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Être soi-même

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mai 2006


Enfant, je ne comprenais pas la crainte qui intervenait dans ma relation avec mon père, et le souci qu'il se faisait pour ma carrière future. Lorsque je suis entré à l'université, il a insisté pour que je suive certains cours et il a ébauché les étapes de ce qu'il pensait être la meilleure voie pour moi.

J'ai réalisé plus tard que ses inquiétudes étaient basées principalement sur son désir de me voir réussir. Même si cette préoccupation n'est pas inhabituelle chez un père, dans ce cas précis, son attitude a étouffé le sens que je pouvais avoir de ma propre valeur, et inhibé le développement de mes talents. Chaque fois que je manifestais de l'intérêt pour un domaine que mon père jugeait non valable, il m'en détournait, en soulignant ses aspects négatifs. Je finissais toujours par me ranger à ses idées.

J'ai donc essayé d'être l'homme d'affaires que mon père souhaitait. Nous avons travaillé ensemble pendant de nombreuses années. Notre affaire était florissante, ce qui était loin d'être le cas de notre relation; nous nous accrochions constamment, à propos de tout et de rien. Il y a même eu des moments où nous ne nous adressions plus la parole.

Toutefois, peu de temps après avoir commencé à travailler avec mon père, je me suis intéressé à l'étude de la Christian Science. Le matin, je me levais deux heures plus tôt qu'avant et je consacrais ce moment à lire les passages de la Bible et de Science et Santé indiqués dans le Livret Trimestriel de la Christian Science. Je me souviens de ces longs moments où je méditais ce que je lisais. Cela a été pour moi une période de grande croissance spirituelle, et j'ai eu des guérisons spectaculaires de différents problèmes physiques, notamment de la dépendance à l'alcool et au tabac.

Je me suis finalement rendu compte que travailler dans l'affaire familiale n'était pas la bonne voie pour moi, et j'ai quitté mon poste pour devenir commercial. Non pas que cela correspondait à une aspiration chez moi. Pour être honnête, je n'avais aucune idée de ce que je voulais faire comme carrière. Mais je savais que j'avais eu raison de quitter mon emploi précédent, et que Dieu, l'Amour, était à mes côtés.

J'avais une conviction croissante que Dieu était mon guide, tout comme Il l'avait été pour les enfants d'Israël. L'histoire de Moïse est devenue mon histoire biblique préférée, et ses expériences m'ont vraiment montré le chemin à suivre. Tout comme les enfants d'Israël, je savais que je devais, moi aussi, me débarrasser de la crainte et des doutes concernant l'avenir.

Durant cette période d'étude, la direction indiquée par mon Père-Mère Dieu m'est devenue encore plus tangible. Je me suis fié de plus en plus à Ses tendres directives.

Dans les Dix Commandements, j'ai trouvé une façon de voir qui m'a permis de comprendre comment Dieu nous a créés. Bien que les commandements aient la forme d'une interdiction: « Tu ne feras pas ceci ou cela... », j'ai trouvé qu'ils définissaient en réalité la façon dont Dieu nous voit: nous ne sommes pas adultères, voleurs ou criminels. Notre nature, en tant qu'enfants de Dieu, consiste à être comme Dieu nous a créés: à aimer nos parents, à nous aimer les uns les autres, et à nous aimer nous-mêmes.

J'apprenais à me voir comme l'homme de la création de Dieu, fait à Son image et à Sa ressemblance, comme le dit la Bible dans le premier chapitre de la Genèse. Grâce à cette nouvelle compréhension, j'ai trouvé une liberté que je n'avais jamais connue auparavant.

J'ai commencé à redécouvrir en moi des talents enfouis depuis longtemps, dont j'avais fini par penser qu'ils n'étaient d'aucune utilité pratique ni pour moi ni pour l'humanité: une intense soif spirituelle de vérité et d'amour et le désir d'aider les autres, ainsi que l'amour de l'art et de la musique. J'ai ainsi commencé à suivre des cours du soir à l'université pour développer les nouveaux intérêts artistiques dont je venais de prendre conscience.

J'ai obtenu la mention très bien dans un cours d'architecture, où le professeur a reconnu et apprécié mes capacités. J'ai alors compris que les étiquettes que je m'étais appliquées à moi-même dans mon enfance, et selon lesquelles je n'étais pas assez intelligent et talentueux pour réaliser les choses que je voulais faire, étaient fausses et injustes.

Grâce à cette prise de conscience, j'ai ressenti une plus grande liberté pour étudier et explorer des domaines qui n'avaient jamais suscité mon intérêt auparavant. Mais je recherchais toujours en premier la vérité spirituelle, car c'était grâce à cette compréhension de moi-même, tel que Dieu m'avait créé, que je trouvais la plus grande des libertés.

En tant que chrétiens, il nous est demandé de nous connaître nous-mêmes comme Dieu nous a créés, et d'apprécier les talents dont Il nous a dotés. Jésus a dit: « Moi, je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu'elles soient dans l'abondance. » (Jean 10:10) Il est venu pour nous montrer qui nous sommes vraiment: l'homme et la femme de la création de Dieu, semblables au Christ. Jésus nous a également enseigné: « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Matthieu 19:19) Et j'ai découvert qu'avec cet amour pour soi-même vient également la force et la compréhension nécessaires pour aimer les autres, pour faire « aux autres ce que nous voudrions qu'ils nous fissent » (Science et Santé, p. 497).

J'ai compris que le fait d'aimer les autres, sans m'apprécier véritablement moi-même, était une forme de dépréciation de soi qui allait à l'encontre de mon développement personnel. J'avais pensé à une époque qu'en essayant d'être ce qu'il souhaitait que je sois, j'honorais la demande d'aimer mon père. Mais je pense que cette exigence d'honorer nos parents va plus loin que la satisfaction d'un sens humain de respect et d'honneur.

Cela signifie réellement que nous devons être obéissants, au niveau le plus élevé, afin d'aimer Dieu et d'être pleins d'amour pour les autres.

Mary Baker Eddy a écrit dans Science et Santé: « Vous apprendrez que, en Science Chrétienne, le premier devoir est d'obéir à Dieu, d'avoir un seul Entendement et d'aimer les autres comme vous-même. » (p. 496) La demande nous est faite d'aimer divinement, d'aimer avec un amour semblable au Christ, qui balaie toute haine et tout ressentiment. Dans la conscience-Christ, il n'y a ni ressentiment, ni haine, ni aucun sens de vengeance. J'ai trouvé ma satisfaction dans ces idées. Et des choses formidables ont commencé à se produire dans ma vie. Bientôt j'ai rencontré une merveilleuse jeune femme, nous nous sommes mariés et avons fondé une famille.

Quelquefois, cependant, lorsque mes parents venaient nous rendre visite, les anciens désaccords tentaient de refaire surface. Je priais alors afin d'avoir la force et la sagesse nécessaires pour guérir la situation. À la fin de l'une de ces visites, une occasion s'est présentée. Nous étions en train de nous dire au revoir. J'ai serré mon père dans mes bras, et je lui ai dit: « Papa, je t'aime. » Il s'est mis à pleurer et m'a dit à son tour: « Moi aussi, mon garçon, je t'aime. » C'était la première fois que j'entendais mon père prononcer ces mots, et je savais qu'il les pensait vraiment.

Des années d'angoisse se sont envolées. À partir de ce moment-là, notre relation s'est située sur un tout autre niveau. Avions-nous encore des divergences de vue ? Oui, et sur de nombreux points. Mais nous savions toujours que nous nous aimions et que nous avions du respect l'un pour l'autre.

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