Il y a un an environ, le Christian Science Sentinel, périodique hebdomadaire en anglais fondé, comme le Héraut, par Mary Baker Eddy, a demandé à des praticiens venus de divers horizons de répondre à des questions fréquemment posées concernant la pratique de la Christian Science à plein temps. Voici des extraits de leurs réponses.
Quelles sont, selon vous, les conditions requises pour devenir praticien de la Christian Science ?
Jon Benson: La réceptivité au Christ, qui est à la base de toute vraie guérison, n'est ni une question de temps ni une question de se trouver ou pas dans une église. Pour être tout à fait concret, la question à poser pourrait être: Qu'est-ce qui fait que l'on devient un meilleur praticien de la guérison spirituelle ? Ce à quoi je répondrais: la soif de connaître Dieu, une quête ardente, l'écoute; un si grand amour pour ce Dieu qu'on apprend à connaître qu'il est impossible de ne pas Lui donner la première place dans ses pensées et sa vie quotidienne; un amour pour Christ Jésus, une confiance en son message et son exemple; la douceur; le désir d'échanger les concepts matériels et les projets personnels contre les faits spirituels révélés par Dieu et contre ce qui Lui est agréable; l'humilité, une tendre compassion, l'amour des autres.
Concrètement, que peut attendre le patient d'un traitement par la Christian Science ?
Leide Lessa: En tant que praticienne de la Christian Science, je ne cesse de me demander ce que j'ai à offrir aux patients, à ma famille, mes amis, mon église, ma ville et même le monde. Si je suis consciente de la puissance du traitement par la Christian Science, dans lequel je mets tout mon cœur et toute ma compréhension, je serai prête à aider quiconque croise mon chemin. Cette conviction ainsi que l'amour, la confiance, la lumière du Christ que je communique toucheront le cœur de ceux qui me demandent un traitement par la Christian Science.
Lors d'un tel traitement, le praticien s'attend à ce que sa propre pensée et sa conception de la vie progressent.
Ce traitement secoue l'entendement humain de telle sorte que vous découvrez l'harmonie que Dieu, l'Entendement divin, vous réserve. C'est comme allumer la lumière dans une pièce sombre: il est impossible pour chacun de ne pas voir ni sentir la différence. Vous trouvez la solution que vous recherchiez: l'espoir, l'énergie, la persévérance, un sens de direction, la confiance, des ressources, la guérison physique ou émotionnelle, tout ce dont vous avez besoin pour continuer à progresser dans l'existence. Et surtout, vous vous sentez aimé et protégé.
Qu'est-ce qui vous a poussé à consacrer votre vie à guérir les autres ?
Kari Mashos: J'étais chanteuse lyrique, et je connaissais le pouvoir qu'a la musique d'élever l'âme. Je voulais offrir davantage, c'est pourquoi il m'arrivait de donner un traitement par la Christian Science aux personnes qui me le demandaient. Un soir, alors que je chantais au Symphony Hall, à Boston, j'ai pensé: «Je ferais mieux de parler des idées qui guérissent à cet auditoire.» Peu de temps après, j'ai été guérie d'une maladie de l'estomac. Cela m'a beaucoup marquée. Cette guérison m'avait obligée à être plus assidue dans la prière et à aimer davantage. J'étais si reconnaissante d'avoir recouvré la santé et progressé spirituellement que j'ai voulu consacrer toute mon énergie à comprendre le Principe divin de la guérison et à le faire connaître à un maximum de gens.
Faites-vous face à des problèmes particuliers dans votre pratique ? Êtesvous, par exemple, surchargé de travail ? ou sollicité par des patients qui vous demandent un avis, des conseils personnels ?
Gary Duke: Les problèmes qu'il m'arrive de rencontrer sont finalement ceux que je me suis imposés. Loin de m'épuiser, je constate que la pratique me nourrit spirituellement et physiquement. Un jour où j'étais très fatigué, je suis allé m'étendre pour faire une sieste.
Au même moment un patient m'a appelé. Après cet appel, suivi de prière de ma part, je me suis senti frais et dispos, et j'ai travaillé pendant plusieurs heures d'affilée. J'ai vraiment constaté que «le repos le meilleur et le plus doux réside dans un saint travail» (Science et Santé, p. 520).
David Stevens: Le plus grand challenge dans mon travail est de ne jamais perdre de vue que c'est Dieu, en réalité, qui accomplit la guérison. Il y aussi des moments où les appels se multiplient la nuit, et parfois mes responsabilités professionnelles semblent entrer en conflit avec mes autres responsabilités, d'où le sentiment d'être débordé. Il y a peu, j'ai pensé à Dieu comme le grand Orchestrateur. J'imagine une symphonie dans laquelle chaque note est juste, à sa place, en harmonie avec les autres, de façon à faire entendre l'œuvre sublime et complète de l'orchestrateur. J'ai à présent davantage confiance dans le fait que c'est l'Intelligence divine qui accomplit ce travail pour moi comme pour mes patients. Cela m'apporte une plus grande paix, et les ajustements nécessaires s'opèrent naturellement. Garder à l'esprit l'idée que Dieu est responsable de la pratique est le meilleur des remèdes contre la pression.
A quoi ressemble la journée type d'un praticien, en ce qui vous concerne ?
Sandra Justad: J'aime commencer et finir la journée en me réservant un peu de temps pour moi-même. Cela me permet de ressentir avec une intensité renouvelée le pouvoir, la bonté et la présence de l'Amour. Je donne des traitements presque sans arrêt, au téléphone, entre deux appels, par e-mail et parfois quand je suis en voiture ou que je fais mes courses. Il arrive que j'éprouve le besoin de faire une pause. J'apprécie alors une promenade à pied, à vélo ou en rollers. Ces activités m'offrent de merveilleuses occasions de sentir que Dieu se réjouit de Sa création.
Que doit faire le patient pendant que vous priez pour lui ?
James Shepherd: Si les patients peuvent sentir, ne serait-ce que dans une faible mesure, combien ils sont précieux pour leur Père-Mère qui sait tout, qui est tout amour et toute puissance, nous sommes sur la bonne voie. Souvent, je leur demande simplement de rester réceptifs, de méditer les bonnes pensées qui leur viennent. Je les encourage à rejeter les pensées et les images qui les effraient, à être davantage conscients de la présence de l'Amour que des sensations corporelles. Si une personne me parle d'un problème au sujet duquel elle prie depuis un certain temps déjà, je lui demande souvent d'arrêter ses prières spécifiques concernant le problème. C'est une façon de détourner ses pensées du problème, de l'aider à ne plus se considérer comme un être matériel. La pensée cède ainsi plus facilement au traitement.
