Il y a plusieurs mois, le monde a assisté, en Chine occidentale, à des heurts violents entre les Uighurs et les Hans. A priori, il s’agissait d’un conflit ethnique déclenché par une manifestation uighur. Or, ceux qui sont sur place dénoncent une politique gouvernementale qui, depuis des décennies, vise à supprimer l’identité, la langue et la religion des Uighurs. Parmi ces derniers, un grand nombre parlent de l’humiliation qu’ils subissent depuis des années (voir The Washington Post du 9 juillet 2009, et The Christian Science Monitor du 8 juillet 2009).
Le sentiment profond d’être humilié ou d’être traité sans aucun respect a été à l’origine d’actions violentes sur toute la surface du globe. Parmi celles-ci on compte, selon certaines recherches, la colère des musulmans après Abu Ghraib et la parution des dessins danois, le génocide rwandais, les attentats suicide perpétrés par les Palestiniens et la montée au pouvoir d’Hitler en Allemagne, après la signature d’un traité humiliant à la fin de la Première Guerre mondiale. Pour beaucoup, l’humiliation joue un rôle essentiel dans la propagation du terrorisme.
Aux États-Unis aussi, certains luttent pour être reconnus et respectés. Plusieurs villes américaines ont fait face à des séries de meurtres qui, d’après les représentants de la loi, ont été commis par des gens ayant eu le sentiment qu’on leur manquait de respect. D’ailleurs, il existe un nouveau verbe en anglais, « to diss », qui est tiré du mot « disrespect », et qui signifie traiter quelqu’un sans aucun respect, le dénigrer, le rabaisser. C’est un mot qui est né dans la rue et qui, selon certains, est souvent lié au désir désespéré d’être respecté.
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