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Article de couverture

LA PAIX DANS UN CAFÉ

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’avril 2010


Dans la ville où j’habite, il existe un petit café qui est la destination habituelle des cyclistes venant de New York. Bien que l’endroit soit minuscule, avec seulement une douzaine de chaises autour de quelques petites tables, il n’est pas rare de voir une trentaine ou une quarantaine de personnes entassées dans ce tout petit espace le samedi ou le dimanche matin.

Un samedi, je partageais une table avec plusieurs cyclistes. Nous étions serrés les uns contre les autres, épaule contre épaule, chacun de nous blotti sur son petit coin de table. Soudain, la femme qui se trouvait à côté de moi a heurté la table avec son genou, renversant dans ma direction une grande tasse de thé chaud. J’ai instinctivement essayé de l’arrêter et, en attrapant la tasse, le liquide bouillant s’est répandu sur ma main et mon poignet. Alors que j’épongeais les dégâts avec des serviettes, j’ai ressenti une intense brûlure et j’ai vu que la peau de ma main et de mon poignet était devenue écarlate. La femme qui avait heurté la table paraissait peu concernée par mon problème, et bien qu’elle m’ait offert un mouchoir, elle ne paraissait vraiment pas se rendre compte de ce qu’elle avait fait.

Dès la toute première seconde, tout en m’occupant des dégâts, j’ai également veillé à mon état mental. J’étais effrayée, remplie de crainte, j’avais mal et j’étais ennuyée par l’apparent manque d’intérêt dont faisait preuve ma voisine. En tant qu’étudiante sincère de la Science Chrétienne, je n’accueillais pas volontiers ce genre d’émotions, et je désirais les empêcher d’envahir ma conscience et de prendre la place de la paix que je ressentais habituellement. J’ai tout de suite réalisé que c’était là une opportunité de démontrer, comme je l’avais déjà fait dans d’autres circonstances, ce qu’a écrit Mary Baker Eddy dans Science et Santé avec la Clef des Écritures: « Les accidents sont inconnus à Dieu... » (p. 424) Pour moi, cela signifie que je ne peux jamais être la victime d’un accident d’aucune sorte, et qu’il ne peut pas non plus y avoir d’effets provenant d’une cause qui n’a jamais existé dans la vision que Dieu a de la réalité, ce qui, je l’ai appris, est la seule vision juste.

En surveillant mes pensées pour n’y laisser entrer que l’inspiration divine, une question m’est venue: « Qu'en est-il de cette femme? De quoi pourrait-elle avoir besoin ? » Soudain, mon cœur a eu un élan vers elle, j’ai arrêté d’éviter son regard et je lui ai demandé: « Est-ce que vous êtes venue en vélo depuis la ville ? »

Elle était recroquevillée, frigorifiée et toute mouillée, assise isolée à ma table dans une chemise bleue, et pourtant elle faisait signe à un groupe de cyclistes qui se tenait tout près. Le groupe parlait avec animation et bonne humeur; ses membres étaient tous habillés de blousons colorés assortis. Elle me dit qu’elle était venue avec eux et marmonna qu’elle faisait partie de leur groupe, mais « pas vraiment ». Son isolement et sa gêne semblaient douloureusement évidents, et j’ai immédiatement ressenti de l’amour et de la compassion pour elle. Et pourtant, cela ne ressemblait pas à un amour personnel. Il ne semblait pas attaché à elle et il ne paraissait pas non plus trouver son origine en moi. C’était simplement comme si je considérais que toutes les personnes qui se trouvaient dans le café étaient la pure expression de l’Amour divin.

En regardant autour de moi, j’ai eu l’intuition qu’il était évident qu’aucun ne pouvait être laissé de côté, négligé, isolé ou exclu de cet Amour compatissant envers tous, et qui nous inclut tous. C’est à ce moment justement, que l’équipe de cyclistes a invité la femme avec enthousiasme à les rejoindre, comme ils se préparaient à repartir chez eux. Elle m’a jeté un coup d’œil, et je lui ai souri pendant qu’elle quittait la table.

En réfléchissant à cet amour qui vient du Christ, je me suis soudain rendu compte que la douleur que j’avais ressentie à la main et au poignet avait disparu, que ma peau avait retrouvé son état normal, et qu'il ne restait aucune trace de brûlure. J’étais remplie de gratitude envers Dieu pour cette belle preuve de Son amour constant et ininterrompu — un amour universel, qui n’admet aucune dissension. Plus tard, en repensant à cet incident, je me suis rendu compte que la nature impersonnelle de l’amour que j’avais ressenti était tellement pure qu’elle dépassait toute pensée de pardon humain. Clairement consciente que les accidents sont « inconnus » à Dieu, et que j’étais une avec Lui, il m’est apparu qu’il n’y avait rien à pardonner.

Quelques jours plus tard, j’ai exprimé ma gratitude pour cette guérison instantanée pendant la réunion de témoignage du mercredi soir. Et j’avais pensé également à autre chose: on pouvait voir l’expérience que j’avais vécue dans ce café comme un microcosme du conflit au Moyen Orient. Les similitudes, en termes de pensées, d’émotions, et d’actions étaient frappantes: des gens qui manœuvraient pour avoir une bonne place, surveillant puis défendant leur « territoire ». L’isolement, facteur favorisant le ressentiment. Le manque de communication, qui conduit à un conflit mental de plus en plus fort. Des actes, mal interprétés, qui ont pour résultat des réactions dictées par la colère, et une souffrance physique. Puis le problème s’aggrave, pour finir en attitudes rigides et pour conduire à une impasse impitoyable pas exactement la recette pour réussir une coexistence pacifique !

Mais dans cette situation au café, la prière avait apporté une solution immédiate et celle-ci était venue sous la forme du commandement de Jésus d’« aimer son prochain comme soi-même ». Tous les maux (tant physiques que mentaux) avaient impliqué égoïsme et propre justification. Lorsque j’ai cessé de rester centrée sur moi-même et que j’ai dirigé mon attention vers ce qui se passait autour de moi, avec cette pensée: « Qu’en est-il de cette femme ? De quoi pourrait-elle avoir besoin ? », la solution est apparue naturellement. J’ai exprimé l’Amour sans effort, et toute trace de douleur a instantanément disparu.

J’ai tiré de cette expérience une leçon en deux volets:

D’abord, que le progrès qui mène à la guérison des conflits exige de se détourner de son propre moi, de sacrifier toute attention tournée exclusivement vers un sens personnel des choses, pour céder à la tendresse de Dieu et à Son gouvernement intelligent. Science et Santé déclare: « L’Amour est impartial et universel dans son adaptation et dans ses dispensations. » (p.13) L’Amour est toujours l’antidote de la haine et de la crainte.

Ensuite, que les conflits peuvent être perçus comme impersonnels. Bien que l’incident au café ait d’abord pu paraître comme une expérience personnelle douloureuse, j’ai appris qu’il ne s’agissait que d’un exemple de l’affrontement d’états de pensées, avec un petit café comme toile de fond. Bien que cela ait eu lieu à une petite échelle, comparée à celle des conflits qui semblent se développer continuellement au Moyen Orient, les luttes mentales sous-jacentes étaient similaires. L’impuissance de la colère à dicter ma réponse ce matin-là exprimait ce concept radical contenu dans Science et Santé: « Le mal n’a pas de réalité. Ce n’est ni une personne, ni un lieu, ni une chose... » (p. 71)

La paix que j’ai trouvée dans ce café m’a permis de voir la possibilité, et même le caractère inévitable, d’une paix durable au Moyen Orient. Cela m’a apporté un sentiment d’espoir pour la guérison finale des conflits dans notre monde, quelle que soit la forme qu’ils prennent.

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