En examinant mon curriculum vitae il y a quelque temps, un de mes amis a remarqué que tout ce que j'avais fait jusque-là semblait conduire tout droit au poste que j'occupe aujourd'hui. Et c'est exact, tout concorde: études, stages, publications, présentations et emplois. Ce qui est amusant, c'est qu'au long de ma carrière je n'avais eu que de vagues idées de l'endroit où mes pas me conduiraient par la suite. Et il s'est avéré que Dieu avait « à l'Esprit » de plus grands pas et des vues plus élevées.
Par exemple, lorsque j'ai obtenu mon diplôme universitaire, j'ai vraiment essayé d'écouter Dieu, afin de savoir vers quoi m'orienter. J'ai cherché à suivre cette injonction de la Bible: « Arrêtez, et sachez que je suis Dieu. » (Psaume 46:11) J'ai appris que ma réceptivité à Dieu est la meilleure lorsque je minimise tous les signaux susceptibles d'interférer, comme la crainte, la limitation et les idées préconçues concernant la carrière que je devrais suivre, ou le pays dans lequel je devrais travailler. Alors, j'ai demandé à Dieu où je pourrais Le servir le mieux, et j'ai eu le désir d'accepter Sa réponse, confiante dans le fait que cela me bénirait et bénirait les autres, et que l'Amour divin me dévoilerait des possibilités formidables, dont j'ignorais jusqu'à l'existence. Tout en priant, je me réjouissais du fait que le bien est infini, et qu'en conséquence je n'étais pas en compétition avec d'autres personnes pour obtenir une part de gâteau sur le marché du travail.
Le fait d'avoir confiance, d'espérer, et de croire en la surabondance du bien que l'Amour divin donne à chacun de nous, est quelque chose de très puissant. Je me rappelle d'une personne, dans un atelier de recherche d'emploi, qui a fait remarquer que j'étais le meilleur « moi » qui puisse jamais être, et cela est vrai pour tout le monde. Chacun de nous est unique, nécessaire, et notre Créateur pourvoit avec amour à nos besoins.
Au début de ma carrière, j'ai répondu un jour à une offre d'emploi qui semblait avoir été rédigée exprès pour moi, et j'ai été très déçue de ne pas obtenir le poste. J'ai continué à regarder autour de moi, et je suis même allée dans une autre ville afin d'explorer de nouvelles possibilités de travail. Alors que j'étais dans cette ville, j'ai eu l'intuition – une pensée-ange – que je devais retourner rapidement à Berlin afin d'assister à une conférence qui, pourtant, ne m'intéressait pas particulièrement. J'ai obéi à cette intuition et, pendant le dîner qui suivait la conférence, j'ai rencontré mon futur employeur, qui m'a proposé un stage dans une autre ville. Je n'avais pas recherché de travail dans cet endroit, car j'avais décidé, lors d'une précédente visite, que cette ville ne me plaisait pas. J'y ai cependant emménagé une semaine plus tard, j'y suis restée cinq ans... et j'ai adoré ! Le stage s'était transformé en un travail à plus long terme.
Plus tard, lors d'une nouvelle recherche d'emploi, on m'a proposé une bourse d'étude pour préparer une thèse de doctorat. Je n'avais pas l'intention de faire un doctorat (et j'ai tenté de l'expliquer à Dieu !). Mais cela semblait tellement juste que j'ai suivi cette voie. Cela a été une nouvelle occasion pour moi de me sentir poussée à faire certaines choses et à faire confiance à la pensée-ange. Dans plusieurs cas, j'ai essayé de prendre certaines dispositions — des préparatifs de voyage, par exemple — mais rien ne semblait juste. Lorsque je remplace l'impatience, qui me pousserait à « faire quelque chose », par la confiance en Dieu, sachant que les choses se présenteront et seront parfaitement limpides lorsque le temps sera venu, le pas suivant à faire est si évident qu'il n'est pas besoin d'autre choix.
Les fleurs qui apparaissent soudain au printemps, lorsque la neige fond et que le soleil est assez chaud — et aussi lorsque l'environnement le permet — sont un merveilleux rappel de ce processus. La fleur est déjà complète en tant qu'idée et, même invisible, la préparation de son épanouissement se poursuit. De même, l'action permanente et bonne de Dieu se déroule dans chaque recoin de notre vie, d'une façon qui ne peut être perçue que spirituellement. Si nous n'avons pas confiance dans le fait que les fleurs s'épanouiront, nous pouvons être tentés de planter quelque chose au dessus des bulbes, « au cas où » ! Il est tellement important d'avoir confiance dans notre travail, dans nos prières, dans le fait de reconnaître que le bien fait toujours partie de notre expérience, de la façon juste, au bon moment, avec la précision divine.
Inutile de préciser que non seulement j'ai eu beaucoup de plaisir à rédiger ma thèse, mais aussi que cette période m'a offert de nombreuses autres opportunités intéressantes dans mon domaine professionnel. Et ce que je ne pouvais pas savoir à l'époque, c'est que le sujet de thèse que j'avais eu l'inspiration de choisir ferait maintenant l'objet d'un fort intérêt. Diverses personnes me prédisaient que le fruit de ces quatre années de recherche finirait immanquablement par se retrouver sur les étagères d'une bibliothèque, à accumuler la poussière — verdict que je refusai d'accepter. Finalement, le fruit de mes recherches est devenu un manuel, il s'est retrouvé dans des documents de travail dont on m'a passé commande, et il a conduit à des changements de procédure. Je continue à puiser dans ce travail de recherche, et c'est en fait ce qui m'a valu mon poste actuel.
Peu de temps avant que j'obtienne mon diplôme, j'ai posé ma candidature pour un poste, et une fois de plus j'étais tout à fait sûre qu'il était fait pour moi. Mais, là encore, je ne l'ai pas obtenu. Cette fois-ci, cependant, j'avais tiré les leçons de mes précédentes expériences, et senti que quelque chose d'autre m'attendait. Ainsi, ma déception initiale est vite devenue une attente joyeuse. Ma prière était que j'étais gouvernée par la divine loi du bien, non par le hasard, et que le bien infini est un fait spirituel que chacun peut démontrer dans sa propre vie.
Et effectivement, j'ai eu un coup de téléphone quelques semaines plus tard, et on m'a proposé le poste de mes rêves, qui venait juste d'être créé. J'étais émerveillée. Et en ce qui concerne les deux postes que je n'avais pas obtenus, j'ai réalisé plus tard que, pour des raisons qui m'étaient inconnues à l'époque, ils n'étaient vraiment pas faits pour moi.
Pour être complète, je dois signaler que j'avais également répondu à une autre offre d'emploi, et que j'avais été acceptée. Plus tard, je me suis demandé pourquoi j'avais été guidée à faire acte de candidature et à aller à un entretien pour un poste que j'ai fini par refuser. En fait, le déroulement de cette candidature m'a ouvert l'esprit sur une nouvelle région, l'Europe de l'Est, où se déroule maintenant la plus grande partie de mon travail. Le fait d'étudier à fond la longue liste des pays où je pourrais être envoyée a été une excellente préparation.
Alors que je regrettais la perspective de n'être en poste que dans un seul de ces intéressants pays, mon travail actuel m'amène à séjourner dans chacun de ces pays d'Europe, et dans l'ancienne Union soviétique. Chacun de mes voyages est un magnifique rappel du fait que chaque détail de notre vie est gouverné par la loi de Dieu.
Des collègues m'avaient avertie auparavant que la phase post-doctorat tend à être difficile, et qu'elle précipite souvent les gens dans la dépression et le chômage. C'est une suggestion à laquelle j'avais refusé énergiquement de donner une place quelconque dans ma pensée, car elle n'est pas compatible avec l'attention pleine d'amour que Dieu porte à Ses enfants.
J'ai lu un jour que les réserves du bien sont infinies, comme une rivière bien alimentée qui déborde en une cascade. Mais nous ne pouvons pas bénéficier de l'abondance de Dieu si nous nous présentons avec une toute petite tasse. Dieu n'a donc pas à nous fournir plus d'eau — les idées inspirées coulent constamment vers nous — mais c'est à nous de choisir d'être un plus grand récipient.
