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A-t-on raison de pardonner?

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de septembre 2005


Le quartier de Brooklyn, à New York, est un immense «melting-pot» religieux. Il y a quelque temps, j’ai assisté à un débat interreligieux consacré à la prière. Quelqu’un a abordé la question du pardon. J’ai été très étonné par ce que j’ai entendu. L’un des participants a d’abord raconté comment une association avait ramené la paix dans un quartier déchiré par de violents conflits, en prônant avec fermeté et générosité la nécessité du pardon. Mais les autres participants au débat ont rejeté l’importance du rôle du pardon. Une femme a déclaré qu’il existe un bon nombre de choses qu’on ne pourra jamais pardonner. Un autre intervenant estimait qu’il était immoral de demander à des personnes opprimées de pardonner à leur oppresseur. Le dernier à parler partageait ce point de vue. Il a affirmé qu’en mettant l’accent sur le pardon, on empêchait que justice se fasse.

Au début de la discussion, je m’étais attendu à ce que tout le monde reconnaisse que l’aptitude à pardonner était une qualité, une vertu à rechercher. Je n’ignore pas qu’un très grand nombre de gens ont subi des traitements horribles, difficiles à imaginer, et qu’en pareils cas le pardon peut sembler impossible. Mais je croyais que musulmans, juifs et chrétiens seraient d’accord pour penser que le pardon est une condition essentielle à la guérison, au progrès de la société, à une existence régénérée. Or les représentants des trois courants religieux s’élevaient nettement contre cette idée.

Cela m’a amené à me poser un certain nombre de questions. Que signifie vraiment pardonner ? Le pardon et la justice sont-ils compatibles ? Pourquoi le pardon soulève-t-il une telle opposition ? Pardonner à ceux qui ont mal agi revient-il pour autant à les dédouaner ? Des volumes entiers pourraient être – et ont été – consacrés à ces questions. Mes propres réponses ne sont pas définitives.

Aujourd’hui, pardonner signifie pour moi que je décide de ne pas garder de ressentiment. Je ne vais pas me laisser gouverner par la colère ni la rancœur. Je refuse d’entrer dans le jeu de celui qui fait le mal en utilisant les mêmes outils. Je prie pour que la personne retrouve sa capacité de faire ce qui est juste. Je prie pour qu’elle prenne conscience de ses actes et s’en détourne avec suffisamment de regret pour s'en repentir et entamer une véritable réforme. Je prie pour savoir que le pouvoir de Dieu qui est à l’œuvre en l’homme et en la femme est infiniment supérieur aux prétendues forces du mal. Je m’efforce de savoir que le bien est suprême dans tous les cœurs et tous les esprits. J’insiste sur le fait que l’homme et la femme véritables sont l’œuvre de Dieu, et que cela est démontrable.

Voilà comment, à mon sens, nous pouvons obéir au commandement qui nous exhorte à aimer nos ennemis, à bénir ceux qui nous maudissent, nous maltraitent et nous persécutent, comme l’enseigne Jésus (voir Matthieu 5:44). Ce genre de prière nous empêche d’être happés par le cycle du mal, soutient l'opération de la justice divine et permet d’entrevoir comment chacun peut faire l’expérience du pardon divin.

Nul doute que la justice est essentielle. Mais le pardon ne fait pas obstacle à la justice et ne permet pas à celui qui a fait du mal de s’en tirer à bon compte. Il ne favorise pas non plus une soumission passive au mal. Mary Baker Eddy a beaucoup réfléchi à ce sujet. Dans un article intitulé «Aimez vos ennemis», qui est reproduit dans son livre Écrits divers, elle déclare: «Ne haïssez personne, car la haine est un foyer d’infection qui répand son virus et finit par tuer. Si nous nous y abandonnons, elle nous domine; à celui en qui elle demeure elle apporte souffrance sur souffrance, à travers le temps et au-delà de la tombe. Si l'on vous a causé de graves torts, pardonnez et oubliez: Dieu compensera cette injustice et punira plus sévèrement que vous ne le pourriez celui qui s’est efforcé de vous nuire.» (p. 12)

Le pardon nous libère de l’emprise du péché, efface ses peines et ses cicatrices de notre vie, et nous permet de comprendre que rien ne nous a séparés de la présence et de la protection de Dieu. Le pardon affirme que le péché ne peut priver quiconque de son lien à Dieu ni masquer l’identité qui lui vient de Dieu. Ayons confiance en l’opération de la justice divine qui conduira tôt ou tard tous ceux qui agissent mal à changer définitivement de voie.

Mes réponses à ces questions continuent d’évoluer. Cependant, je comprends de mieux en mieux que le pardon ne laisse pas le coupable en paix. Mais il empêche le mal de se propager et favorise la justice divine. Le pardon est un acte essentiel pour ceux qui attachent du prix à la guérison et au progrès dans le monde.

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