Un grand nombre de choses dans la vie nous paraissent impossibles à maîtriser, que ce soit un problème de santé, une relation qui se détériore ou même une entreprise en difficulté. Redevenir maître de la situation implique, à mon sens, de changer le point de départ de notre raisonnement en le faisant passer d'une base matérielle à une base spirituelle.
Raisonner à partir d’un point de vue matériel nous induit souvent à penser que ce qui affecte notre vie se trouve « quelque part »: chez une autre personne par exemple ou dans un ensemble de circonstances. Mais raisonner à partir d’un point de vue spirituel fait que nous nous tournons vers ce qui est toujours en nous: le règne de Dieu ou Principe divin.
Imaginez ce que cela changerait si nous partions de l’hypothèse qu’il y a bien un Principe divin, ou sagesse divine, qui gouverne l’existence. En raison même de ce principe, nous pourrions compter invariablement sur des résultats.
En général, quand nous fondons notre vie et nos décisions sur des principes, nous nous attendons à davantage d’ordre et non pas à un plus grand désordre. Un principe, c’est immuable. Il reste le même chaque fois que nous l’appliquons. Mais je ne veux pas dire par là qu’un principe, c’est quelque chose de statique. Un principe, c’est en réalité très dynamique. Chaque fois que nous faisons appel à lui, nous obtenons des résultats très innovateurs de par sa présence et sa mise en application dans notre vie.
Les théologies traditionnelles donnent souvent une image anthropomorphe ou humaine de Dieu. Or penser que Dieu a une forme humaine peut nous amener à croire que Dieu possède une personnalité humaine avec toutes ses bizarreries, ses changements d’humeur et ses passions. Avec une telle vision, on ne peut pas compter sur Dieu: on n’est pas certain de ce qu’on va obtenir en priant, si tant est qu’on obtienne quelque chose. Cette notion d’un Dieu à forme humaine a éloigné de nombreuses personnes d’une recherche de la nature divine et, à plus forte raison, d’une confiance dans le soutien divin.
Comprendre que Dieu est le Principe divin est en un sens comme un retour au foyer. Cette compréhension nous permet de sentir que tout va bien, malgré les difficultés que nous rencontrons peut-être. Une fois, je suis passé par une période de crise où tous les éléments essentiels de mon existence semblaient s’effondrer: mon mariage, ma vie de famille, ma santé, même la capacité de faire mon métier. Mais ce fut aussi une période où j’ai beaucoup appris sur le fait que Dieu est Principe ou Amour divin.
J’ai constaté que l’une des plus grandes difficultés qui se pose lorsqu’on essaie de comprendre qui dirige notre vie, c’est la résolution des problèmes de relations. Il est admis généralement qu’une bonne relation s’établit lorsque deux personnes s’accordent l’une avec l’autre. Et quiconque a connu une relation suivie avec quelqu’un sait qu’il existe de nombreux points d’entente, mais qu’il existe aussi presque toujours de nombreux points de désaccord, et qu’une bonne relation se fonde sur quelque chose de bien plus fort que la simple compatibilité d’humeur. Elle dépend en réalité de la confiance que portent les personnes concernées à un Principe d’unité plus élevé que la simple bonne entente humaine.
Donc, lorsque des personnes connaissent un désaccord qui semble sans solution, elles peuvent faire appel au Principe divin, Dieu, afin qu’il agisse dans la conscience de chacun et fasse ressortir une solution qui soit bonne pour tous.
Quand on se sent menacé, comme ce fut mon cas pendant le combat intérieur que je menais, on réagit d’abord en se défendant. Et c’est exactement comme cela que j’ai réagi. Or je me suis finalement rendu compte que je devais me débarrasser d’un sentiment de volonté et d’ego personnels et me tourner vers Dieu qui est notre Principe commun. Ce faisant, je me suis mis à écouter les messages divins avec plus d’attention, à me montrer plus réceptif à l’idée de changer quand c’était nécessaire. Cela m’a fait progresser spirituellement.
En priant au sujet de mon mariage, je suis tombé sur plusieurs idées qui m’ont beaucoup aidé. L’une d’elles vient d’un passage de Science et Santé avec la Clef des Écritures dans lequel l’auteur, Mary Baker Eddy, parle de la nécessité de changer le point de vue qu’on a sur la vie, en le faisant passer d’une base matérielle à une base spirituelle. Puis elle fait observer: « Il est fort important — en vue de l’immense travail à accomplir avant que ne puisse venir cette récognition de la Science divine — d’orienter nos pensées vers le Principe divin, afin que la croyance finie soit prête à se défaire de son erreur. » (p. 322) J’ai trouvé très parlant ce concept de croyances prêtes à se défaire de leurs erreurs. Quelles étaient les croyances relatives à la vie aux quelles je m’accrochais ?
J’ai dû apprendre à céder à la sagesse du Principe divin qui a la compétence d’organiser les choses dans ma vie.
L’une de ces croyances erronées consistait à penser que mon bonheur dépendait de gens ou de circonstances sur lesquels je n’avais aucun pouvoir. Je croyais également que c’était à moi de changer les gens et les circonstances pour les conformer à ce que je désirais. Il me fallait acquérir une vision plus large de ce qui était réellement en jeu.
Puis j’ai découvert une autre idée fascinante. A propos des difficultés qu’elle rencontra, en tant que femme vivant au XIXe siècle, pour faire publier Science et Santé, Mary Baker Eddy aurait dit à l’une de ses élèves: « Je dus apprendre à suivre l’exemple de l’herbe. Quand le vent soufflait, je me courbais, et quand l’entendement mortel m’écrasait de son talon, je me baissais de plus en plus dans l’humilité et j’attendais, j’attendais qu’il retire son talon, et alors je me relevais. » Robert Peel, Mary Baker Eddy: The Years of Authority (Boston, The Christian Science Publishing Society, 1982), p. 84.
Ce n’était pas tant la combativité de l’ego que la force de l’humilité dont j’avais besoin. J’ai dû apprendre à céder à la sagesse du Principe divin qui a la compétence d’organiser les choses dans ma vie. Ce n’est pas arrivé du jour au lendemain, mais mon existence est parvenue à un niveau bien plus satisfaisant. Les conflits ont été résolus, les relations rétablies et aujourd’hui ma vie est créative et suit un cours beaucoup plus harmonieux.
Défier l’anxiété
Au cours de cette période, j’étais sans cesse aux prises avec l’anxiété. Mais j’ai découvert que j’étais anxieux parce que je craignais qu’il n’existe pas de pouvoir suprême gouvernant mon existence, et parce que je voulais à tout prix que la situation se résolve d’une manière bien précise. Lorsqu’on base sa vie sur le fait que le Principe divin gouverne, l’anxiété disparaît. Dieu devient plus réel et plus puissant que l’anxiété. La paix revient lorsqu’on réalise que la sagesse et l’intelligence divines, ainsi que la sollicitude et la compassion divines, sont à notre portée.
Même quand on ne sait pas comment les choses vont se terminer, on a la possibilité de s’en remettre à Dieu en sachant qu’Il veut le bien de chacun et qu’Il agira de façon à ce que tous soient bénis.
La volonté opiniâtre, c’est-à-dire la certitude que notre point de vue est le seul qui soit valable et légitime, est l’une des choses les plus difficiles auxquelles nous devons faire face. C’est particulièrement ardu pour ceux qui sont religieux, parce que cette volonté prend parfois l’apparence d’une directive divine. C’est un comportement qui nous fait dire: « J’ai prié à ce sujet et ce que Dieu m’a dit est juste. » Si nous n’avons pas simplement fait passer une impulsion par le filtre de nos idées préconçues ou de nos jugements hâtifs, il est très possible que cette intuition soit juste. Or ce qui est juste n’exclut jamais personne, mais inclut au contraire tout le monde. Ce fait découle de ce que Dieu dit à tous ceux qui écoutent.
Des troubles sur une plus grande échelle
Les habitants de nombreux pays s’inquiètent de plus en plus de voir que les décisions prises pour assurer la sécurité sur leur sol et à l’étranger dépassent le domaine du gérable. En effet, les nations doivent mener toutes sortes de batailles différentes contre le terrorisme, l’instabilité économique, les dégâts causés à l’environnement, les divisions religieuses et tribales, pour n’en nommer que quelques-unes.
Quelquefois cette inquiétude s’accompagne de critiques des autorités: celles-ci s’engagent dans la mauvaise direction ou bien elles n’ont pas la perspicacité nécessaire pour affronter les difficultés à venir, ou bien encore, par esprit de parti, on leur reproche de se tromper totalement de politique. Or, certains récits bibliques font voir les choses sous un angle différent.
Alors qu’il s’efforçait de sauver Israël des main d’une armée conquérante, Gédéon reçut, avant une bataille, l’ordre de réduire le nombre de ses troupes afin que le peuple ne prétende pas que la victoire était due aux exploits des hommes, mais afin qu’elle soit due à la présence de Dieu.
La prière rend évidentes les idées dont nous avons besoin, au moment où nous en avons besoin.
Lors d’un combat que le roi Josaphat devait mener contre des envahisseurs, il lui fut ordonné de ne pas déployer son armée; il obéit, convaincu que le peuple avait besoin de comprendre que Dieu était le libérateur. Puis Dieu dit au roi et au peuple: « ... ce ne sera pas vous qui combattrez, ce sera Dieu. » (II Chron. 20:15)
Il nous faut peut-être mieux comprendre ce message, à savoir que les difficultés que nous rencontrons doivent être résolues grâce à une plus grande confiance en Dieu, le Principe divin de l’existence.
Les vraies ressources
Nous envisageons souvent les ressources d’un point de vue extrêmement matérialiste, puis nous nous demandons comment les répartir pour subvenir à nos besoins. Et si nous parvenions à un concept totalement différent de ce que sont les ressources ? Après tout, elles ne sont peut-être pas constituées par des personnes ou des choses. Les plus grandes ressources sont peut-être des idées. La question devient alors: Quel est le meilleur moyen de reconnaître une nouvelle idée surtout dans un monde inondé d’informations et de désinformation ?
Si nous nous concentrons uniquement sur les personnes ou la personnalité, au lieu de nous concentrer sur le Principe divin, nous n’allons plus savoir où nous en sommes et nous mettrons plus longtemps à trouver des solutions. Tout le monde a une opinion. Si nous admettons, cependant, qu’il existe un Principe divin gouvernant la création, il est fort probable que nous nous en remettrons à cette source pour trouver la sagesse plutôt que de nous appuyer sur des facultés personnelles.
Un point de référence limité entraîne des possibilités limitées. Il peut même faire paraître impossible la solution d’un problème. A l’inverse, en partant d’un point de vue illimité, nous avons une vue beaucoup plus large. La prière qui recherche la vision que Dieu a des choses crée de nouvelles occasions dans notre vie et nous fait découvrir de nouvelles capacités. Elle rend évidentes les idées dont nous avons besoin, au moment où nous en avons besoin.
Ce qu’une seule personne peut accomplir
Que peut faire une seule personne quand tout semble contre elle ? est l’une des questions qui est revenue avec le plus de persistance au cours des âges. Dans leur étude approfondie de la civilisation, les historiens, Will et Ariel Durant font remarquer que l’histoire est le plus souvent changée par une seule personne, une personne dont la vie coïncide avec une idée dont le moment est venu.
C’est peut-être ce que Jésus avait en tête lorsqu’il affirma à ses disciples que, non seulement à son époque, mais pour les temps à venir, ils accompliraient de plus grandes œuvres que les siennes (voir Jean 14:12). Il nous est difficile d’imaginer accomplir des œuvres plus grandes que celles de Jésus, mais il comptait peut-être sur la possibilité que ceux qui le comprendraient vraiment dépassent sa personne pour discerner le Principe divin qui gouvernait sa vie. Si nous nous accordons avec ce Principe, il est d’ailleurs probable que de « plus grandes œuvres » pourront être accomplies.
Notre époque nous oblige à mieux comprendre notre capacité, tant individuelle que collective. Nous sommes forcés de dépasser la vision limitée de nos facultés pour rechercher une relation plus élevée dans la vie. Nous sommes forcés de parvenir à comprendre ce qui gouverne réellement l’existence. En un sens, nous sommes vraiment incités, pour reprendre les mots de Mary Baker Eddy, à « individualise le pouvoir infini » (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 160).
Dans ce contexte, que le problème soit une sécheresse ou un incendie, une économie en récession, un mariage en difficulté ou l’instabilité politique, un seul individu peut donc accomplir beaucoup pour le résoudre. En vous tournant vers le Principe divin, vous recherchez une solution inspirée. Et il n’est pas nécessaire que cette solution vous soit révélée à vous personnellement. Elle peut venir sous la forme de la sagesse et d’idées inspirées à toute personne pour laquelle vous priez.
