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Ne jugez pas, guérissez !

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de novembre 2007


« J'espère qu'ils auront ce qu'ils méritent ! » Souvent, ce type de réaction semble justifié devant la mauvaise conduite d'autrui. Pourtant, une telle réponse n'exprime souvent rien d'autre qu'un sens de supériorité morale, et ne fait pas grand-chose pour favoriser les progrès de part et d'autre. Les chrétiens savent que le fait d'ignorer simplement le péché – le nôtre ou celui d'autrui – n'est pas réponse pour parvenir à le guérir. Comment, alors, doit-on prendre en compte la nécessité de surmonter le péché, tout en se gardant de porter un jugement sur ses semblables ?

Personne n'a jamais réussi aussi bien que Jésus à guérir le péché et à réformer le caractère. Alors qu'il était pleinement conscient de la nécessité, pour l'humanité, de vaincre le péché, Jésus a montré à de nombreuses reprises que juger la conduite d'autrui ne constitue pas un moyen de l'améliorer. Le commandement de Jésus: « Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés » (Matthieu 7:1) démontre sa profonde compréhension de ce principe.

Jésus a souvent démontré que porter un jugement ne favorise pas la guérison du péché. Sa recontre avec un paralytique à la piscine de Béthesda en est un exemple. Bien que l'histoire raconte par la suite que l'homme était un pécheur, Jésus ne voit pas en cet endroit public l'occasion de poser le problème du péché. Au contraire, Jésus rétablit d'abord l'homme physiquement. Ce n'est que plus tard, lorsqu'il le voit seul, que Jésus lui fait cette recommandation: « Ne pèche plus, de peur qu'il ne t'arrive quelque chose de pire. » (cf. Jean 5:1-14)

En une autre occasion, alors que Jésus rencontrait à nouveau un homme paralytique, il lui a dit: « Tes péchés te sont pardonnés. » Et l'homme « se leva en leur présence [...] et s'en alla dans sa maison, glorifiant Dieu » (Luc 5:18-25). Jésus a soulevé la question du péché avant de guérir l'homme de son problème physique, mais à aucun moment il n'a condamné cet homme. Et Jésus n'a jamais déclaré non plus qu'une personne, quelle qu'elle soit, était inapte à recevoir la guérison. Au lieu de juger la conduite coupable de cet homme, Jésus lui a tout simplement pardonné, et la guérison physique s'en est suivie.

Ces deux exemples ne sont pas des cas isolés. Jésus a guéri de nombreuses personnes du péché. Il semble que le point qu'il défendait souvent était de montrer qu'il faut moins se soucier de juger les actions d'autrui que de corriger sa propre conduite. On pourrait naturellement penser qu'être vigilant à propos de ses propres pensées et de sa propre conduite – discipline que Jésus attendait de chacun – conduit à une hyper-vigilance au sujet de ce que fait le voisin. Mais la propension à examiner le comportement d'autrui n'était pas dans l'esprit du commandement qu'a donné Jésus de « ne pas juger ».

La vigilance des pharisiens consistait à être toujours à l'affût des péchés des autres. C'est cette vigilance qui s'exerça dans le cas de la femme adultère, dont l'histoire est racontée dans l'Évangile de Jean. Les pharisiens — leaders religieux puissants et défenseurs acharnés de la loi de Moïse au sein de la société juive — ont amené devant Jésus une femme qu'ils avaient surprise « en flagrant délit » d'adultère (Jean 8:1-11). Selon la loi que les pharisiens ont rappelée à Jésus, la punition de l'adultère était la mort par lapidation. Les pharisiens espéraient éprouver Jésus en lui présentant cette femme et en expliquant ce qu'ils lui reprochaient de façon indiscutable. « Toi donc, que dis-tu ? » lui ont-ils demandé. Après un moment, Jésus « se releva et leur dit: Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle ».

Le récit de l'Évangile poursuit en disant que le pharisien le plus âgé et le plus respecté a été le premier à quitter la scène, jusqu'à ce que tous, « accusés par leur conscience », se retirent. Lorsque Jésus a demandé à la femme: « Où sont ceux qui t'accusaient ? », Personne ne t'a-t-il condamnée ? », elle lui a répondu: « Non, Seigneur. » Jésus lui a dit alors: « Je ne te condamne pas non plus. » Et ses derniers mots ont été: « Va, et ne pèche plus. »

Contrairement aux arguments des pharisiens, le refus de Jésus de juger la femme ne menaçait pas d'affaiblir le tissu moral de la société. Tant pour la femme que pour les pharisiens, il s'est produit une amélioration du caractère. D'un côté, l'intention meurtrière qui animait le cœur des pharisiens s'est dissipée, et chacun a pu garder sa conscience libre du meurtre projeté. De l'autre côté, la femme a échappé à la punition capitale, et sa vie a très probablement été transformée. Du point de vue radical de Jésus, point de vue basé sur le Christ, les méthodes conventionnelles de condamnation et de punition sont devenues obsolètes, parce qu'elles n'avaient en fait aucune utilité.

Jésus a reconnu le péché de la femme et lui a dit de cesser de pécher, seulement après que toute accusation orgueilleuse, toute humiliation publique, et toute rage meurtrière furent éliminées de la situation. Dans ce récit, l'exemple de Jésus démontre que ceux qui le suivent feraient mieux de sonder leur propre cœur plutôt que de rechercher les défauts des autres. Je peux attester que le fait de voir l'identité spirituelle innocente d'une personne coupable rend sa condamnation inutile. Quand j'avais huit ans, ma mère m'a soupçonnée d'avoir fait quelque chose de mal. Lorsqu'elle m'a questionnée à ce sujet, j'ai répondu que je n'avais rien fait. Je mentais. Cela ne me ressemblait absolument pas, et donc elle m'a crue. J'en ai ressenti immédiatement une grande honte.

Je n'avais jamais rien caché à ma mère, et le fait de garder ce secret était pénible pour moi. Environ un an après, il est arrivé un jour où je n'ai plus été capable de garder le silence. Rongée par le remords et avec beaucoup de larmes, j'ai avoué la vérité à ma mère. J'ai ressenti un énorme soulagement devant sa réponse à la fois pleine d'amour et de pardon. Bien qu'elle ait reconnu sans équivoque que ce que j'avais fait était mal — et que mentir à ce sujet était tout aussi mal – ma mère ne m'a jamais jugée ni condamnée. Dans les jours qui ont suivi, je me souviens d'avoir été consciente, pour la première fois depuis longtemps, de mon innocence et de ma bonté innées qui viennent de Dieu.

Plusieurs années après, j'ai reparlé de cet incident à ma mère. Elle m'a dit que, dès le début, elle avait prié pour être guidée. Il était clair pour elle que me punir aurait été cruel, car les tourments intérieurs dans lesquels je me débattais depuis si longtemps avaient été une punition suffisante. Au lieu de cela, elle avait prié avec ferveur pour bien sentir qu'il était impossible que je sois touchée par un péché quelconque, parce que j'étais en vérité l'enfant de Dieu. Après quelque temps, elle s'est sentie parfaitement en paix au sujet de ce problème.

Je suis convaincue que la prière de ma mère — basée sur le refus de me coller une étiquette et de me condamner comme un pécheur sujet à certains types de comportement coupable — a été la raison pour laquelle je n'ai plus jamais eu cette conduite ni menti à mes parents.

De nombreuses personnes pensent que juger la conduite des autres offre à la société des normes morales et les renforce. Mais j'ai découvert, à travers l'exemple de Jésus et grâce à ma petite expérience d'enfant rongé par la culpabilité, que juger n'est pas le catalyseur qui permet de transformer et de réformer le caractère. Cela ne signifie pas que des actes contraires à la loi, blessants ou destructeurs ne doivent pas être portés devant la justice ou traités de manière appropriée. Mais le jugement personnel que l'on porte sur les fautes des autres ne fait qu'augmenter les divisions et mettre au ban de la société les personnes même qui ont besoin d'amour et de pardon. Si nous suivons le commandement de Jésus de ne pas juger les autres, alors le péché peut être guéri facilement. Refuser de juger nous permet de voir, au-delà du pécheur, l'identité réelle de chacun de nous, autrement dit de voir l'enfant de Dieu.

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