Je suis compositeur et pianiste. Depuis l'enfance, on m'avait fortement recommandé de préserver mes mains de toute activité qui exigerait de gros efforts musculaires ou qui comporterait des « risques ». Mes professeurs m'avaient appris que des pianistes célèbres avaient assuré leurs mains pour de très fortes sommes d'argent. Les avertissements de mon dernier professeur, une pédagogue de renommée mondiale, m'avaient convaincu de la nécessité de m'abstenir de nombreuses activités physiques. La peur était solidement ancrée dans ma pensée.
Pendant une vingtaine d'années, j'ai donc évité de faire du sport. Lorsque je devais travailler dans le jardin ou faire des réparations dans la maison, je craignais toujours d'imposer trop d'efforts à mes mains, qui par la suite étaient ankylosées et douloureuses. Je devais alors travailler le piano pendant plusieurs jours et faire divers exercices d'assouplissement musculaire avant que mes mains retrouvent leur état normal.
Lorsque j'ai commencé à étudier la Christian Science, j'ai continué à observer cette même prudence, qui représentait à mes yeux une sorte de noblesse et de vertu: le désir de sacrifier son plaisir à son art. Ma femme, scientiste chrétienne depuis toujours, est une passionnée de vélo, et m'a demandé pendant la première année de notre mariage si je voulais faire du vélo avec elle. J'ai refusé... catégoriquement. Elle m'a répondu, avec patience, que le vélo était un sport formidable, mais qu'elle comprenait mon inquiétude.
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