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Article de couverture

De la matière à l'Esprit

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de janvier 2007


Pour la plupart des gens, nul doute que le monde semble matériel. Mais peu défendraient l'idée qu'il est inutile de parler d'univers spirituel. Mary Baker Eddy va même jusqu'à écrire: « Dans la vaste éternité, dans la Science et la vérité de l'être, les seuls faits sont l'Esprit et ses créations innombrables. » (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 479) Eh bien, dans quelle mesure sommes-nous spirituels ? « J'ai le sentiment que nous savons tous, intuitivement, que l'homme ne saurait être réduit à de la chair et des os, ou matière », dit Bea Roegge, praticienne et professeur de Science Chrétienne. Christian Science « L'une des premières questions qu'on se pose dans l'enfance, c'est: “D'où je viens ?”, ce qui revient à dire: “De quoi suis-je fait ?” ».

La réponse à cette question se trouve dans la Bible, poursuit Mme Roegge. « Nous sommes l'image et la ressemblance de Dieu, l'Esprit. La matière n'est donc rien de plus qu'une illusion. Bien que le soleil semble se lever à l'est et se coucher à l'ouest, on sait, en réalité, que c'est la rotation de la terre qui nous donne cette impression. »

De la même façon, ajoute-t-elle, découvrir que l'existence est non pas matérielle, mais spirituelle ne relève pas d'une simple théorie. C'est la vérité démontrable de l'être. Il faut seulement se rappeler que nous sommes les représentants complets de l'Esprit, non de la matière.

Qu'advient-il lorsqu'on passe de la matière à l'Esprit ? C'est le sujet d'une conversation que j'ai eue avec Mme Roegge.

Certains pourraient se sentir un peu dépassés à l'idée de redéfinir la réalité. Mais je suppose que cela en vaut la peine.

Se détourner des évidences des sens matériels pour trouver la réalité spirituelle peut sembler difficile, effectivement. Mais, oui, cela en vaut la peine. Le fait de reconnaître que Dieu est Esprit, et que l'Esprit est Tout, apporte une paix que l'on ne trouve nulle part ailleurs. Cette paix immuable, liée à la connaissance spirituelle, est le fondement de la santé et du bien-être. C'est pourquoi la guérison physique n'est jamais le but de la prière. Mais quand on situe la source de son bien-être spirituel dans l'Esprit, le corps s'aligne naturellement sur l'harmonie. En définitive, rien n'est plus important que d'acquérir la certitude inébranlable qu'on ne saurait être privé de la santé véritable.

On a donc tout intérêt à faire passer les progrès spirituels avant le désir de guérir, aussi légitime que soit ce désir.

Absolument. C'est là un point essentiel. Je choque parfois la personne qui vient me demander de l'aide, quand il s'avère qu'elle souhaite seulement une guérison physique. Je lui dis: « Dans ce cas, je vous conseille plutôt d'aller voir un médecin, qui s'occupe, lui, de guérison physique. Mais si vous recherchez l'aide de la Science Chrétienne, c'est que vous désirez une guérison spirituelle. » La guérison spirituelle est permanente. Elle nous élève au-dessus de la matière. Une fois qu'on a discerné une vérité spirituelle, on ne peut plus l'ignorer. On l'a démontrée.

Malgré tout, la matière semble terriblement réelle, si l'on en juge par son influence dans notre vie. Que faire de la pensée qu'on ne saurait vivre sans elle ?

Il faut tourner ses pensées vers l'Esprit, Dieu, le seul pouvoir, et s'efforcer de rester dans cet état d'esprit. Si l'on se sent incapable de se passer de certaines choses, c'est à cause de toute la publicité qui en est faite, ou parce qu'on prétend nous dire ce qu'il convient de penser. Or c'est souvent à nos dépens. On tient parfois d'autant plus à quelque chose qu'on imagine impossible de s'en passer. Mais, en réalité, l'Esprit est la seule chose dont on ne saurait se passer. Plus on connaît la nature de l'Esprit, plus on est à l'abri de tous ces pièges qui tendent à nous détourner de l'Esprit.

Il est essentiel de comprendre le point suivant: ces pensées qui prétendent qu'on a besoin de la matière ou qu'on veut s'y accrocher, ne sont même pas les nôtres; ce n'est là rien d'autre qu'une forme de mesmérisme appelé aussi « magnétisme animal ». Le magnétisme animal est la croyance qu'il existe un pouvoir opposé à l'Esprit, le bien, et que ce pouvoir peut essayer de se faire agressif et de remplir nos pensées de cette croyance que la matière est réelle et que l'Esprit n'est pas suprême. Ce mesmérisme comprend toutes sortes de mensonges au sujet de la création de Dieu: nous sommes matériels, nous sommes sujets à la souffrance et à la maladie, nous ne pouvons nous élever au-dessus du péché. Pour combattre cette croyance appelée magnétisme animal, j'utilise ses mensonges au lieu de me laisser manipuler par eux.

Une amie praticienne m'a parlé de l'un de ses patients qui souffrait beaucoup. Chaque fois que la douleur revenait, cet homme avait pris l'habitude de dire: « Merci de me rappeler que je suis spirituel ! » Et il a finalement été guéri. Tout au long de ses écrits, Mary Baker Eddy explique que la Vérité est l'opposé de l'erreur. Aussi, lorsqu'une erreur de la matière vient à la pensée sous une forme ou une autre, utilisons ce mensonge pour rechercher son opposé, et affirmons que c’est cet opposé, et non l’erreur matérielle, qui est la réalité.

Comment empêcher ce mesmérisme d’entraver nos efforts pour penser et vivre spirituellement ?

Il existe un vieil adage qu'il est toujours bon de suivre dans les moments de tentation compulsive: « La nuit porte conseil. » En d’autres termes, ne nous précipitons pas. La publicité essaye souvent de nous persuader de façon hypnotique que nous avons besoin de quelque chose dont nous pouvons fort bien nous passer. Méfions-nous aussi de l’opiniâtreté: si l'on a un avis bien tranché sur une question, il est utile de voir d’où vient cette pensée. Représente-t-elle l’Esprit ou la matière ? On cherchera également à voir si elle mène au bien ou au mal. Les opinions personnelles tentent de nous forger une individualité matérielle, comme si nous étions séparés de l’unique Entendement, qui est l’Esprit.

J’ai appris un jour une précieuse leçon en cessant de me focaliser sur moi, avec mes opinions et efforts personnels. Je venais d’être inscrite dans le Journal comme praticienne, et j’avais une patiente atteinte d’asthme. Elle m’appelait, je lui faisais part de vérités spirituelles. Au bout d’une heure, les symptômes disparaissaient. Mais le phénomène se reproduisait régulièrement. Je me suis alors demandé pourquoi elle n'était pas guérie définitivement. Mary Baker Eddy écrit que si l’on se sert tant soit peu d’un pouvoir hypnotique, on perd celui de guérir. (voir Science et Santé, p. 181) Aussi, dès que la patiente m’a rappelée, je lui ai dit: « Je ne vais pas parler avec vous. Je vais vous donner un traitement par la Science Chrétienne. » Et j’ai raccroché. Je dois avouer que jamais geste ne m’avait autant coûté. Mais c’était la chose à faire, car la patiente m’a rappelée trois quarts d’heure plus tard pour me dire qu’elle se sentait bien. Par la suite, elle a senti venir une nouvelle crise. Elle s’est alors rappelé: « Non, la Vérité est la Vérité. C’est la Vérité, non une personne, qui m’a guérie. » Et cette fois les symptômes ont disparu pour ne plus jamais revenir.

Je ne saurais vous dire tout ce que cela signifie pour moi. Nous sommes tentés de croire que nous sommes des entités matérielles distinctes, ayant besoin d’informer les autres de ce que nous pensons. En disant à cette personne que j’allais lui donner un traitement par la Science Chrétienne, j’affirmais en fait: « Je ne vais pas vous proposer d’avoir recours à mes pensées humaines les plus élevées, mais à l’Esprit, ou Entendement divin. » C’est ce qui m’a enfin permis de voir sa nature spirituelle parfaite. Je n’essayais plus d’agir sur les symptômes physiques.

On peut se détacher des opinions humaines, et je trouve cela extraordinaire. Le magnétisme animal n’est pas un pouvoir. Ce ne sera toujours qu’une croyance, quelle que soit sa force d’attraction apparente.

Que pensez-vous des illusions trompeuses des temps modernes, celles qui n’existaient pas autrefois ? Comment leur résister ? Personne ne contestera le fait que l’on vit dans une culture matérialiste, et que celle-ci comporte de nombreux attraits qui détournent de l’Esprit et de la spiritualité: biens de consommation, solutions médicales rapides et faciles, incitations sexuelles, etc.

L'attraction exercée par le matérialisme n'est pas aussi récente qu'il y paraît. Dans le jardin de Gethsémané, Jésus fut tenté de faire passer la chair avant l'Esprit. Il pouvait échapper au supplice qui l'attendait, or il déclara: « Toutefois, que ma volonté ne se fasse pas, mais la tienne. » (Luc 22:42) Dans Science et Santé, sous la rubrique marginale « La lutte sainte », Mary Baker Eddy explique ainsi ces humbles paroles de Jésus: « Que l'Esprit, et non la chair, soit représenté en moi. » (p. 33) En réalité, il ne désirait pas autre chose. Il lutta jadis comme nous luttons aujourd'hui. Nous devons lutter sincèrement au lieu de laisser la matière tirer les ficelles. Cette lutte est sainte par nature. Nous devons avoir à cœur de discerner la réalité spirituelle. Cela vaut la peine de renoncer à un peu de confort dans la matière.

Si nous ne sommes pas censés nous attacher à la matière ni être à son écoute, y a-t-il des « signes spirituels » que nous pouvons guetter ? Que devrions-nous chercher à « voir » ?

J'aime cette définition de l'Esprit que donne Science et Santé: « tout ce qui est bon » (p. 594). Pour savoir si l'Esprit occupe notre conscience, nous pouvons nous référer à cette citation biblique d'une grande force, avec laquelle Mary Baker Eddy conclut le chapitre intitulé « Le magnétisme animal démasqué »: « ... le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la longanimité, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance. Contre de telles choses il n'y a point de loi. » (p. 106) Si ces qualités occupent notre conscience, c'est que nous sommes à l'écoute de l'Esprit. Nous sommes sourds aux impulsions et tentations matérielles.

La notion de conscience occupe beaucoup ma pensée. J'aime l'interprétation que donne Mary Baker Eddy du Psaume vingt-trois. Elle y assimile la maison à la conscience: « ... j'habiterai dans la maison [la conscience] de [L'AMOUR] pour toujours. » (Science et Santé, p. 578) Cela me permet de savoir si je suis vraiment dans la bonne « maison » ! Comme l'Esprit est la seule conscience véritable qui existe, on peut voir se manifester l'unité et la bonté de l'Esprit dans sa vie et éviter de succomber à ces attraits matériels trompeurs.

Cela demande de l'autodiscipline. Les sens matériels semblent si réels ! Mais ce sont en fait des mensonges. Il est plus facile de se désintéresser de la matière quand on connaît la vérité concernant l'Esprit. On parvient à ce niveau de conscience où l'on ne croit plus que la matière fait quelque chose pour soi, et où l'on se détourne aussi des signes matériels. C'est ce que Mary Baker Eddy appelle « la grande réalisation ».

Elle écrit: Dépouiller la pensée des faux appuis et des manifestations matérielles afin que les faits spirituels de l'être apparaissent, telle est la grande réalisation grâce à laquelle nous ferons disparaître le faux pour faire place au vrai. » (Science et Santé, p. 428) En général, on parvient à cette grande réalisation grâce au raisonnement spirituel et à la révélation divine. L'effort accompli pour y parvenir en vaut la peine. On n'aura plus confiance en ce qui est vain. On constatera plus facilement que l'on peut placer sa confiance en Dieu, l'Esprit, qui ne fait jamais défaut.

Lorsque nous cessons de rechercher dans la matière de l'aide ou une définition de l'homme, nous découvrons la réalité spirituelle de l'être. Nous découvrons que nous sommes entièrement bons. Dieu a fait l'homme bon et le maintient ainsi. Parvenus à cette réalisation, nous sommes capables d'aider les autres à chasser ce qui est faux et à découvrir le bien dans leur vie.

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