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Fermons ces portes qui mènent à la matière

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de janvier 2007


La matière n'est plus ce qu'elle était ! C'est ce que peuvent nous amener à penser les conceptions en pleine évolution du monde de la physique. Il n'y a pas si longtemps, on apprenait tous que la matière était une chose assez substantielle.

Récemment, alors que je m'entretenais avec un physicien en Angleterre, celui-ci m'a glissé, l'air de rien, que la matière est davantage une probabilité mathématique que la chose bien définie que l'on voit et que l'on touche. Puis un ami astrophysicien de Californie m'a expliqué que, lorsque je m'appuie contre un mur, je n'établis pas de contact avec quelque chose de solide, mais je reçois, en retour, une petite poussée de quelques électrons qui résistent. Et, bien sûr, la physique quantique soulève des questions sur l'importance exacte du rôle joué par l'observateur qui pense voir un objet autonome quelque part dans une pièce !

D'accord, la matière n'est peut-être pas ce que nous avons toujours imaginé. Je parie cependant que ces gens qui redéfinissent ce qui nous avait depuis toujours semblé si sûr remontent tout comme moi leur couverture jusqu'au menton par les froides nuits d'hiver ! Et que, tout comme vous et moi, ils vont avoir besoin d'une cuillère parfaitement substantielle pour avaler leur bol de soupe !

Ceci dit, je ne crois pas tellement à la matière et, d'un point de vue tout à fait élémentaire, je ne crois pas qu'elle constitue une authentique substance. La plupart des gens acceptent l'idée que nous sommes tous nés dans la matière et nous admettons qu'en raison d'une initiative de nos parents nous sommes plus ou moins coincés dans un corps fait de matière, et même dans un monde matériel, jusqu'à ce qu'en mourant nous nous en échappions.

Il y a un certain temps, j'ai exposé dans un éditorial l'idée selon laquelle nous pourrions, plus que nos parents, être responsables de notre naissance dans la matière. Talbot Nathan, « Withdraw your consent » [Retirez votre accord], The Christian Science Journal, janvier 1982, p. 35-39 Maintenant, après toutes ces années, j'en suis encore plus convaincu. Peut-être est-ce parce que mes doutes en ce qui concerne la réalité de la matière ont augmenté, et qu'en même temps, à l'inverse, ma conviction que l'Esprit est substance a grandi.

La façon dont Jésus supprimait des états de la matière comme la maladie m'a certainement donné à réfléchir avant d'accepter sans y prêter attention la réalité de la matière. Est-il après tout vraiment possible de détruire une réalité ? Il ne fait pas de doute que Jésus détruisait la maladie. Mary Baker Eddy m'a aidé à le comprendre grâce à son ouvrage, Science et Santé avec la Clef des Écritures, où elle explique que Jésus détruisait les fausses croyances concernant la réalité et non la réalité elle-même, et qu'il a démoli la croyance selon laquelle la maladie était une réalité; finalement, il a détruit la croyance selon laquelle la matière elle-même constituait la réalité de son être. Je crois qu'il a prouvé en fin de compte que la substance réelle et durable est toujours spirituelle, non matérielle.

Cette compréhension l'a fait sortir de la tombe et, peu après, l'a transporté dans une autre sorte de réalité. Ce que la Bible appelle son ascension signifie à mon sens que sa pensée était tellement spirituelle qu'il n'était plus possible de le reconnaître selon une perspective matérielle. La vision, fondée sur la matière, de ceux qui l'entouraient ne leur permettait de voir qu'une impression matérielle de substance, et Jésus ne se percevait plus de cette manière.

Ce penseur scientifique, qui avait compris sa véritable filiation à Dieu, n'a pas cessé d'exister, mais ceux qui n'ont pas réussi à le suivre dans son immense spiritualité l'ont perdu de vue. Il ne se voyait tout simplement plus comme un mortel – or la matière est une forme de mortalité – il se voyait à partir du point de vue de la vie et de l'immortalité, en lieu et place de la mortalité ou de la mort. Ceci nous renvoie à l'explication de saint Paul sur la mortalité et l'immortalité, la vie et la mort, lorsqu'il a déclaré que l'affection de l'esprit, c'est la vie, tandis que l'affection de la matérialité, c'est la mort. (voir Romains 8:6) Jésus a abandonné tout mode de pensée matériel tandis que d'autres s'y accrochaient.

Mais qu'est-ce que tout cela a à voir avec nous aujourd'hui ? Beaucoup, je pense. Dans la mesure où nous abandonnons une façon matérielle de penser, nous refusons, dans les faits, d'entrer dans le domaine du matériel, et nous refusons même une sorte de naissance continue dans la matière. Dans la mesure où nous vivons un mode de pensée spirituel, nous pénétrons dans l'Esprit. Il s'agit là d'une sorte de « re-naissance » ou de découverte de notre être sous son véritable jour.

Il me semble trop simpliste de dire que nos parents nous ont fait naître dans une chose appelée corps, faite de matière. La matière n'est pas tant une chose en soi qu'une façon de considérer les choses. C'est une façon plus obscure, moins éclairée, de voir la réalité. La mentalité matérialiste n'est pas seulement faite d'espoirs et d'aspirations, mais également de doutes et de craintes, d'ignorance et de colère, de désespoir et de ressentiment. Ce mélange de pensées forme la substance d'une conception de l'existence fondée sur la matière, sur la mortalité. Une sorte de vision brouillée caractérise cette conception, qui finit par vaciller avant de disparaître. Une mentalité plus spirituelle constituée purement d'innocence et de bonté, de joie et d'affection, de paix et de justice, illustre la substance permanente, la vie et l'immortalité auxquelles Paul se référait. C'est là la lumière qui traverse la Bible tout entière.

Chaque jour, et même à chaque instant, nous décidons en un sens si nous allons pénétrer ou non dans une lumière moindre, dans la matière, autrement dit si nous allons en quelque sorte naître dans la discorde et la limitation. Toute la Bible, et la vie de Jésus le Christ, dans sa dimension la plus profonde, nous apprennent à éviter de franchir ces portes qui mènent à la matière. Le Sermon sur la montagne est rempli de merveilleux exemples qui nous montrent comment éviter d'adopter une manière matérielle de considérer l'existence, une vue étriquée, vulnérable et imparfaite. (Matthieu 5-7)

Lorsque, par exemple, Jésus nous donne l'instruction de ne pas réagir à l'offense, de tendre l'autre joue, il nous aide à résister à un mode de pensée qui voudrait nous entraîner vers la matière, c'est-à-dire dans la mortalité, l'imperfection. Arrêtez-vous et réfléchissez bien avant d'entrer ! Lorsqu'il nous recommande de ne pas regarder quelqu'un avec concupiscence, il nous avertit encore d'une entrée dangereuse, et il en va de même pour la frustration, le chagrin, l'apathie, ou l'envie qui représentent d'autres portes. Cette mentalité matérielle ou pensée mortelle qui peut être parfois attrayante, séduisante, voire irrésistiblement tentante, nous entraîne toujours cependant sur la pente descendante qui nous fait définir notre identité comme matérielle. Toutefois, lorsque Jésus nous rappelle que nous devons être parfaits comme Dieu est parfait, il nous indique la porte qui s'ouvre sur l'Esprit.

La révélation que Jean a eu du Christ ne peut que nous rassurer: « [...] j'ai mis devant toi une porte ouverte, que personne ne peut fermer. » (Apocalypse 3:8) Jésus a prouvé que la matière ne pouvait lui faire obstacle, à la fois au sens propre et figuré, lorsqu'il a, avant son ascension, traversé des portes fermées. (Jean 20:19) Pour lui, la matière n'avait même pas la substance des électrons qui, en ce qui nous concerne, s'emploient à nous repousser.

Des concepts comme la naissance et la mort, basés sur la matière, sont généralement considérés de façon bien trop superficielle. Il est possible que nous naissions un tout petit peu plus dans la mortalité chaque fois que nous décidons de rentrer par une porte obscure; à l'inverse, nous écartons la mort dans une certaine mesure quand nous faisons le choix d'une entrée plus éclairée, d'un mode de pensée plus spirituel au lieu d'un mode de pensée matériel.

La matière n'est vraiment pas la substance qu'elle est censée être. Mary Baker Eddy va au cœur de la question quand elle décrit la matière comme « une forme erronée d'entendement » (Unité du Bien, p. 32). Jésus nous a recommandé de nous repentir, de changer notre pensée. Avez-vous déjà envisagé de vous repentir de la matière ? Cela pourrait être un appel à passer d'un mode de pensée erroné et matérialiste à une façon de concevoir la vie et l'existence, spirituelle et inspirée par Dieu.

À mesure que nous fermerons ces couloirs mentaux qui nous mènent tout droit dans la matière, nous nous trouverons de plus en plus conscients d'une réalité sans matière, mais bien plus concrète et permanente. Nous découvrons qu'après tout la matérialité n'était pas la réalité. Est-ce une erreur à propos de la réalité ? Une illusion de la réalité ? La matière n'est rien de tout cela si l'on part d'une réalité reposant complètement sur l'Esprit. Elle n'est pas une réalité du tout. En d'autres termes, pour une conscience pleinement éveillée, infinie, parfaite et spirituelle, il n'existe jamais une réalité fondée sur la matière, limitée et discordante.

Jésus nous a montré le chemin. Sa vie était le Chemin. Nous pouvons graduellement fermer ces issues obscures qui s'ouvrent sur la matière, et nous pouvons accéder à la lumière dans une sorte de re-naissance quotidienne montrant qui nous sommes en réalité, spirituels et toujours enfants de Dieu.

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