J'ai un salon de coiffure dans le township de Soshanguve, près de Pretoria, en Afrique du Sud. Tout se passait très bien jusqu'au jour où, il y a quelques années, trois de mes employés, y compris mon premier coiffeur, ont démissionné sans raison apparente. Ils ont ouvert leur propre salon à cinq cents mètres du mien. Je ne parvenais pas à comprendre pourquoi ils avaient agi ainsi, car nous travaillions bien ensemble depuis longtemps.
Peu de temps après, ces anciens employés ont fait circuler de fausses informations parmi des clients: que mon salon était fermé, ou que leur nouveau salon était une filiale du mien. En raison du départ du premier coiffeur, la crainte d'une baisse d'activité pour le salon grandissait. Deux des anciens employés ont commencé à passer de plus en plus souvent devant notre salon, en sifflant et en nous criant des remarques désobligeantes. L'un de mes employés a été menacé alors qu'il prenait son déjeuner. La tournure que prenaient les événements m'affligeait beaucoup et rendait très difficile la bonne marche du salon.
Cette épreuve exigeait que je puise de la sagesse, avec plus de détermination, dans mes deux livres favoris, la Bible et Science et Santé. Rétrospectivement, le résultat en valait bien la peine.
J'ai consacré une part de mon temps à penser à la bonté de Dieu et à prier. Dans mes prières, j'affirmais des vérités qui renforçaient ma compréhension de mon unité avec Dieu: Dieu n'avait jamais créé de force hostile et Il n'avait pas créé non plus d'ennemi ni de pouvoir qui s'oppose à Lui. Science et Santé nous dit: « Dans la Science, il ne peut y avoir de pouvoir opposé à Dieu, et il faut que les sens physiques abandonnent leur faux témoignage. » (p. 192) Dans le royaume de Dieu, il n'existe ni concurrent ni animosité. Dans le Manuel de l'Église, sous le titre « Règles pour guider les membres », Mary Baker Eddy déclare que « ni l'animosité, ni un attachement purement personnel ne doivent déterminer les mobiles ou les actes des membres de L'Église Mère » (art. VIII, sect. 1). J'ai revendiqué ma place légitime en tant qu'enfant béni de Dieu et j'ai pris conscience du fait que Dieu donne en abondance à tous Ses enfants.
J'ai dû me poser la question suivante: Comment serait-il possible que Dieu, avec qui je suis en communion et que je m'efforce d'exprimer dans mon travail, provoque une baisse d'activité ? Je me suis rendu compte que tout ce scénario était dissemblable à la manifestation divine et qu'il devait être affronté en obéissant aux lois divines.
J'ai aussi pris conscience du fait que le bien qui avait été accompli lorsque nous travaillions tous ensemble dans le même salon ne pouvait pas être reproduit exactement de la même façon ailleurs, puisque Dieu a créé chacun de nous unique et qu'Il nous a donné des talents uniques. Chaque événement qui se déroule dans la vie est unique, car Dieu ne se répète jamais. Je savais avec certitude qu'en vérité nous étions tous frères, des frères qui ne suivent pas l'ancienne loi désuète du « œil pour œil ». Bien au contraire, nos échanges étaient des échanges d'amour. Le fait que Dieu nous aime tous du même amour est devenu de plus en plus évident dans mon existence. Et puisqu'Il nous aime tous du même amour, je savais que les deux salons auraient une clientèle suffisante.
Ma nouvelle compréhension m'a donné la conviction que chaque activité de notre entreprise avait pour origine de bons motifs et non la crainte d'être devancé par les concurrents et contraint de fermer boutique. À mesure que la pensée qu'il puisse exister un rival, un concurrent ou un débiteur dans le royaume de Dieu se dissipait en moi, et que cette nouvelle vision des affaires devenait de plus en plus claire, l'activité de mon salon s'en est ressentie: elle a augmenté.
Une entreprise commence par Dieu. Une affaire n'a pas réellement besoin de capitaux, sous leur forme financière habituelle, afin de prospérer. Tout ce qu'il faut, c'est de l'obéissance: le désir d'être là où Dieu nous conduit et de faire ce qu'Il nous demande de faire. En étudiant la Christian Science, j'ai appris que tout ce qui est exigé de nous vient de Dieu. Tout ce que quelqu'un nous demande de faire est important et mérite d'être pris en considération. Si on peut apporter une aide, on ne doit ni ignorer ni négliger une demande. Un grand nombre de gens viennent dans mon salon pour se faire coiffer bien sûr, mais aussi pour me parler des difficultés auxquelles ils font face. Je réponds à ces appels à l'aide en leur faisant part d'idées contenues dans Science et Santé qui les aideront à trouver des solutions. En termes spirituels, les affaires sont partout, à chaque instant. L'entreprise de Dieu ne connaît pas de fin. Elle résulte de la compréhension qu'il y a suffisamment pour chacun. Elle résulte de la tâche à plein temps qui consiste, pour moi, à répondre aux besoins de mon prochain et à établir fermement dans mon esprit le fait que tous les hommes sont égaux devant Dieu, qu'ils sont Ses enfants. Avoir une affaire, c'est employer des qualités qui nous viennent de Dieu. C'est l'expression de l'honnêteté et de l'amour, et cela, c'est l'affaire de tous.
Mes trois anciens employés ont fermé le salon situé près du mien et en ont ouvert un autre, un peu plus loin. L'un d'eux vient nous rendre visite régulièrement, et les deux autres nous saluent à présent aimablement chaque fois qu'ils passent, au lieu de faire des remarques désagréables. Ils nous achètent certains produits dont ils se servent dans leur salon. De nouveaux employés, pour lesquels je suis vraiment reconnaissant, sont venus combler le vide. La Bible nous dit, dans le livre du prophète Jérémie: « Je ramène les captifs des tentes de Jacob, j'ai compassion de ses demeures. » (30:18)
Je suis très reconnaissant envers notre Dieu tout aimant pour l'inspiration que j'ai trouvée dans ma vie personnelle et dans le travail, grâce aux œuvres de Mary Baker Eddy. La Science divine qu'elle a découverte et décrite dans Science et Santé, comme étant les « lois divines de la Vie, de la Vérité et de l'Amour » (p. 107), éclaire toute l'Afrique, qu'on appelait autrefois le « continent noir ». Du fond de mon cœur jaillit ma gratitude pour le « grand démonstrateur » de l'amour de Dieu, Jésus-Christ, dont la résurrection « établit l'évidence complète de la Science divine » (ibid., p. 42).
Je continue à découvrir d'autres façons innovantes de gérer mon entreprise, alors que je m'efforce chaque jour d'apprendre davantage qui est Dieu. Chaque jour me donne l'occasion d'exprimer, comme Jésus, l'amour de Dieu. Pour toute la sagesse, le courage et la capacité à résister aux circonstances adverses, je rends gloire à Dieu.
