J’ai été maltraitée par mon mari pendant sept ans. Il n’avait que du mépris pour moi et pour tout ce que j’aime. Il n’admettait pas que je puisse avoir des droits dans notre couple. Une fois, il m’a battue. Même quand je suis partie vivre avec ma mère, il a continué à me menacer. J’ai fini par aller voir la police pour obtenir une protection et j’ai décidé de chercher un lieu sûr pour mes enfants et moi.
La femme qui parle ainsi et que nous avons appelée Maria afin de préserver son anonymat, est l’une des nombreuses pensionnaires du foyer « Casa Protegida Julia de Burgos », à Porto Rico. Si Maria y a trouvé l’aide qu’elle recherchait, elle y a aussi découvert une compréhension plus profonde de Dieu. Le Héraut s’est entretenu avec elle, mais certains points de l’interview qui suit ont été fournis par une journaliste extérieure, Liliana Amado.
Que s’est-il passé quand vous êtes arrivée au foyer Julia de Burgos ?
On m’a traitée avec beaucoup de gentillesse et on m’a apporté une aide psychologique et affective. Les assistantes sociales m’ont montrée ce que je devais faire pour briser le cycle de la maltraitance afin de ne pas en redevenir la victime. J’ai vraiment eu le sentiment que les enfants et moi étions protégés.
Peu de temps après, vous avez eu entre les mains le livre Science et Santé...
Oui, on me l’a donné lors d’une conférence sur la Christian Science organisée au foyer. Je me suis rendu compte que ce livre ne faisait référence à aucune confession religieuse en particulier, et cela m’a intéressée. Le livre ne propose pas des banalités, mais au contraire parle de la prière en termes bien raisonnés, en montrant son importance du fait qu’elle représente la relation que nous avons avec Dieu. Voici ce que Mary Baker Eddy écrit: « La prière qui réforme les pécheurs et guérit les malades est une foi absolue dans le fait que tout est possible à Dieu — une compréhension spirituelle de Dieu, un amour détaché de soimême. » (Science et Santé, p. 1) Ces mots m’ont fait réfléchir. Ce qui m’a semblé bizarre, c’est que le livre soit écrit en espagnol sur une page et en anglais sur l’autre. Je n’avais encore jamais vu un livre comme ça. Mais quelle que soit la page à laquelle on l’ouvre, on trouve toujours un message qui guérit.
Que pensez-vous de la façon dont l’auteur parle de Dieu ?
C’est très intéressant, parce que Dieu est accessible à tous, non pas seulement à certaines personnes. Je pense qu’il est merveilleux que tout ce qu’on lit dans ce livre puisse s’appliquer à l’existence, à ce que nous vivons. Ce n’est pas un livre qu’on lit machinalement, c’est un livre qu’on médite.
Méditez-vous régulièrement ?
Oui, j’ai toujours pensé que méditer, prier, faire des demandes à Dieu sont des moyens de se débarrasser du fardeau que nous portons en nous. Nous pouvons ainsi nous libérer de sentiments négatifs. Quand je lis ce livre, j’ai l’impression de prier comme si j’étais guidée.
Le concept de Dieu que présente Science et Santé est-il très différent de l’idée que vous vous en faisiez?
Ce concept a fait impression sur moi, parce qu’il est plus tangible, plus proche de nous tous. C’est quelque chose qu’on peut s’approprier, qui fait partie de ce que nous sommes réellement. On nous dit souvent que nous sommes créés à l’image et à la ressemblance de Dieu, et ce livre nous rapproche de ce que cela signifie.
Avez-vous constaté des changements tangibles dans votre vie après avoir lu Science et Santé ?
Pendant les moments difficiles par lesquels je passais, je me suis sentie soutenue, protégée, et j’ai eu le sentiment que les choses allaient bien se terminer, que tout n’était pas perdu. J’ai vu l’importance d’être davantage consciente de qui j’étais et de ce que j’étais censée faire ici. C’était comme si on me remettait sur les rails.
Avez-vous parlé à vos enfants de ce que vous ressentiez ?
Oui, pendant tout le processus. Chaque soir, nous disions une prière avant d’aller nous coucher, et je leur assurais toujours que cette situation était provisoire, et que tout irait bien. Les enfants, dans leur innocence, ne se rendaient pas toujours compte de ce qui se passait et, en outre, je m’efforçais constamment de compenser en leur faisant vivre des moments de grande joie. Ce foyer a un programme formidable pour les enfants qui tente de les distraire de leurs difficultés en les faisant participer à des activités qui leur plaisent.
Vos enfants vous demandent-ils pourquoi vous ne vivez plus avec votre mari ?
Ils savent déjà que maman et papa sont séparés. Ils passent un week-end sur deux avec leur père. Je leur ai toujours dit qu’ils devaient avoir de bonnes relations avec leur père. Je ne leur ai jamais parlé des problèmes que nous avions, au-delà de ce qu’ils pouvaient comprendre. Ils vont bien, et je crois qu’ils sont équilibrés tout bien considéré.
Dans votre travail d’assistante en physiothérapie, les idées de Science et Santé vous aident-elles ?
Je fais ce travail tout en étudiant à l’université pour obtenir un diplôme de gestion. Ce travail m’a beaucoup enrichi. Vous savez, il faut recharger ses propres batteries afin de pouvoir faire partager son enthousiasme aux autres. Et Science et Santé offre des outils qui nous aident à encourager les autres et donc à humaniser le traitement que nous leur donnons.
Quelle valeur a la spiritualité pour vous ?
Je m’en suis toujours remise à Dieu. Même quand j’ai eu l’impression d’être rejetée par tout le monde, je savais que Dieu était avec moi, qu’ll m’aidait.
Aujourd’hui, vous sentez-vous plus forte spirituellement qu’il y a quatre mois ?
Oui, je me sens beaucoup plus forte. C’est ce livre qui me le permet. Dieu a toujours constitué une part importante de mon existence.
Avez-vous le sentiment à présent que justice a été faite dans votre vie ?
Je répondrais que oui, malgré les moments difficiles. Vous vous mettez à réfléchir et puis vous vous demandez pourquoi ces choses terribles devaient vous arriver à vous. Or vous apprenez beaucoup, vous touchez les profondeurs de votre être et vous commencez à éliminer tout ce qui est négatif. Le fait est que vous progressez sans rien perdre. J’ai le sentiment d’avoir tant progressé. J’ai acquis de la force et de la sagesse; j’ai appris à ne pas me préoccuper des choses insignifiantes (quelquefois on se noie dans un verre d’eau); j’ai appris à raisonner (quelquefois on prend des décisions à la hâte), à ne pas juger, à pardonner et à me réconcilier avec les autres et avec moi-même.
Pensez-vous avoir pardonné à votre mari ?
Oui, je le crois. Je suis capable de le considérer comme je considère toute autre personne, et je ne lui garde pas du tout rancune.
Vous sentez-vous libre maintenant ?
Totalement. Je me sens totalement libérée du cycle de la violence conjugale; je peux étudier, travailler et prendre soin de mes enfants; je me sens sûre de moi.
C’est merveilleux ! Vous avez donc la force d’aller de l’avant et de recommencer une nouvelle vie, n’est-ce pas ?
Oui, absolument. Je me donne le droit de dire: « Je mérite mieux. » Et je suis en train de me bâtir une existence meilleure, de façonner l’existence que je veux mener.
Vous avez peut-être le sentiment que Dieu est un peu plus proche de vous à présent ?
Dieu m’a aidée tout le long du chemin. Quand j’avais l’impression de tomber, Il me soutenait. Je crois que Dieu est vraiment avec moi.
