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Nul besoin d’avoir peur

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de novembre 1995


A L’École, j’avais une réputation de fille calme et timide. Le collège que je fréquentais était plus grand que l’école primaire que je venais de quitter, et cela me faisait parfois peur. Il y avait toutes sorts de clans, de groupes d’élèves qui étaient toujours ensemble. Les membres de chaque groupe s’habillaient et se comportaient de la même manière, afin de se différencier des autres.

Certains groupes semblaient toujours vouloir chercher querelle à quelqu’un. Ils se moquaient de vous parce qu’ils n’aimaient pas vos cheveux ou vos habits, ou parce qu’ils pensaient que vous étiez trop gros, trop grand ou trop studieux.

Au cours de sciences naturelles, nous avions des places attribuées, et je me suis retrouvée devant Kate, qui était la meneuse d’un de ces groupes. D’habitude, j’essayais de l’éviter, parce qu’elle semblait toujours chercher la bagarre. Il n’a pas fallu longtemps avant qu’elle et ses amies ne s’ennuient et ne se mettent à glisser des petits bouts de papier dans mes cheveux en ricanant.

Mon amie, qui était assise devant moi, m’a expliqué ce qu’elles étaient en train de faire. Mais je le savais ! A plusieurs reprises, j’avais essayé de plaisanter ou de leur demander d’arrêter, mais en général je faisais comme si je ne voyais rien.

Puis, un jour elles ont commencé de m’arracher les cheveux en riant. Je me sentais prise au piège et honteuse. J’étais si effrayée que je n’osais pas me défendre alors qu’elles me traitaient avec aussi peu de respect. J’avais l’impression que si je protestais, elles riraient de plus belle. J’étais profondément mal à l’aise. J’avais aussi peur de dire ce qui se passait au professeur: je n’avais pas envie que kate et ses amies pensent que j’étais une rapporteuse.

Quelques jours plus tard, une des filles a mis une punaise sur ma chaise. Je ne me suis pas assise dessus, mais cela m’a bouleversée. Le professeur a remarqué que j’étais au bord des larmes: elle m’a interrogée après le cours, et je lui ai tout raconté.

Le lendemain, bien que Kate soit absente, le professeur a changé les élèves de place, séparant kate et ses amies les unes des autres et les éloignant de moi. Mais, après le cours, une des amies de Kate m’a abordée dans le couloir et m’a demandé: « C’est à cause de toi qu’on a été déplacé, hein ? » Je n’ai pas répondu. Elle m’a poussée violemment contre le mur.

Le lendemain, je ne voulais pas aller à l’école. A la Maison, j’ai pleuré en racontant ce qui se passait à maman. Elle a écouté avec compassion, mais elle n’a pas accepté l’idée que Kate puisse être une brute, pas plus qu’aucune de ses amies. Au contraire, elle m’a expliqué que kate était ma soeur, que nous étions toutes deux les enfants de Dieu et qu’Il nous aimait toutes les deux. Je ne devais pas oublier ce fait et aimer Kate.

J’étais en colère contre maman ! C’est à moi qu’elle demandait d’aimer Kate tout ce qu’elle m’avait fait ! Kate ne se comportait certainement pas comme une enfant de Dieu ! Je me trouvais bien à plaindre: je n’avais rien fait pour la provoquer, et voilà que maman me disait que c’était à moi de changer de comportement !

Le lendemain, à l’école, j’ai repensé à ce que maman m’avait dit. Elle m’avait rappelé le conseil que Christ Jésus avait donné à ses disciples dans le Sermon sur la montagne: « Aimez vos ennemis... priez pour ceux qui vous maltraitent... » Matth. 5:44.

Mais comment faire? Est-ce que cela veut dire que nous devons simplement accepter en silence tous les coups de nos prétendus ennemis ? Bien sûr que non ! C’est ce que j’avais fait jusqu’à l’intervention professeur, et ça ne m’avait certes pas aidée à aimer Kate. En fait, j’étais furieuse contre elle ! Mais en y réfléchissant, je me suis dit que je ne pouvais pas l’aimer et lui en vouloir en même temps.

Il m’est alors venu à l’esprit qu’elle se sentait peut-être encore plus piégée que moi. Elle avait peut-être pas moments l’impression de devoir jouer les durs devant ses copines pour être aimée et respectée. En pensant à cela, j’ai éprouvé de la sympathie envers elle je savais qu’au fond nous désirions toutes deux la même chose. Peu importait son comportement: elle désirait être aimée et acceptée, tout comme moi.

Je me suis aussi souvenue que nous avions parlé du Psaume vingt-trois à l’école du dimanche de la Science Chrétienne. Ce psaume explique que Dieu nous guide et nous conduit, comme un berger guide ses moutons. Le Psalmiste décrit la tendre sollicitude de Dieu. Il écrit dans l’un des versets: « Tu dresses devant moi une table, en face de mes adversaires... et ma coupe déborde. » Ps. 23:5. J’avais parlé de cette coupe avec mon moniteur. Nous en avions conclu que si cette coupe, qui pourrait représenter nos pensées, déborde d’amour, il n’y a aucune place pour la haine ou la douleur. J’ai donc décidé de garder ma coupe débordante d’amour pour Kate.

Elle ne m’a pas ennuyée pendant le cours de sciences naturelles ce jour-là Mais nous allions nous retrouver pour le dernier cours de la journée. Comme je m’y rendais, elle s’est approchée de moi. Pour la première fois, je n’avais pas peur d’elle. J’étais déterminée à garder ma pensée pleine d’amour.

« Tu cherches la bagarre ? » m’a-t-elle demandé. La question m’a semblé si absurde qu’elle m’a fait rire !

Je l’ai alors regardée droit dans les yeux et lui ai répondu non en souriant.

C’est à cause de toi qu’on m’a changé de place ? » a-t-elle demandé d’un ton agressif.

J’ai à nouveau souri et ai répondu oui. Elle m’a alors demandé pourquoi, et je le lui ai dit. Tout au long de la conversation, je sentais l’amour dont Dieu nous entourait, Kate et moi je savais que je pouvais l’aimer, parce qu’elle était l’enfant de Dieu et que Dieu l’aimait. Dieu fait toujours déborder d’amour notre coupe. Tous Ses enfants, y compris Kate, peuvent ressentir Son amour.

Je souriais et riais tant que kate n’a pas pu s’empêcher de sourire elle aussi. Mon amie du cours de sciences naturelles et celle de Kate (celle qui m’avait poussée contre le mur) marchaient derrière nous, les yeux écarquillés. Lorsque nous sommes arrivées dans la classe, mon amie m’a dit: « Je ne peux pas croire que c’est avec Kate que tu parlais ! Vous aviez l’air d’être amies ! »

Je n’ai plus beaucoup vu Kate après cela, mais lorsque nous nous rencontrions, elle se montrait toujours polie. Et il en a été de même de ses amies. Chaque fois que je pense à elle, je ne peux m’empêcher de l’aimer. Elle m’a permis d’apprendre que nous n’avons pas à avoir peur des autres, pas plus que nous n’avons à suivre les règles d’un clan quelconque. Nous sommes tous les enfants bien-aimés de Dieu, et il nous est naturel d’aimer.

Ce n’est pas un esprit de timidité
que Dieu nous a donné,
mais un esprit de force,
d’amour et de sagesse.

II Tim. 1:7

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