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Article de couverture

Réussir dans les affaires quand on est femme

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mars 2004


est cofondatrice de Buckingham Technology et la fondatrice et présidente-directrice générale d’Arcadia LLC, cabinet international de conseil en gestion, dont le siège est à Chicago, U.S.A. Le cabinet aide les entreprises à améliorer leurs résultats grâce à la technologie.

Lorsque vous étiez adolescente, saviez-vous ce que vous vouliez faire plus tard ?

Absolument. Alors que de nombreuses filles rêvaient de faire de la danse classique, moi je disais à tout le monde que je voulais siéger dans les conseils d’administration. Je voulais avoir la parole aussi souvent que tous les garçons de ma classe.

A l’école, les garçons et les filles étaient-ils traités de façon sensiblement différente ?

Je pense que oui. Au collège, je suivais des cours de mathématiques à un niveau avancé. Nous étions seulement quelques filles parmi 25 à 30 garçons dans la classe. C’est sans doute la première fois que j’ai remarqué une différence dans la façon de traiter les filles. Tout en étant les bienvenues, nous ne nous sentions pas aussi libres de participer à la classe, nous avions le sentiment qu’on attachait moins d’importance à nos réponses, à nos réflexions.

Je crois comprendre que, dès vitre tout jeune âge, vous aviez solide sens des affaires.

Ma mère aime raconter l’histoire suivante: A l’âge de douze ans, je distribuais des journaux. Ma tournée comptait trois itinéraires différents. Apparemment, j’étais la seule fille à distribuer les journaux dans mon quartier new-yorkais. Comme cela représentait beaucoup de travail, j’ai décidé d’engager des jeunes de mon quartier, dont mes amis Skip et Greg, pour m’aider. Après l’école, je les trouvais tous alignés devant chez moi avec leur vélo, attendant que je leur donne les journaux. Lorsqu’ils avaient tout distribué, je les payais en bretzels. Le dimanche, les journaux étaient plus épais, plus lourds, aussi faisions-nous la tournée avec ma mère qui nous véhiculait dans son break. J’ai distribué ces journaux pendant trois ans et, naturellement, j’étais payée pour chaque tournée. J’ai pu ainsi faire un bénéfice.

Comment êtes-vous parvenue finalement à siéger dans des conseils d’administration ?

Quand j’ai débuté dans les affaires, il y a vingt ans, j’ai choisi le domaine de la technologie, où tout était encore à faire. J’ai commencé dans la vente et je me suit fait embaucher par une société nationale qui employait plus de trois cents représentants dans tout le pays. En l’espace de six mois, je suis devenue la deuxième meilleure représentante par mes résultats. La société venait de créer un poste de direction pour lequel j’étais parfaitement qualifiée, bien qu’ayant moins d’expérience que quiconque. J’avais vingtquatre ans et de l’ambition. Je me revois en train d’en parler à notre viceprésident régional qui se contentait de rire en disant que j’étais trop jeune pour que ma candidature soit envisagée. Il a ajouté que même si la question de l’âge n’était pas insurmontable, aucune femme ne faisait partie des instances dirigeantes. Je pouvais me considérer heureuse au poste où j’étais, m’a-t-il confié, car ce que j’avais accompli, peu de « filles » l’avaient fait à mon âge. Bien sûr, je pouvais solliciter un entretien pour le poste mais, selon lui, c’était peine perdue. Apparemment, j’avais atteint ce qu’une femme pouvait espérer de mieux dans sa carrière professionnelle.

Comment avez-vous réagi ?

Je ne pouvais certainement pas accepter que les femmes soient limitées du fait de leur sexe. J’avais toujours eu le sentiment que mes progrès dépendaient de Dieu. Cela signifiait que mon individualité était sans limites. Des occasions illimitées s’offraient à moi. Quand on part de ceprincipe, qu’est-ce qui s’oppose à ce qu’une femme de 24 ans devienne vice-présidente ?

Il était donc temps pour moi de chercher une société pour qui ni l’âge ni le sexe ne poserait de problème. Parfois nous réussissons à changer notre environnement, d’autres fois c’est à nous de changer d’environnement pour trouver le cadre favorable à notre développement et à nos idées. Je voulais surtout travailler dans une société où je pourrais être utile aux autres et leur communiquer mon expérience des affaires au lieu de simplement contribuer aux résultats financiers.

En l’espace de six mois, l’un de nos concurrents m’a proposé un poste de même niveau, mais dans une société nettement plus ouverte aux idées nouvelles. Au bout d’un an, je suis devenue la première vice-présidente de cette société, et pendant la même année j’ai été nommée au Conseil d’administration, ce qui est très rare pour un vice-président.

Pourriez-vous donner d’autres exemples d’injustices plus ou moins grandes auxquelles vous avez dû faire face en tant que femme ?

Les exemples ne manquent pas. Dans cette société dont je viens de parler, l’un des membres de la direction devait créer un nouveau comité. J’étais censée en faire partie. Mais quand il a été formé, on ne m’a ni consultée ni communiqué les dates de réunion et le nom des personnes qui en faisaient partie.

Je ne pouvais certainement pas accepter que les femmes soient limitées du fait de leur sexe.

J’ai fait part de cette omission au conseil, en prenant soin de ne pas le prendre personnellement. Au lieu d’être mue par le sentiment d’avoir été traitée injustement, je me suis efforcée de retourner la situation. J’ai dit à tout le monde que cet homme avait accompli un superbe travail en organisant tout lui-même, sans empiéter sur le temps des autres membres du conseil. Résultat: Nous avons travaillé ensemble dans un climat nettement plus ouvert et plus détendu.

La situation a-t-elle beaucoup évolué dans le monde des affaires depuis cette époque ?

Nous avons fait beaucoup de progrès aux États-Unis, mais les affaires n’échappent toujours pas aux manœuvres politiciennes. Il n’est pas facile d’accéder à un poste de direction quand on est une femme. Mais je suis rarement la seule femme dans les réunions auxquelles je participe aujourd’hui et j'y entends moins d’histoires scabreuses.

Avez-vous constaté, dans le monde en général, que l’on offre de plus en plus de postes à hautes responsabilités à des femmes ?

Je crois que, partout dans le monde, les femmes ont de bonnes raisons de se montrer optimistes à cet égard. Ces deux dernières années, j’ai travaillé avec un certain nombre de femmes en Asie du Sud-Est, où les possibilités pour celles-ci sont lentes à se développer. Mais elles ont la possibilité de jouer un rôle pionnier important. J’ai travaillé avec quelqu’un qui était la seule femme à un poste de direction dans sa société. Elle m’a raconté que sa famille l’avait rejetée parce qu’elle s’était engagée dans une carrière professionnelle au lieu de décider de se marier comme les jeunes filles de son âge. Elle avait 33 ans, elle était encore célibataire et subvenait à ses propres besoins. Elle aidait même financièrement des membres de sa famille.

Un jour, alors que je participais à une réunion de travail avec elle, je me suis aperçue que certains de ses collègues masculins critiquaient tout ce qu’elle disait. J’avais connu ce genre de situation, étant jeune. Aussi l’ai-je encouragée à aller de l’avant, car elle apportait de très bonnes choses à sa société. Nous avons souvent parlé ensemble de la religion et de la foi. Il était évident qu’elle avait une claire conscience de son identité.

Quelles sont les qualités que les femmes apportent aux affaires ?

Je citerai quelques-unes des qualités que les femmes possèdent dans une large mesure: la persévérance, la capacité à mener plusieurs tâches de front, la facilité à établir des contacts et à s’entraider. Il existe ainsi un vaste réseau de femmes qui, dans tout le pays et dans le monde entier, s’efforcent d’atteindre d’autres femmes et de les conseiller.

J’ai appris à respecter et à entretenir ces qualités féminines car elles sont un véritable atout dans les affaires. Quand j’étais plus jeune, je m’entraînais à donner des poignées de main vigoureuses. J’essayais d’exprimer toutes les qualités qu’on attribue en général aux hommes, en laissant de côté certaines qualités dites féminines, comme la gentillesse, qui apportent pourtant un équilibre dans le monde des affaires. Aujourd’hui, j’ai toujours cette force qu’on attribue souvent aux hommes, ainsi qu’une poignée de main ferme, mais j’espère exprimer également des qualités « nourricières ».

Souhaiteriez-vous ajouter quelque chose ?

J’ai remarqué que, chaque fois que je mets Dieu en premier, la vie devient plus facile. Chaque jour, je m’efforce de consacrer l’équivalent d’une demi-journée à prier et à écouter les directives divines concernant ma vie de famille et mon travail. Cela me permet d’être moins absorbée par le stress et les défis quotidiens. Une promesse biblique n’a cessé de m’aider tout au long des années, lorsque je me trouvais face à un problème à résoudre — qu’il s’agisse d’une injustice ou d’une question de santé. Voici cette promesse: « Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein ». (Romains 8:28)

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