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PRATIQUER LA SCIENCE DES POSSIBILITÉS INFINIES

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de janvier 2006


« Dites-moi que c'est impossible et que le monde en a besoin, et cela m'intéresse ! » Joan Mitchell a confirmé ses propos en déposant cinquante-huit brevets d'invention chez IBM pour des innovations technologiques

Elle fut un des membres principaux du comité international qui mit au point les normes pour JPEG, système numérique de compression de l'image, qui permet de transmettre des photos d'un ordinateur à l'autre.

A plusieurs égards, ce système est considéré comme étant un miracle dans les milieux de la technologie. Mais pour Joan Mitchell, les miracles constituent une preuve normale de la présence divine dans l'existence humaine.

Warren Bolon, du Christian Science Sentinel, a commencé l'entretien en demandant à Joan Mitchell ce qui l'a conduite au doctorat en physique qu'elle a obtenu à l'Université de l'Illinois, aux États-Unis.

En première année, à l'université, j'avais quelques doutes, je me demandais si je pouvais étudier la physique. Puis, je me suis rendu compte qu'en physique, la plupart du temps, l'étude de la matière consiste en des équations mathématiques qui tentent de modéliser ce qui est perçu comme étant l'univers. Si je considérais la matière comme un conte de fées et que, grâce à elle, j'apprenais tout ce que je pouvais mais sans me laisser tromper par elle, vous savez, comme les lutins et les fantômes, dont vous n'êtes pas obligé de croire à l'existence, je pouvais prendre plaisir à l'étude de la physique et tirer la morale de l'histoire. En troisième année, je me suis sentie absolument trahie, parce que j'ai découvert que toutes ces lois de physique classique que j'avais étudiées pendant deux ans, comme les lois de Newton par exemple, n'étaient pas vraies et que les physiciens le savaient. Elles ne tenaient pas la route en tant que modèles, et il fallait aller vers la mécanique quantique pour aborder un niveau plus élevé de théories. Au bout d'un moment, je me suis mise à rire de moi-même: de toute façon, je ne croyais pas que ces lois décrivent la réalité, alors pourquoi aurais-je dû m'inquiéter du fait que les physiciens n'y croyaient pas ?

Une fois, j'ai entendu dire que toute la matière de notre système solaire pouvait tenir dans le volume d'un petit pois et que les physiciens pensaient que le reste, c'était de l'énergie. Ce qui m'a beaucoup aidée, c'est d'une part de reconnaître que cet univers ne s'est pas inventé, il imite, il contrefait, il copie le Principe divin, et d'autre part de ne pas me laisser tromper par les apparences.

Vous avez dit un jour à un reporter du Denver Post: « Dites-moi que c'est impossible et que le monde en a besoin, et cela m'intéresse. » Apparemment, vous ne vous attaquez pas aux défis en pensant qu'il y a des limites à ce que vous pouvez accomplir.

Non. J'en ai eu un exemple récent. Il y a près de deux ans, un collègue m'a présenté à un autre employé de la compagnie qui cherchait des moyens totalement nouveaux de compresser des données en se servant d'une forme particulière de signaux. Je suis spécialisée dans la compression d'images, alors ma première réaction aurait dû être: « Il est complètement fou », parce que cela pouvait prendre des années pour réaliser quelque chose de ce genre. Mais j'ai appris à ne pas porter de jugement prématuré. Je me suis dit que si Dieu gouvernait tout, une raison faisait que cette personne était venue me voir, et il me fallait trouver cette raison.

Peu après, j'ai entendu parler, dans un cadre non confidentiel, d'une idée toute nouvelle, et j'ai tout de suite pensé à la demande de cet homme. Je me suis dit que c'était peut-être exactement ce qu'il recherchait. Je lui en ai parlé. A partir de cette idée, il m'a envoyé une première ébauche et j'y ai apporté quelques corrections factuelles. Voici quelqu'un qui ne connaissait rien à la compression de données et qui avait réussi à clarifier, mieux que je ne l'aurais fait moi-même, ce vers quoi je me dirigeais. Je sais que cet homme a l'habitude de prier et qu'il perçoit clairement que c'est Dieu qui gouverne.

Juste avant une nouvelle réunion avec lui et avec des collègues qu'il voulait me présenter, j'ai lu sa proposition et je me suis rendu compte qu'ils souhaitaient que nous travaillions ensemble. Je me suis dit que je n'en avais pas le temps. Puis j'ai pensé que c'était le temps de Dieu, et que si c'était juste, cela marcherait et que je n'avais pas à décider à l'avance comment. Je me sentais en paix à l'idée d'aller de l'avant avec ce projet. Nous nous sommes réunis et nous avons pris beaucoup de plaisir à échanger des idées.

Finalement, le concept fonctionne extrêmement bien. Nous essayons d'accomplir quelque chose que les gens croient impossible. C'est une idée totalement novatrice, et apparemment, pour les gens de cette branche, nous violons toutes les lois de la sagesse ordinaire, ce qui, bien entendu, me plaît énormément !

D'où vient ce désir d'accepter presque automatiquement ce qui semble impossible à réaliser ?

Tout d'abord, je crois qu'il n'existe qu'un seul Entendement, Dieu. Et s'il n'y a qu'une seule intelligence divine qui imprègne notre existence, il ne va donc pas exister d'orphelins, d'idées qui n'ont ni place ni raison d'être. L'ordre va régner, les choses surviendront au bon moment, au bon endroit et de façon à nous faire progresser.

Mais vous paraissez vous attendre à ce que tout un chacun soit inspiré dans ses mobiles ou ses actes. Il ne s'agit pas d'avoir personnellement un accès à Dieu, n'est-ce pas ? Tout le monde y a droit ?

Absolument. J'ai lu dans un article du Christian Science Sentinel que « Dieu n'a pas de petits-enfants ». Tout le monde est de descendance directe. Je constate que si je m'attends à voir ce pour quoi Dieu les a créés, cela libère souvent les gens en leur permettant d'exprimer le meilleur d'eux-mêmes, d'assumer leur passion. Je m'attends à ce que tous ceux qui m'entourent se montrent brillants. Et la plupart du temps ils ne me déçoivent pas. C'est une grande joie d'aider quelqu'un à découvrir qu'il est vraiment extraordinaire. J'avoue parfois aux gens, en toute franchise, que cela vient du fait que je crois qu'ils sont les enfants de Dieu. J'éprouve une grande satisfaction à constater que souvent ils m'approuvent.

N'est-ce pas une attente digne d'Einstein, que l'Infini doive être exprimé et que le discernement de grandes idées ne puisse être ni limité ni réservé à un petit nombre ?

Il n'y a pas d'autre attente, il n'y a rien pour ralentir l'Infini ou pour l'arrêter, aucune barrière. Par conséquent, ce sont les limites que nous nous imposons ou que nous croyons être imposées par les autres, qui nous empêchent d'être brillants. Un jour, quand j'étais à l'école, quelqu'un a dit que nous étions bien loin de puiser dans toutes nos capacités, en ce qui concerne l'utilisation du cerveau humain. En moyenne, nous utilisons peut-être dix pour cent de nos facultés. J'ai traduit cela en métaphysique: Si l'Entendement infini est Dieu et que nous reflétons ce Dieu, alors nous sommes bien loin de L'exprimer pleinement. Dans les récits de la vie de Jésus, qui montrent la sagesse dont il faisait preuve, celle notamment de savoir quand garder le silence, je vois un aspect de l'expression infinie du seul Entendement infini. C'est formidable de s'attendre à voir cette intelligence brillante, de l'escompter, mais d'être prêt à se taire et à la laisser s'épanouir, à laisser l'autre parler, pour qu'il découvre les choses par lui-même.

Votre mère était praticienne de la Christian Science. Y a-t-il un élément de guérison par la prière dans ce que vous faites en tant que novatrice dans la technologie ?

Je suis parfois tout à fait consciente de prier pour affronter la crainte, presque une peur panique, de ne pas parvenir à accomplir un projet, de le voir échouer. Je prie pour reconnaître que le gouvernement infini de Dieu domine sur tous et sur toutes choses, et qu'il existe forcément une solution qu'un membre du groupe va nous communiquer.

Ce n'est qu'assez récemment que j'ai compris comment prier pour mon entreprise dans son entier. C'est une idée de communauté, et prier pour ma ville, qui est aussi ma communauté, c'est comme prier pour ma compagnie. On ne prie pas pour quelqu'un sans son consentement, mais on peut toujours travailler afin de voir ce que Dieu voit. C'est toujours valable. C'est ce que fait le Christ. Jésus voyait ce pour quoi Dieu avait créé les gens, il ne se laissait pas impressionner par l'apparence matérielle de limites, et les gens découvraient alors qu'ils étaient libérés de ces limites... Quelquefois, ce qui limite les gens, c'est la peur de l'échec. Si le monde a besoin du résultat de votre travail, vous ne vous arrêtez pas à la première tentative infructueuse.

Je pense que les gens ont des modes d'apprentissage différents... Une partie importante de notre population a appris au moyen d'histoires. Quand les choses sont placées dans un contexte, on est motivé, enthousiaste, intéressé, et on se souvient des faits parce qu'ils font partie de l'histoire, contrairement à l'apprentissage progressif, linéaire, qui prend un fait après l'autre, hors contexte...

Je pense que toute notre existence est, pour reprendre le terme employé par Mary Baker Eddy dans son livre Science et Santé avec la Clef des Écritures, un reflet de cet Entendement divin, Principe, ou Dieu. Et par conséquent, il est normal que nous vivions quelque chose qui soit plus grand que nous.

Nous n'aurions pas la Bible, n'est-ce pas, sans le pouvoir de l'histoire ?

Absolument. Et à combien de reprises trouve-t-on dans la Bible l'approche linéaire du savoir ? On le voit chez Ponce Pilate et chez quelques pharisiens: « Nos lois disent... par conséquent. » lls ne veulent pas être dérangés par le reste de l'histoire, par l'évidence que Jésus guérit les gens. Il est certain que Jésus enseignait par des histoires, et voyez les Psaumes, leur richesse de détails ! Pouvez-vous imaginer à quel point la Bible serait ennuyeuse si on en retirait toute la beauté, tout le contexte des Psaumes

Et toutes toutes ces fenêtres ouvertes sur des possibilités de découverte manqueraient.

Parce qu'aux temps bibliques, elles ouvraient la pensée sur un concept élargi de Dieu, en passant d'un Dieu tribal à un Dieu universel.

Quand vous parliez, tout à l'heure, du projet de compression de données, vous avez dit que les choses bougeaient selon le « temps de Dieu ». Cette idée faisait-elle partie de vos prières, de votre déclaration de liberté par rapport aux limites ?

Oui, tout à fait. De liberté par rapport à ce que j'appelle l'insistance de l'entendement mortel à vouloir que tout soit fait maintenant même et que personne n'en tire de leçon. Il est facile d'être patient, si vous savez que les résultats vont être phénoménaux. Vous ne savez peut-être pas comment ils vont se présenter, mais vous avez simplement confiance que ce sera bien. Les gens ont peut-être besoin de temps pour grandir. Vous regardez en arrière et vous dites: « Les choses n'étaient pas prêtes; les gens qu'il fallait n'étaient pas en place. »

Vous avez le choix: soit Dieu gouverne, soit Il ne gouverne pas. S'Il gouverne, comment pouvez-vous vous inquiéter ? Lorsque vous savez que le résultat sera phénoménal, la paix accompagne cette assurance.

Je me sers parfois de cette déclaration de Mary Baker Eddy: « Tout ce qu'il est de votre devoir de faire, vous pouvez le faire sans que cela vous nuise. » (Science et Santé, p. 385) La crainte, c'est penser que vous allez souffrir, que vous allez échouer, décevoir les autres. Or, votre devoir est d'ouvrir cette brèche, parce que c'est nécessaire; il existe alors une loi spirituelle qui vous protège, et vous n'avez pas besoin d'avoir peur. Je n'oublie jamais qu'on a assez de temps pour ce qu'on aime...

Une promesse accompagne « Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face » (Exode 20:3) et « l'Éternel, notre Dieu, est le seul Éternel » (Deutéronome 6:4). S'il n'existe qu'un seul Dieu, et qu'Il est infini, alors Il est Tout. Le premier chapitre de la Genèse nous dit que Dieu créa tout, et « que cela était très bon » (voir Genèse 1:31). Pas seulement bon, mais très bon. Cette manière de raisonner me donne un sentiment de paix et les idées affluent. Il n'est pas nécessaire que l'ultime solution vienne de moi. J'écoute simplement pour savoir ce que je dois faire. Quelqu'un d'autre fera peut-être la découverte capitale. Quand on s'en remet à Dieu pour qu'Il nous dise ce que nous avons besoin de savoir, quand on écoute cette intuition. Ce silence qui dit « Voici le chemin, marchez-y ! » (voir Ésaïe 30:21), on n'a pas besoin de se préoccuper de ce que les autres font ou pensent.

Quelle est votre définition de la « science pure » ?

La science pure, c'est explorer notre compréhension de l'univers, aller loin sur le plan des galaxies et profond dans les molécules et les atomes. La science pure ne sait pas quoi faire de la connaissance qu'elle acquiert. Elle explore pour l'élégance de comprendre les choses, en mettant de l'ordre dans ce que nous comprenons, dans la façon dont les choses s'imbriquent les unes dans les autres. Ensuite, la science appliquée se saisit de cette élégance et trouve toutes sortes de manières de s'en servir.

Mary Baker Eddy écrit à propos de Jésus qu'il fut « l'homme le plus scientifique qui foulât jamais le globe » (voir Science et Santé, p. 313). N'était-il pas à la fois un scientifique pur et un scientifique pragmatique ? Aurait-il pu y avoir des guérisons sans cette combinaison ?

Je n'avais jamais pensé à cette phrase de cette manière mais je pense que vous avez raison. Il connaissait la vérité, et il l'a vécue dans son existence comme une science pure et c'est ainsi qu'il l'a mise en pratique. Voyez l'homme à la main sèche qu'il a guéri. Jésus ne s'est pas inquiété pour la main de cet homme. Simplement il savait ce qu'était la vérité, que Dieu avait créé l'homme « très bon ». Lorsque Jésus a guéri l'homme à piscine de Béthesda, traité le cas le plus difficile. Cet homme cumulait toutes les raisons pour lesquelles la guérison n'était pas possible: la durée de la maladie, toutes les tentatives infructueuses de guérir. Et Jésus a tranché dans le vif de tout cela. Il est fascinant de voir qu'il n'a pas guéri tous les gens qui se trouvaient autour de la piscine, mais seulement l'homme qui avait renoncé. On pourrait se dire que ce n'était pas un succès puisque tous les gens n'ont pas été guéris, mais Jésus ne s'est pas dit cela. Il a choisi la pensée la plus réceptive. Nous n'avons pas à essayer de guérir tous les maux de la terre. Mais seulement ceux qui sont prêts à être guéris. J'ai appris que je n'ai pas non plus à relever tous les défis technologiques, mais seulement ceux qui sont prêts à être résolus.

L'apogée de la recherche et de la réalisation scientifiques en Science divine n'est pas de raisonner: ce n'est pas simplement d'énoncer la Parole, mais de l'accomplir – de démontrer la Vérité – comme fruits de la vigilance, de la prière, des luttes, des larmes et du triomphe.

Écrits divers, p. 116

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