Skip to main content Skip to search Skip to header Skip to footer
Article de couverture

Avoir une pensée indépendante

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mai 2005


J'ai servi dans l'armée pendant plus de vingt-trois ans dans différentes unités, souvent dans des situations difficiles. J'ai vu de près les aspects positifs et négatifs du milieu militaire.

Dans un milieu où l'accent est mis sur l'uniformité et la discipline, il existe un étrange paradoxe: cette citadelle du conformisme apprécie également le penseur indépendant. En fait, dans les périodes difficiles, le penseur indépendant qui a le courage moral de dire la vérité pour le bien de son unité est une personne que l'on tient en haute estime. Je me rends compte que ce même paradoxe a cours dans la vie civile, à laquelle je viens tout juste de revenir. On s'attend à ce que les gens obéissent au code de la route, aux lois du pays, et à ce qu'ils respectent les règles moins clairement exprimées d'une bonne conduite sociale, de telle sorte que chacun puisse aller à l'école ou se rendre à son travail en sécurité, et vivre dans un environnement où règne l'ordre. Cependant, on a toujours besoin de penseurs indépendants, faisant preuve de courage.

L'uniformité rigide que l'on trouve dans l'armée a pour but d'assurer la cohésion d'une équipe, de telle sorte que chacun obéisse instantanément aux ordres et aux procédures qui se sont révélés efficaces pour permettre à une organisation aussi énorme de fonctionner dans la circonstance extraordinairement dure que l'on appelle le combat. Dans de nombreux cas, se conformer aux règles est une question de vie ou de mort.

J'ai constaté que la discipline aide à se lier rapidement les uns aux autres. Ainsi, le groupe développe des qualités de cohésion et d'esprit d'équipe. J'ai vu par exemple que les soldats apprennent aisément de leurs compagnons des qualités telles que le sens des responsabilités, la souplesse, l'intuition, le calme, qui sont tellement essentielles au front. Ces traits de caractère ne peuvent pas être développés simplement grâce à l'étude de l'art militaire ou être seulement le fruit d'une institution.

La Bible nous donne des instructions utiles à ce sujet dans un passage du Nouveau Testament que j'ai signalé, en tant qu'aumônier, à des soldats et des personnes ayant des fonctions de commandement à différents niveaux. Voici ce passage: «Vivez votre vie... avec un véritable sens des responsabilités, non pas comme des hommes qui ne connaissent ni la signification ni le but de l'existence, mais comme ceux qui les connaissent... Ne soyez pas indécis... Que l'Esprit donne de l'impulsion à vos âmes.» (Éph. 5:15, 18, d'après la version J.B. Phillips)

J'ai également beaucoup appris de la parabole de Jésus concernat le pharisien plein de fierté et l'humble publicain qui se redent tous deux au temple pour prier. La prière du pharisien est correcte dans sa forme, mais l'homme déborde d'auto-satisfaction. Au contraire, le publicain prie simplement du fond de son cœur. Dans la pureté de son honnêteté, il demande à Dieu de pardonner ses péchés et de lui accorder miséricorde. Jésus a dit de ce publicain, qui avait manifesté tant d'humilité, qu'il «retourna dans sa maison justifié aux yeux de Dieu» (voir Luc 18:10-14, Phillips).

Ce passage m'a beaucoup aidé à comprendre comment Dieu réforme nos pensées, les renouvelle et nous élève à des aspirations plus hautes, plus claires. A l'opposé, le culte de la forme plutôt que la véritable prière spirituelle peut conduire à une façon de penser institutionnelle, qui fait passer les motifs dans les couloirs étroits de l'égoïsme et pousse à se protéger aux dépens du bien-être des autres.

J'ai constaté cela non seulement dans l'armée, mais aussi dans les organisations en général, qu'elles concernent le monde des affaires, l'éducation ou la justice. Cette approche place la carrière avant l'éthique, le paraître au-dessus de la vraie substance, et elle est plus prompte à blâmer qu'à corriger. Elle place l'intérêt particulier avant le fait de servir les autres.

Finalement, pourquoi les individus et les institutions deviennent-ils prisonniers de leur façon de penser ? Je crois que c'est principalement à cause de la peur – la peur de la réprimande pour avoir «cassé le moule», la peur de ne pas obtenir de promotion, ou même la peur de perdre son emploi.

J'ai dû surmonter de telles craintes en de nombreuses occasions. Un jour, je me suis senti obligé d'aller voir le commandant de la brigade pour lui faire part d'informations désagréables concernant la conduite de certains officiers et de soldats engagés. Tout d'abord j'ai prié dans mon bureau, pour bien vérifier quelles étaient mes motivations et m'assurer qu'elles étaient bonnes. Je me suis également attaché à une affirmation audacieuse et pourtant simple contenue dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, de Mary Baker Eddy: «Honnêteté est pouvoir spirituel. Malhonnêteté est faiblesse humaine et prive du secours divin.» (p.453)

En priant, j'ai pu voir comment l'honnêteté, rendue puissante par l'Esprit divin et proclamée directement devant la personne impliquée, ne pouvait qu'aider à résoudre la situation.

Non seulement le rapport que j'ai fait ce jour-là a été respecté et a permis de mettre en œuvre les actions appropriées, mais j'ai constaté, à cette occasion et tout au long des années passées dans l'armée, que la confiance en Dieu m'a donné le courage de faire face à des situations similaires. J'ai été tout particulièrement reconnaissant de voir, à l'occasion de rapports annuels relatifs à l'efficacité de mon travail, que mon intégrité, l'approche directe que j'avais des situations, et mon honnêteté avaient été reconnues.

Je continue de constater que, lorsque c'est le pouvoir spirituel qui m'aide à surmonter mes craintes, je ne deviens pas prisonnier d'une pensée unique. Chacun de nous peut énoncer la vérité avec simplicité, comme un penseur indépendant qui guérit et résout les problèmes, et s'appuyer ainsi sur la sagesse spirituelle pour dire ce qui est vrai ou faux, sans crainte des conséquences.

La question que je me suis souvent posée tout au long de ma carrière militaire – et que je continue à me poser – est celle-ci: «Que faire pour éviter que ma pensée ne devienne rigide ?» Et voici ma réponse: Trouve du temps, dans le calme, pour renouveler ta relation avec Dieu. Fais-le en prenant un moment avant une réunion, une conférence, un appel téléphonique important – ou avant d'envoyer dans la précipitation un e-mail qui mériterait d'être revu dans le calme. Prie pour que la volonté de Dieu soit faite et pour que tes motivations soient pures lorsque tu veux aider les autres. Prie pour savoir avec davantage de confiance que toutes choses concourent harmonieusement dans le sens d'un plus grand bien, pour paraphraser la Bible.

Alors tu sais que tu seras une bénédiction et une force pour ceux avec qui tu travailles, et tu seras béni, toi aussi.

Pour découvrir plus de contenu comme celui-ci, vous êtes invité à vous inscrire aux notifications hebdomadaires du Héraut. Vous recevrez des articles, des enregistrements audio et des annonces directement par WhatsApp ou par e-mail. 

S’inscrire

Plus DANS CE NUMÉRO / mai 2005

La mission du Héraut

« ... proclamer l’activité et l’accessibilité universelles de la Vérité toujours disponible... »

                                                                                                                                 Mary Baker Eddy

En savoir plus sur le Héraut et sa mission.