«Amour. Quel mot! Il m’inspire un profond respect», écrit Mary Baker Eddy, théologienne et fondatrice de l’Église de la Christian Science. Elle poursuit: «... le primordial, l’incomparable, l’infini Tout du bien, le seul Dieu, c’est l’Amour.» (Écrits divers, p. 249-250) Et dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, elle note que Dieu est «sagesse et Amour immuables», «impartial et universel» (voir p. 2 et 13).
Quel soulagement de pouvoir confier tous ses espoirs en cet Amour qui ne vous laissera jamais tomber, de se décharger sur lui de tous ses soucis, «car lui-même prend soin de vous» (I Pierre 5:7). Cet Amour est infini et universel; par conséquent, nul ne peut en être écarté. L’Amour est à l’œuvre à chaque instant, il nous aime tous, nous corrige et nous rachète. On peut se tourner directement vers l’Amour et être guéri, libéré, de tout ce qui voudrait faire obstacle à la santé ou au bonheur. Saisir, ne fut-ce qu’un aperçu, de la vision que Mary Baker Eddy avait de l’Amour est déjà extraordinaire. De par sa nature même, l’Amour élimine tout ce qui lui est dissemblable. Lorsque l’un de ses contemporains, le théologien Henry Drummond, publia une brochure sur l’amour, intitulée «La plus grande chose du monde», Mary Baker Eddy déclara qu’«elle avait eu l’intention d’écrire elle-même un texte de ce genre, mais [que] le professeur Drummond s’en était si bien chargé qu’il lui avait épargné cette tâche»1. Fondé sur le chapitre 13 de la première épître aux Corinthiens, le texte de Drummond est, selon ses propres termes, une «analyse spectrale de l’amour» [comme un prisme qui décompose le rayon de lumière en ses différentes couleurs]: patience, bonté, générosité, humilité, courtoisie, désintéressement, douceur, simplicité, sincérité. «Voilà de quels éléments, écrit-il, est composé le don suprême... ce qui produit la stature de l’homme parfait.» 2
Considérés comme des qualités de l’Amour divin, à la lumière de la Christian Science, ces éléments dépassent les limites de la pensée et de l’action humaines pour constituer «la stature de l’homme [spirituel] parfait» que Dieu a créé. En vivant ces nobles qualités divines - dons de Dieu qui se reflètent en chacun de nous - nous témoignons du fait que l’Amour nous délivre de la confusion, de la douleur, de la maladie et de la mort. L’Amour nous délivre de tous les chagrins qui réclament notre attention. L’amour généreux dont Jésus, notre maître chrétien, fit preuve dans la vie de tous les jours illustre cet Amour divin qui guérit et apporte la liberté.
Les efforts que nous faisons pour imprégner nos pensées de l’essence spirituelle de telles qualités rendent nos actes conformes à l’intelligence divine et à l’Amour, ce qui nous permet d’être ce que nous sommes réellement: l’expression spirituelle de cet Amour. Considérons tour à tour chacune des composantes de l’Amour analysées par Henry Drummond, en les faisant précéder des versets dont elles s’inspirent, sachant que ce sont là autant de façons de prier, puis d’agir en conséquence.
«L’amour est patient
LA PATIENCE. Mary Baker Eddy parle ainsi de cette composante dans Science et Santé:
• à propos de Jésus: «sa divine patience, son courage sublime et son affection sans retour»,
• en évoquant la nécessité de «s’attendre patiemment à ce que la sagesse divine indique le chemin»,
• ou pour déclarer qu’«il faut que la patience “accomplisse parfaitement son œuvre”» (voir p. 49, 66 et 454).
Considérés ensemble, ces trois passages me parlent de la sagesse divine dont l’activité est parfaite (sans défaut), et de la sagesse paisible qu’il nous appartient d’exprimer. Mais ne confondons pas patience et inactivité. Dieu n’est jamais passif. Il n’attend pas que le bien s’accomplisse, Il est toute action. La patience est une activité mentale et, dans son sens spirituel, elle se ressource sans cesse en Dieu, sachant que Sa sagesse et Sa sollicitude sont toujours présentes.
«[L’amour] est plein de bonté»
LA BONTÉ. La vraie bonté, qui ne provient pas d’un entendement personnel, apaise la colère et les sentiments blessés. La bonté, qui puise à l’Amour même, nous permet d’être bons en toute situation, car elle agit sur l’ordre de l’Amour. Selon le prophète Jérémie, Dieu nous a fait cette promesse: «Je t’aime d’un amour éternel ; c’est pourquoi je te conserve ma bonté. (Jérémie 31:3)
Il y a peu, j’ai été agressée verbalement. La haine et la rage exprimées sur le visage de la personne m’ont fait froid dans le dos. Mais, presque aussitôt, je me suis sentie réchauffée par la bonté promise par Dieu. J’ai pu répondre avec bienveillance et poursuivre mon chemin l’esprit en paix.
«L’amour n’est point envieux»
LA GÉNÉROSITÉ. L’amour divin est incapable de priver quiconque, il s’épanche librement et sans réserve. Étant enfants de Dieu, Son expression, nous ressentons tous cet Amour et nous le donnons sans réserve ni hésitation. Mary Baker Eddy enseigne que le penseur sincère et généreux reconnaît en Dieu le grand Dispensateur, «lui qui donne à tous la vie, la respiration, et toutes choses» (Actes 17:25) et qui met la générosité dans le cœur de tous Ses enfants.
«L’amour ne se vante point, il ne s’enfle point d’orgueil»
L’HUMILITÉ. Toutes les qualités spirituelles sont attirantes, mais l’humilité est peut-être la plus belle de toutes. L’humilité n’a pas une once d’orgueil, d’arrogance ni d’autosatisfaction. Elle ne porte pas de jugement. Le fait d’être à l’écoute des messages que Dieu communique sans cesse permet de chasser de la pensée l’orgueil et l’autosatisfaction, pour faire place aux progrès spirituels qui nous font grandir. «L’expérience montre que l’humilité est le premier pas en Science Chrétienne, où tout est gouverné, non par l’homme ou les lois matérielles, mais par la sagesse, la Vérité et l’Amour.» (Écrits divers, p. 354) L’humilité est un don de Dieu.
«[L’amour] ne fait rien de malhonnête» (ne manque pas aux «convenances», d’après le grec)
LA COURTOISIE. La courtoisie, la bonté et la générosité ne sont pas cachées en Dieu. Leur éclat provient de Lui, et elles s’expriment naturellement dans la vie de Ses enfants. La courtoisie applique la Règle d’or chère à Jésus (faire aux autres ce que nous aimerions qu’ils nous fassent) et elle est essentielle à la guérison spirituelle en Christian Science. Mary Baker Eddy fait remarquer que le Premier commandement, avoir un seul Dieu, et «la Règle d’or sont le tout-en-tout de la Christian Science» (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 64).
«[L’amour] ne cherche point son intérêt»
LE DÉSINTÉRESSEMENT. De pair avec la foi et la compréhension spirituelle, l’amour désintéressé est indispensable à la réforme de la pensée et à la guérison. Néanmoins cette disposition commence avec Dieu, l’Amour divin. L’Entendement, autre nom pour désigner Dieu, bénit chacun de nous en nous faisant comprendre que Dieu gouverne avec amour. L’affection et la grâce sont la marque du désintéressement. L’amour désintéressé et toujours présent nous met en mesure de nous débarrasser de tout défaut qui nous empêcherait d’exprimer cet élément essentiel dans la guérison.
«[L’amour] ne s’irrite point»
L’AMABILITÉ. Considérée comme un don de Dieu, notre unique Créateur, l’amabilité ou la douceur de caractère ne saurait faire défaut. Si la colère ou la tension en prend la place, demandons à l’Amour divin de rétablir en nous les sentiments naturels que sont la joie, la patience et la bonté, cet état d’esprit qui reconnaît naturellement en Dieu Celui qui règle notre vie avec grâce jusque dans les moindres détails.
«[L’amour] ne soupçonne point le mal»
LA SIMPLICITÉ (au sens ancien d’«honnêteté») «Préserve ta langue du mal, et tes lèvres des paroles trompeuses» déclare le Psalmiste (34:14) Le Christ, l’esprit de Dieu, ne connaît pas le mensonge, par conséquent l’intégrité est innée chez Ses enfants. Il n’y a pas de place dans la «stature de l’homme parfait» pour la tromperie et la duplicité. Ce passage de Science et Santé est très clair: «Honnêteté est pouvoir spirituel. Malhonnêteté est faiblesse humaine et prive du secours divin.» (p. 453) Pour rester honnête, il est essentiel de se rappeler que l’Amour divin maintient chaque détail nécessaire à sa place.
«[L’amour] ne se réjouit point de l’injustice, mais il se réjouit de la vérité»
LA SINCÉRITÉ. On lit dans la Bible: «Je vous donnai un pays que vous n’aviez point cultivé, des villes que vous n’aviez point bâties et que vous habitez, des vignes et des oliviers que vous n’aviez point plantés et qui vous servent de nourriture. Maintenant, craignez l’Éternel, et servez-le avec sincérité et fidélité. Faites disparaître les dieux qu’ont servis vos pères... et servez l’Éternel.» (Josué 24:13, 14, d’après la version King James) Et Mary Baker Eddy écrit: «Une profonde sincérité est l’assurance du succès, car Dieu en prend soin.» (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 203) Un jour où je souffrais, je me suis tournée vers Dieu de tout mon cœur. Ce verset des Écritures m’est venu à la pensée: «Arrêtez, et sachez que je suis Dieu.» (Psaume 46:11) À l’instant même, la douleur a disparu. L’homme est à l’Amour divin ce que la lumière est au soleil. Dans cette unité, nous sommes déjà délivrés de tout ego personnel, car la Divinité est le seul Dieu.
L’Amour, Dieu, est omnipotent et omniprésent. Chacun, dans le monde entier, a la possibilité de s’en remettre à cet Amour, de vivre et d’aimer en toute quiétude, en portant les fruits de la santé, de l’intelligence, du succès et de la domination sur la maladie, la douleur, le chagrin, le sentiment de culpabilité et toute erreur de jugement ou d’action.
Mary Baker Eddy résume cela ainsi: «La signification divine de l’Amour est déformée en se réduisant à des qualités humaines qui, abandonnées à l’humain, deviennent jalousie et haine... J’exige beaucoup de l’amour, je réclame d’activés manifestations pour le prouver, ainsi que de nobles sacrifices et de grandes œuvres qui en soient les résultats. S’ils font défaut, je rejette le mot comme étant un faux-semblant et une contrefaçon, n’ayant pas le tintement du métal pur. L’amour ne peut être une simple abstraction, ni la bonté sans activité ni pouvoir.» (Écrits divers, p. 250)
Nous pouvons être des témoins actifs de l’Amour et être délivrés dès maintenant de tout ce qui est douloureux, malsain et déplaisant, et vivre la plénitude dans l’amour de Dieu.
