Par un après-midi ensoleillé, je lisais un passage de la Bible dans mon jardin: « Le loup habitera avec l'agneau, et la panthère se couchera avec le chevreau; le veau, le lionceau, et le bétail qu'on engraisse, seront ensemble, et un petit enfant les conduira. » (Ésaïe 11:6) Je connaissais le passage de Science et Santé dans lequel Mary Baker Eddy, peu après avoir cité ce verset biblique, écrit: « Toutes les créatures de Dieu, se mouvant dans l'harmonie de la Science, sont inoffensives, utiles, indestructibles. » (p. 514) Cette conception du règne de l'harmonie dans la création divine a pris vie en moi tandis que je lisais. Je la voyais exprimée dans le jardin de tous les côtés: les oiseaux voletaient, les insectes bourdonnaient, les grenouilles sautaient. Même si aucun loup n'était là pour confirmer la vision idyllique du prophète, je ressentais l'harmonie de façon tangible.
Je venais d'avoir une idée en connection avec mon travail de sculpteur: organiser une exposition en plein air, dans ce jardin, pour présenter des sculptures d'animaux en céramique. Tout en continuant de méditer la pensée communiquée dans les versets d'Ésaïe, j'ai fait un croquis pour visualiser la scène et donner forme à ce sentiment d'harmonie qui m'avait touchée si profondément.
Quand une idée a pris forme dans la pensée, qu'elle est comprise et ressentie, elle trouve l'élan nécessaire à son expression. Selon les termes de Mary Baker Eddy: « ... la pensée s'épanouit en expression. » (Science et Santé, p. 255) Tout comme les fleurs en bouton en viennent à s'ouvrir, il est inévitable que les idées s'expriment. Mais je dois toujours me poser la question: ces idées viennent-elles de Dieu ? Ces pensées qui s'épanouissent en expression doivent être Ses pensées pour être harmonieuses. Mary Baker Eddy parle de la « sculpture mentale » en ces termes: « sculpture mentale » en ces termes: « Le sculpteur tourne ses regards du marbre vers son modèle afin de perfectionner sa conception [...] Quel modèle l'entendement mortel a-t-il devant lui ? Est-ce l'imperfection, la joie, la peine, le péché, la souffrance ? [...] Il nous faut former, dans notre pensée, des modèles parfaits et les contempler constamment, autrement nous ne les reproduirons jamais dans des vies sublimes et nobles. » (Science et Santé, p. 248) Le modèle parfait émane de Dieu, l'Entendement divin, la source de toutes les idées justes, qui leur donne le pouvoir de s'exprimer.
Consciente de cette vérité, j'ai fixé mon croquis sur le mur de l'atelier et je me suis mise au travail. La construction n'était pas facile — je n'avais encore jamais travaillé à cette échelle — et d'importants travaux de jardinage s'imposaient afin que l'espace réservé à l'exposition soit le plus accueillant possible. Or, j'avais d'autres obligations, et mon emploi du temps était chargé.
Il est de règle, quand on travaille à son compte, de ne pas se laisser envahir par des tâches extérieures. Mais un membre de ma famille a eu soudain besoin de mon soutien, et je me devais de l'aider. J'ai constaté que cette responsabilité supplémentaire ne créait aucune pression. J'accomplissais chaque jour tout ce que j'avais à faire. J'ai appris ainsi que Dieu gouverne chaque heure de notre temps. La date de l'exposition approchait, et la personne que j'aidais allait déménager, ce qui me donnait encore plus de travail. Mais tout s'est parfaitement ajusté, si bien que le déménagement a eu lieu finalement une semaine après la clôture de l'exposition.
L'exposition elle-même a attiré de nombreux visiteurs venus de toute la région. Ce que j'ai trouvé remarquable, c'est que cet événement reflétait fidèlement l'idée d'harmonie qui s'était révélée lors de cet après-midi ensoleillé, quelques mois auparavant. Cela illustrait le fait que la pensée s'épanouit bel et bien en expression.
