre. Pratiquement personne ne pouvait l’expliquer, pas même les psychologues. La veille de sa remise en liberté, ce garçon a demandé à me voir une dernière fois. Son regard exprimait toute la gratitude qui lui emplissait le cœur. Sa vie ne serait plus jamais la même.

Les vérités exposées brièvement dans cet article ne sont pas seulement importantes dans nos rapports individuels, elles exercent aussi une influence dans le monde entier. Les nouvelles diffusées à la télévision voudraient nous impressionner, par exemple celles qui parlent d’un membre d’un groupe de pression ou d’un P.-D.G. sans scrupules, de terroristes qui enlèvent des civils innocents, de dictateurs, de parents qui maltraitent leurs enfants ou de marchands d’esclaves. L’exemple que j’ai donné apportera peut-être des éléments sur l’influence éventuelle que l’on peut avoir sur l’actualité, et sur la façon de s’y prendre. Paul exhortait les Corinthiens en ces termes: «Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l’obéissance de Christ.» (Il Corinthiens 10:5) Si nous nous efforçons sans cesse de conformer toute pensée au modèle Christ, il en découlera de grands bienfaits pour nous-mêmes et toute l’humanité.

Dans notre prochain numéro

Dieu et l’homme sont un: comment ce concept aussi radical peut nous aider à faire face à des divisions aussi bien dans notre famille, dans notre entreprise, sur le plan politique ou à l’égard du terrorisme? Le dossier du mois d’octobre, qui a pour thème le pouvoir de l’unité, traitera de ce sujet important qui nous concerne tous. Dans notre rubrique «En Famille», un article pour les enfants parlera des anges et un autre expliquera comment une grand-mère vit ses relations avec ses deux petits-enfants, grâce à son étude de la Christian Science.

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