Dans les écoles de journalisme, on apprend que tout bon article doit répondre à cinq questions-clés:
Qui ? Quoi ? Quand ?
Où ? Pourquoi ?
J'ai repensé à cette grille, il y a peu, lors d'un dîner avec des amis que je n'avais pas vus depuis longtemps. Apprenant que j'étais praticienne de la Christian Science, mon amie Marcy m'a posé la question suivante: «Qu'est-ce en fait qu'un praticien de la Christian Science ?» Avant que j'aie eu le temps de répondre, Mary, qui était assise à l'autre bout de la table, a comparé un praticien à une sorte de conseiller ou de consultant. «Pas tout à fait», ai-je hasardé.
Pour répondre à Marcy et expliquer en quoi consiste mon activité, le mieux serait peut-être de reprendre point par point les cinq questions-clés auxquelles je viens de faire allusion.
Commençons par la première: «Qui ?» Toutes sortes de gens peuvent devenir praticiens de la Christian Science. Certains sont des scientistes chrétiens pratiquants depuis toujours, d'autres ont découvert la Christian Science à l'âge adulte, souvent après avoir suivi divers chemins à la recherche, parfois intense, de solutions spirituelles aux problèmes de l'existence, et pour la guérison.
Les praticiens ont pu recevoir une éducation religieuse traditionnelle ou bien sont issus d'un milieu athée, ils ont fréquenté des groupes de développement personnel ou se sont intéressés aux philosophies orientales, ils ont parfois pratiqué le yoga. Certains ont même une formation médicale. En d'autres termes, les praticiens de la Christian Science sont des gens comme vous et moi qui ont découvert une pratique spirituelle capable de transformer l'existence grâce à un système de guérison unique. Cette pratique les a transformés eux-mêmes, c'est pourquoi ils veulent désormais aider les autres à connaître une vie meilleure.
Après cette ébauche de réponse à la question «qui sont-ils ?», vient la deuxième question: «Quoi ?» Que font-ils ? On pourrait dire que la pratique de la Christian Science à plein temps est un ministère, sans échelons hiérarchiques à gravir ni mission à remplir dans une paroisse définie. Chaque praticien crée son propre ministère, un ministère qui consiste à prier pour ceux qui le sollicitent et demandent un traitement par la Christian Science. Certains praticiens de la Christian Science décident de se faire connaître en faisant paraître une annonce dans un mensuel, le Christian Science Journal, et, s'ils parlent le français, dans le répertoire du Héraut. Cette annonce signifie que ces praticiens ont renoncé à toute autre activité professionnelle ou occupation afin d'être disponibles pour ceux qui, en quelque point du monde, souhaitent recevoir un traitement. Ils se sont engagés à être disponibles vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept. Le Manuel de l'Église fait toutefois une exception: les praticiens «qui remplissent officiellement une fonction dans le mouvement de la Science Chrétienne» sont également autorisés à faire paraître une annonce. Les praticiens dont le nom ne figure ni dans le Journal ni dans le Héraut peuvent exercer par ailleurs un métier à plein temps et ne sont pas tenus d'être disponibles tout le temps.
Parfois, je trouve utile de penser à l'univers et à ses milliards de galaxies, en sachant que Dieu remplit chaque centimètre de cet espace infini. Seul l'Entendement divin, Dieu, l'Amour divin, remplit l'univers entier.
Quand un patient me demande un traitement, il m'autorise à prier de façon spécifique pour son état de pensée. Selon les enseignements de la Christian Science, la pensée est à l'origine de la maladie comme de tous les problèmes. C'est pourquoi le praticien aide activement le patient à spiritualiser ser ses pensées. Cette approche spirituelle entraîne la guérison et améliore ce qui a besoin de l'être dans l'existence du patient. Aucun traitement ne ressemble à un autre car chaque cas est particulier. Chaque traitement apporte quelque chose de nouveau dans un cas donné.
Voici un exemple de la façon dont il m'arrive de donner un traitement, mais il faut préciser cependant que je peux être conduite à prier autrement et que chaque praticien suit sa propre inspiration. Imaginons que la personne qui m'appelle souffre de douleurs de poitrine. En silence, ou plus généralement à haute voix, je rassure le patient par des paroles de réconfort tirées de la Bible ou de Science et Santé. Je peux lui proposer de méditer des versets bibliques ou certaines idées. Après notre conversation, le plus important pour moi consiste à prendre pleinement conscience de la présence de Dieu. Parfois, je trouve utile de penser à l'univers et à ses milliards de galaxies, en sachant que Dieu remplit chaque centimètre de cet espace infini. Seul l'Entendement divin, Dieu, l'Amour divin, remplit l'univers entier.
Lorsque ce fait est clairement établi dans ma pensée, j'affirme qu'un lien indestructible unit le patient à l'Entendement divin, et qu'il est l'image de l'Amour. Tandis que je demeure tranquillement à l'écoute des directives de l'Entendement, je demande parfois à cet unique Entendement de m'indiquer ce qui pourrait troubler la pensée du patient. Souvent, un mot me vient nettement à l'esprit. Par exemple, la crainte. Je prie donc pour changer la pensée du patient à ce sujet. Et je l'assure de l'amour que Dieu a pour lui, ou pour elle: la crainte ne peut faire partie de l'image de Dieu. Elle ne peut être réelle pour ce patient, car il est l'image même de Dieu.
Continuant à prier ainsi, j'en viens à comprendre et à être convaincue que la douceur, la flexibilité, la clémence, l'harmonie sont les qualités de son être. Lorsque cette compréhension m'emplit d'une paix totale, je sais que la guérison a eu lieu. J'affirme alors que ce traitement ne peut être renversé. C'est la volonté de Dieu que tous Ses enfants se sentent bien, soient en paix, n'éprouvent aucune douleur. Parfois je prie de façon très simple en gardant à l'esprit ces paroles de Jésus: «Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres.» (Jean 8:32 d'après la Nouvelle Bible Segond) Au lieu de chercher ce qui peut troubler la pensée du patient, j'acquiers la conviction qu'il ou elle est l'image parfaite de son Créateur. C'est cette vérité qui produit la guérison.
J'ai voulu faire connaître cette vérité qui transforme l'existence et guérit, et rendre à mon tour tout ce que j'avais reçu de la part des praticiens qui m'avaient aidée durant tant d'années.
Mary Baker Eddy écrit: «La prière qui réforme les pécheurs et guérit les malades est une foi absolue dans le fait que tout est possible à Dieu -une compréhension spirituelle de Dieu, un amour détaché de soi-même.» (Science et Santé, p. 1)
J'en viens maintenant à la question «Quand ?». Quand donne-t-on un traitement par la Christian Science ? Ce n'est pas une question de fuseau horaire, d'agenda ni d'horaire de travail. Un praticien de la Christian Science dont l'annonce paraît dans le Héraut s'engage à être disponible pour tout le monde, à tout moment. C'est là un engagement très important.
Et «Où ?» se déroule la pratique de la Christian Science ? En un mot, partout ! En guérissant le serviteur d'un centenier, alors que le malade n'était pas présent (voir Matthieu 8:5-13), Jésus prouva que la présence et le contact physiques ne sont pas indispensables à la guérison. Il prouva que la guérison est entièrement spirituelle, et de ce fait, qu'elle n'exige d'autre lieu ni d'autre temps que le sanctuaire paisible de la pensée, dans une communion individuelle avec Dieu.
Enfin, la question «Pourquoi ?» Pourquoi désire-t-on consacrer sa vie à la pratique de la guérison ?
Pour ne parler qu'en mon nom propre, je dirais qu'à un certain moment, mon amour des autres et ma gratitude à l'égard de la Christian Science et de ce qu'elle m'a apporté ne m'ont plus laissé le choix. J'ai voulu faire connaître cette vérité qui transforme l'existence et guérit, et rendre à mon tour tout ce que j'avais reçu de la part des praticiens qui m'avaient aidée durant tant d'années. J'étais également reconnaissante à Mary Baker Eddy qui a donné à l'humanité ce livre extraordinaire qu'est Science et Santé.
La guérison spirituelle démontre la présence de Dieu. Quelle autre profession serait capable de nous inciter à vouloir atteindre un but si élevé ? à nous épanouir au service d'une telle œuvre ? J'aime mon activité de praticienne de la Christian Science, et c'est toujours une invitation à l'humilité pour moi lorsqu'une personne me demande un traitement par la prière. C'est un véritable privilège de faire partie de ce ministère de guérison.
Dans les pages suivantes, vous trouverez des réponses à des questions sur la pratique à plein temps de la Christian Science.
