Il existe une rigueur scientifique dans l'art de la guérson spirituelle, qui en constitue la trame et la structure. Par ailleurs, l'art, dans sa dimension la plus pure, la dimension spirituelle, anime la Science divine de la guérison appelée Science Chrétenne.
Selon l'enseignement de cette Science, la guérison présuppose à la fois la raison et la révélation. Grâce à la prière, le praticien aide bel et bien son patient à « résoudre le problème de l'être », selon les termes de Mary Baker Eddy dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 261); il l'aide à découvrir davantage la présence et la suprématie de Dieu, et à comprendre que chacun de nous est créé et soutenu par un Père-Mère tout aimant. La lettre et l'Esprit, qui l'un comme l'autre prouvent systématiquement la loi divine et la compassion spontanée, sont les éléments essentiels de cette guérison.
On peut comparer l'union de l'art et de la science à un acrobate sur la corde raide: son action unit la science de l'équilibre et l'art de l'improvisation dans le mouvement. Quel en est l'effet? Une pure joie qui libère. De même dans notre vie, que nous soyons artistes ou amateurs d'art, praticiens ou patients, nous en venons à faire confiance au pouvoir certain de la Science divine et à aimer son expression libre et libératrice.
Néanmoins, la pratique de la guérison chrétienne n'est pas plus la mise en scène d'un miracle qu'un art du spectacle. Ceux qui pratiquent la guérison chrétiennement scientifique démontrent le Principe absolu, ou Dieu et Son pouvoir de guérison, mais pas dans le sens littéral d'une démonstration publique ou scolaire où l'on prouve une théorie afin d'en enseigner le principe.
À maintes reprises dans ses écrits, Mary Baker Eddy, qui a découvert la Science Chrétienne en 1866, a décrit Jésus comme le grand démonstrateur de la Vérité, de Dieu et de Ses lois divines. Une rigueur fondamentale imprégnait tout ce qu'il disait et faisait. « Jésus de Nazareth, écrit-elle dans Science et Santé, fut l'homme le plus scientifique qui foulât jamais le globe. Il pénétrait sous la surface matérielle des choses et trouvait la cause spirituelle. » (p. 313)
C'est en saisissant instinctivement la cause spirituelle ou loi de la vie en Dieu que Jésus a pu ressusciter les morts. Le fait de comprendre l'intelligence omniprésente de la loi de dieu, l'Entendement divin qui ne crée ni distorsion ni maladie, lui permettait de guérir la maladie mentale. La loi divine du bien illimité, comprise par Jésus, l'a inspiré et conduit à changer l'eau en vin aux noces de Cana et à multiplier les quelques pains qui ont nourri la multitude dans le désert. Puisque ces actions provenaient d'une rigueur spirituelle et non de mystérieuses interventions, elles inspirent et déterminent encore aujourd'hui notre pratique de la guérison spirituelle.
Or, « l'homme le plus scientifique » que la terre ait jamais porté, n'est-il pas aussi le meilleur artiste ayant jamais foulé cette planète ? Parlant de Jésus, Mary Baker Eddy écrit aussi que « grâce à la plénitude de sa pure affection, il définit l'Amour. » (ibid, p. 54) Son art de la guérison a détaché la sainteté du règne de la piété et du pouvoir personnels pour l'élever à la perception consciente de l'intégrité de l'Amour divin, démontrant l'Amour en tous lieux, en tout temps et dans chaque cœur.
Mais Jésus aussi avait des professeurs. Un ami nous a fait remarquer que les Grecs de l'Antiquité avaient le culte de la sainteté de la beauté alors que les Hébreux vénéraient la beauté de la sainteté. Par conséquent, la pensée des Hébreux a fait progresser l'art de la guérison pendant des siècles, permettant à ceux qui la recherchaient de se tourner vers le Père-Mère Dieu qui crée, façonne, harmonise et embellit toute vie et tout être. Renforcé par son union avec l'amour absolu du Créateur pour toute la création, Jésus a continué à pratiquer le bel art suprême consistant à restaurer la santé et l'intégrité. Et, au contact de sa pure affection, les malades étaient guéris.
Aujourd'hui, ceux qui ont fait l'expérience de la guérison instantanée grâce à la prière décrivent parfois cet instant comme le sentiment d'être aimé totalement et de façon inconditionnelle. Ils ont ressenti la présence de l'Amour divin remplissant tout l'espace. C'est la beauté de la plénitude rendue visible. Cette réalité s'applique à chacun de nous en ce moment même.
Si vous avez l'impression que vos talents pèsent plutôt du côté de la raison et de la logique, et que vous aspirez à avoir davantage d'intuition, de spontanéité, de grâce et de tendresse dans votre pratique de la guérison, vous pouvez alors réclamer à juste titre d'être définis et mûs par ce Dieu qui est à la fois Principe et Amour.
Et si vous ressentez une grande compassion vis-à-vis des malades et de ceux qui souffrent moralement, mais que vous n'avez pas l'impression de comprendre suffisamment la métaphysique divine pour guérir efficacement, vous pouvez rejeter cette idée en la voyant comme un mensonge sur le Créateur et Sa création. Dieu donne à tous une intelligence égale, et nous sommes en fait les pensées et les qualités tangibles de l'Entendement, belles et compétentes.
C'est sans doute à Dieu en tant qu'Amour que l'art de la guérison chrétienne se rattache le plus étroitement. La nature de Dieu, qui est aussi Principe, constitue la base de la divine Science de la guérison. Mais l'art et la beauté de la guérison, et sa rigueur, ne sont jamais en fait des talents séparés ou d'inégale valeur, pas plus que le Dieu unique ne se divisera jamais en deux entités ou plus. Nous sommes en droit de prouver leur unité.
Touchés et réconfortés par l'art de l'Amour, structurés et dirgés par les lois du Principe... voilà toute la beauté de notre être et l'intégrté de notre œuvre de guérson !
