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La guérison spirituelle: un entretien avec J. Thomas Black

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mars 2004


Praticien et professeur de Christian Science, vit à Birmingham (Michigan), aux États-Unis, à environ 25 km au nord-ouest de Detroit. Son bureau est à dix minutes de là et donne sur un bras de la River Rouge, à quelques kilomètres en amont de la première usine d’automobiles Ford, mais en pleine nature. « Je suis entouré d’arbres magnifiques, et c’est très calme. » Collaborateur de la rédaction des périodiques de la Christian Science, M. Black s’est entretenu de la guérison spirituelle avec qui lui a posé quelques questions.

Qu’est-ce qui occupe votre pensée ces temps-ci ? Sous quel angle voyez-vous la guérison spirituelle ?

Je réfléchis beaucoup à l’histoire de Jésus sur le bateau avec ses disciples lors d'une terrible tempête (voir Marc 4:35-41). Il y a quelque chose dans cet incident que je trouve extraordinaire. Le soir descend, et il leur dit: « Passons à l’autre bord. » Ils lui obéissent tout de suite, et ils partent. Jésus est fatigué. Il s’étend donc à l’arrière du bateau et s’endort. Puis la Bible nous dit: « Il s’éleva un grand tourbillon... »

Alors Jésus fit deux choses. Il menaça le vent, comme s’il lui disait « Pour qui te prends-tu ? Te crois-tu capable de mettre notre vie en danger ? » Puis il dit à la mer, peut-être avec douceur: « Silence ! Tais-toi ! »

Bien entendu le vent et la mer n’ont pas d’oreilles. Alors à qui s’adressait-il ? Il me semble qu’il parlait à ce qu’il reconnaissait comme étant les éléments mentaux derrière cette tempête qui faisait rage. Quant aux disciples, ils ne voyaient là que la manifestation de lois naturelles inhospitalières, des lois matérielles qui les submergeaient et face auxquelles ils se sentaient impuissants. Or Jésus voyait dans la tempête, d’après ce que je comprends, des éléments agités de la pensée, des éléments de haine et de destruction cherchant à envahir la mentalité des gens. Peut-être s’adressait-il à ces éléments de la conscience humaine qui se rendent complices de cette manifestation. Il déclarait que Dieu est la seule puissance et la seule présence. Cette affirmation dissipa les forces de l’opposition matérielle et apporta la guérison.

Donc, au centre de la guérison spirituelle, il y a la foi dans le fait que le pouvoir divin qui menaça le vent calma les vagues il y a deux mille ans (notamment les vents et les vagues de la maladie physique et du péché) est encore actif aujourd’hui ?

Absolument. C’est une foi ancrée dans la compréhension spirituelle, une foi qui est remplie de l’amour spirituel le plus dynamique qui soit, le sens spirituel de la réalité. Lorsque je pense à la façon dont la Christian Science guérit la maladie et le péché, je me demande, un peu comme les disciples devant l’autorité dont Jésus fit preuve: « Qu’est-ce qui s’est passé ici ? Qu’est-ce qui est capable d’accomplir de telles choses ? N’est-ce pas extraordinaire ? » Moi-même je ne fais que commencer à en saisir une minuscule partie, mais en un sens je pense que la guérison spirituelle commence là, par l’humilité qui demande seulement d’apprécier l’ampleur de ce que Jésus nous a donné, de ce que Science et Santé communique au sujet de la totalité divine, l’humilité qui nous empêche de réduire la spiritualité à un élément intéressant mais mineur, que nous incorporerons dans notre existence quand nous en aurons le temps.

La guérison spirituelle commence par l’humilité qui demande seulement d’apprécier l’ampleur de ce que Jésus nous a donné.

Pourquoi y a-t-il des raisons de croire, ou d’espérer, que la guérison spirituelle peut réussir là où la médecine moderne échoue ?

Mary Baker Eddy souligne un point mentionné dans la Bible: « Que Dieu ne peut-Il faire ? » ( Science et Santé, p. 135) Le pouvoir spirituel que Jésus manifesta et dont il parla à ses disciples est à la portée de chacun et le sera toujours. C’est ce qu’il voulait dire quand il affirma: « Je suis avec vous tous les jours. » (Voir Matth. 28:20.)

Tout dépend aussi de la manière dont on voit la maladie. Si elle est strictement physique, alors elle doit être traitée par des moyens matériels. Mais si elle est mentale, comme Jésus perçut la tempête, d’autres options s’offrent à nous. Si la maladie est mentale, aucune médecine matérielle ne parviendra à la guérir de façon permanente.

Lorsque quelqu’un rougit, c’est une manifestation extérieure d’une pensée non exprimée par des mots. C’est la même chose pour les larmes, n’est-ce pas ? Les placebos sont encore un autre exemple, et les scientifiques ont montré que même une opération chirurgicale placebo est efficace. Si la pensée gouverne le corps, il s’ensuit que la maladie est le résultat de la pensée. Et tout le monde sait qu’on peut toujours changer sa façon de penser quand on le veut.

C’est un peu comme arracher des mauvaises herbes. Quand j’étais petit, j’allais dans le jardin arracher les pissenlits. Alors mon père me demandait: « Est-ce que tu as eu les racines ? » La question à poser concernant les différentes méthodes de guérison est la suivante: Retirent-elles les racines ou seulement ce qui dépasse ? Le but de la prière est d’aller jusqu’à la racine, qui est mentale. Je pense qu’une certaine sorte de prière y parvient et une autre non. Tout dépend si la prière est en accord avec la profonde Science de l’Amour divin que Jésus démontra et que Mary Baker Eddy expliqua à fond dans Science et Santé.

Quelle est la première chose que vous faites lorsqu’on vous demande un traitement par la Christian Science ?

D’une manière ou d’une autre, j’essaie de dire à chaque patient qui m’appelle, chaque fois qu’il appelle, de ne pas avoir peur. J’essaie de lui faire comprendre que Dieu est là et qu’il est entouré de l’amour de Dieu, que l’amour de Dieu est actif et puissant maintenant même. J’aime beaucoup le fait que Jésus se montrait doux et tendre envers ses patients, qu’il leur manifestait un amour spirituel profond. Même quand il guérissait à distance, il avait encore cet amour profond. Cette attitude apaisait et rassurait, parce que c'était une expression humaine du pouvoir divin.

Bien sûr, ce que je réponds dépend des circonstances dans lesquelles les patients m'appellent. Nous parlerons peut-être un peu de l'amour de Dieu. Je vais peut-être leur suggérer de lire un passage de la Bible ou des écrits de Mary Baker Eddy et d'y réfléchir.

Et surtout j'essaie de penser à mes patients par rapport à leur identité spirituelle actuelle. Pour moi, c'est cela qui est important. Ici même, à l'instant même, ils ou elles sont des idées spirituelles. On ne peut pas toujours le leur dire ainsi, parce que cela peut être déroutant et créer la confusion. Mais on peut toujours les aimer de cette manière. On peut voir ce qui est vrai au sujet de ce qu'ils sont vraiment. On peut s'accrocher au fait qu'ils sont inclus dans la totalité de Dieu puisqu'ils sont Ses reflets, maintenant même.

Comment ce point de vue produit-il la guérison du patient ?

Je pense qu'il est important de se rappeler que Dieu est le seul qui accomplisse la guérison. Dieu guérit par la lumière de la Vérité ou Christ. La prière vous oriente vers cette lumière. C'est un peu comme si on allumait la lumière dans une pièce sombre. Lors qu'une qu'une personne allume la lumière, tout le monde voit mieux. En priant, en gardant à la pensée la vérité au sujet du patient, qui est l'idée spirituelle de Dieu, le praticien fait entrer la lumière mentale qui bénit tous ceux qui sont réceptifs, surtout ceux qui aspirent à être dans cette lumière.

Je pense que les patients sont souvent comme des gens qui se retrouvent en panne d'essence la nuit, sur une route isolée. La voiture s'arrête, ils ont peur, et quelle est la première chose qu'ils cherchent ? Une maison aux fenêtres éclairées. Et ils se dirigent immédiatement vers cette lumière.

La guérison ne comprend pas la manipulation mentale. Elle implique au contraire de reconnaître que l’Amour divin gouverne la situation et définit ce que nous pensons du patient. A mon avis, c’est Mary Baker Eddy qui l’explique le mieux quand elle écrit: « Ce n’est pas l’action d’un entendement sur un autre entendement, ni la transmission d’images humaines de la pensée à d’autres entendements... C’est le Christ venu pour détruire le pouvoir de la chair; c’est la Vérité triomphant de l’erreur... » (Écrits divers, p. 96)

Il est important de ne jamais penser qu’on est sans recours, parce que Dieu est toujours à notre portée, prêt à nous aider.

Dans un article publié l’an dernier par le Christian Science Sentinel, vous parlez du fait que Dieu peut même guérir des gens souffrant de maladies chroniques. Que faites-vous lorsque l’état de votre patient ne s’améliore pas ? Essayez-vous d’aborder la prière d’une autre façon ?

Je ne pense pas que les gens soient impuissants face aux situations difficiles. Mais je découvre que, parfois, j’ai besoin de prier avec plus de ferveur. Ou bien j’ai peut-être besoin de parler davantage au téléphone, pas nécessairement plus longtemps, mais plus souvent, avec davantage de tendresse ou de conviction. Je me souviens d’une femme qui m’a appelé parce qu’elle était très inquiète au sujet de sa fille. Au téléphone, à une heure avancée de la nuit, je lui ai lu les poèmes de Mary Baker Eddy qui sont devenus des cantiques. Il y en a sept. Tandis que je lisais, nous avons senti s’évaporer la peur qui était intense. Après cela, l’enfant allait très bien.

J’ai eu aussi comme patiente une mère de jeunes enfants, qui était très malade. Un jour, il m’est soudain venu à l’esprit que la situation était grave et que ces enfants pourraient perdre leur mère. A cette idée, je me suis senti totalement désemparé. Alors je me suis mis à marcher de long en large en disant des passages de la Bible et de Science et Santé afin de retrouver la paix, parce que ma pensée était sous l’emprise de la crainte. La pensée, c’est cela l’essentiel. Puis le téléphone a sonné. C’était cette femme qui me disait qu’elle n’allait pas mieux, qu’elle ne mangeait plus depuis des jours et qu’elle pouvait à peine parler. Mais moi, je n’étais plus le même. Le Christ avait transformé ma pensée. Je ne sais plus ce que je lui ai dit, mais je me souviens que j’ai ressenti une profonde affection spirituelle envers elle. Son état s’est rapidement amélioré, et elle a été guérie.

Dans cet article, vous mentionnez aussi deux récits bibliques: celui de la femme qui était malade depuis 12 ans et celui de l’homme malade depuis 38 ans. Or Jésus les guérit tous les deux. Il semblerait que la persévérance et l’espoir les aient soutenus le long de leur parcours vers la guérison-Christ.

Je pense qu’il est important de ne jamais penser qu’on est sans recours, parce que Dieu est toujours à notre portée, prêt à nous aider. Cette vérité donne l’espoir. Il faut juste veiller à ne pas perdre cet espoir en Dieu. Je pense que la vigilance est essentielle.

L’opinion la plus répandue dans le monde cherche à convaincre tout un chacun que les lois de la matière constituent la réalité et la force ultimes. Or ce que Jésus a vécu en marchant sur l’eau prouve que ces prétendues lois matérielles ne sont pas ultimes. Dieu est ultime et Il est bon. Aujourd’hui, il est possible à chacun de faire preuve de vigilance et de permettre à cette flamme du Christ de brûler avec un peu plus d’éclat dans sa conscience. C'est, à mon avis, cette persévérance qui fait naître l’espoir. C'est cet amour qui finit par apporter la guérison.

Ce que recherchaient ces deux personnages de la Bible que vous avez mentionnés, ce n'était pas Jésus l'homme, mais l’idée-Christ qu'il représentait. Et de même qu'ils l’ont trouvée, tout le monde peut la trouver aujourd'hui. Le Christ n'a pas disparu. Il est là.

Il est tout à fait légitime de désirer être guéri physiquement, mais dans quelle mesure la guérison est-elle le résultat d'une recherche plus primordiale, celle de Dieu et de notre nature réelle d’idée de Dieu ?

Jésus a dit: « Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. » (Matth. 6:33) Le monde a entraîné les gens à penser davantage à ces choses qui sont données par-dessus, comme l’amélioration d'un état physique, plutôt qu'à la recherche de Dieu.

Or cet étau se desserre. Les gens se rendent compte qu'il est normal et juste d’être en bonne santé et qu'ils le méritent. Mais en même temps ils se rendent compte aussi qu'ils veulent quelque chose de plus profond que la santé. Ils veulent se sentir liés à l’Être suprême. Ils apprennent à connaître leur identité spirituelle.

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