Il Existe Tant de choses importants ! Tant et tant de choses qui méritent notre attention chaque jour ! Les simples détails de la vie quotidienne suffisent à nous occuper amplement, jusqu’au jour où nous nous rendons compte que nous sommes passés à côté de l’essentiel. Lorsque nos journées sont pleines, il paraît difficile de prévoir le moindre instant pour y ajouter une activité nouvelle, si importante soit-elle.
Pourtant, il existe un lieu où il est possible de donner la priorité à ce qui est vraiment important: il s’agit de la pensée ! Même si nous avons beaucoup de travail, notre pensée peut toujours rester disponible. Nous gardons la possibilité de prendre mentalement de la distance pour écouter le message que Dieu nous communique à un moment précis, pour prendre en compte, dans nos activités, les lois morales et spirituelles que nous a révélées Jésus, pour prier humblement.
On peut très bien effectuer les multiples tâches de l’existence tout en veillant à la qualité de ses pensées. Ce n’est pas incompatible. Un de mes amis lit une page du livre d’étude, Science et Santé de Mary Baker Eddy, pendant qu’il attend son tour chez l’épicier, et il lit une autre page à la station-service.
Se contenter d’arranger, çà et là, sa façon de vivre et de penser n’est pas toujours la solution. Il est souvent nécessaire de prendre du recul, de faire le point et de repartir sur de nouvelles bases. Christ Jésus nous l’explique ainsi: « Personne ne met une pièce de drap neuf à un vieil habit; car elle emporterait une partie de l’habit, et la déchirure serait pire. » Matth. 9:16. Même sur un lieu de travail où tout monde s’affaire, on peut trouver le moyen de méditer et de progresser.
A mon tout premier emploi, je faisais la plonge dans un restaurant très fréquenté. Les choses allaient si vite que personne ne parvenait à suivre le rythme. A la fin de la soirée, on se retrouvait face à des piles de casseroles, d’assiettes, de couverts et de verres qui semblaient presque aussi hautes que l’Himalaya !
J’ai bientôt eu le sentiment qu’en travaillant dans ce restaurant, je n’avais rien d’autre à faire, à part laver la vaisselle, que de me sentir malheureux. J’allais et venais en me lamentant sur mon sort, sans cesser de penser que je serais bien mieux si je travaillais ailleurs.
Après avoir lavé la vaisselle pendant huit mois (sans pouvoir m’y faire), je me suis dit, un jour, en rangeant des verres sur une étagère: « Pourquoi attendre que ma vie change pour être heureux ? Pourquoi ne pas l’être maintenant ? » La réponse est venue immédiatement, avec la solution: « Si je n’aime pas mon travail et que n’en tire aucune satisfaction, c’est qu’il me faut exprimer l’Amour divin, c’est-à-dire Dieu, ici même dans ce restaurant. »
J’ai donc décidé de demeurer conscient de l’amour de Dieu dans le moindre de mes gestes. Je ne voulais plus rien faire sans ressentir la présence de l’Amour divin. J’allais désormais travailler avec amour. Pour souligner ma détermination dès le début, j’ai retiré tous les verres de l’étagère, pour les y replacer un par un, en ressentant l’amour à chacun de mes gestes. Chaque fois que j’ai pris un verre sans conviction, je l’ai reposé et j’ai recommencé l’opération jusqu’à ce que j’accomplisse cette tâche avec amour.
Je travaillais dans cet état d’esprit depuis plusieurs heures, quand un client m’a appelé à sa table pour me proposer un emploi dans son affaire. Quelques minutes plus tard, le directeur du restaurant m’a demandé si j’acceptais de changer mon emploi de plongeur contre celui d’aide-serveur. (Il ne savait pas qu’on venait de me faire une autre proposition.) J’étais abasourdi ! Et je m’en voulais un peu aussi. Pourquoi avoir attendu huit mois avant de me mettre à aimer? J'aurais pu commencer tout de suite. J'ai accepté le poste d’aide-serveur, et, bien que ce travail fût également très dur, j’ai exprimé autant d’amour que possible dans tout ce que j’avais à faire.
Une fois qu’on a pris la vraie mesure des choses et qu’on accorde davantage de temps à l’essentiel, il faut persévérer dans la bonne voie. Laisser Dieu influencer notre existence signifie laisser Dieu, le bien, et Lui seul, influencer nos pensées. Mary Baker Eddy nous exhorte ainsi: « Bien-aimés Scientistes Chrétiens, veillez à ce que votre esprit soit si pénétré de Vérité et d’Amour que le péché, la maladie et la mort ne puissent s’y introduire. Il est évident que rien ne peut s’ajouter à un entendement déjà rempli. Il n’existe aucune porte par où le mal puisse pénétrer ni aucune place que le mal puisse occuper dans un entendement que remplit la bonté. Les bonnes pensées constituent une armure impénétrable; revêtus de cette armure, vous êtes à l’abri des attaques de l’erreur, quelle qu’en soit la nature. Et non seulement vous êtes vous-mêmes en sécurité, mais tous ceux sur qui reposent vos pensées en bénéficient. » The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 210.
La vie de Christ Jésus constitue le meilleur exemple à suivre — l’exemple suprême — pour celui qui veut accorder la priorité à ce qui est important. Le monde s’est bien amélioré grâce à Jésus, qui n’a rien fait d’autre que de connaître son Père et d’obéir à Sa volonté en toutes circonstances. « Mon Père agit jusqu’à présent; moi aussi, j’agis » Jean 5:17., déclarait-il. Plus qu’une source de satisfaction personnelle, cette ligne de conduite chrétienne est indispensable à notre salut.
Parfois je m’interroge: « Suis-je en train de suivre Jésus ? » Si ma réponse est négative, c’est que je n’accorde pas la priorité à ce qui est important et que je ne cherche pas le royaume de Dieu comme le Maître nous l’a appris. Rien n’a détourné Jésus de l’essentiel, rien ne l’a empêché d’accomplir la volonté de Dieu chaque jour; et rien ne nous empêche de faire de même. Demandons à Dieu quelle est Sa volonté aujourd’hui, et conformons-nous y sans cesser d’aimer.
