Le spectacle de marionnettes était extraordinaire. Sous les projecteurs aux couleurs changeantes, enveloppés par une musique pleine d’entrain, tous ces petits personnages semblaient parfaitement vivants et libres d’évoluer à leur guise. Mais pourtant, il n'en était rien. Les enfants ne voyaient pas les ficelles qui reliaient les marionnettes à la main du marionnettiste – qui, lui, faisait évoluer les personnages comme il l’entendait.
Il s’agissait là d’un spectacle et non de la réalité, bien sûr. Pourtant, quand on pense à ces marionnettes mues par des ficelles difficiles à percevoir, on peut être amené à se poser des questions: Est-il possible que nous soyons manipulés comme ces marionnettes ? Sommes-nous parfois contrôlés par certaines influences mentales qui tendraient à nous empêcher de penser ou d'agir par nous-mêmes ?
Cette possibilité est parfaitement reconnue et exploitée par ceux qui travaillent dans le domaine de la publicité. Le domaine politique n'est pas non plus exempt de manipulations mentales, et la façon dont les médias présentent les informations influence souvent notre jugement. Certaines de ces pensées se présentent à nous avec tant de force et de persuasion que nous avons tendance à les accepter sans questionner leur validité.
D’une manière générale, et sans même parfois qu’il y ait d’intention mauvaise, toutes ces informations tendent à nous convaincre que la vie inclut nécessairement un mélange de positif et de négatif, et que la souffrance et la maladie sont inévitables, ou bien encore que nous sommes sans ressources face à la violence en tout genre.
Pourtant, nous ne sommes pas des marionnettes impuissantes. Lorsque le sens spirituel nous guide, et non un sens matériel de vie, nous avons la capacité de penser sans être contaminés par des influences extérieures, et nous avons conscience alors d’une vie qui n’est pas caractérisée par la violence ou la maladie, mais exprime toute la beauté et la plénitude du Créateur.
Là où la violence nous est présentée comme une caractéristique essentielle de notre monde, qu’il s’agisse de guerre, de terrorisme, ou de criminalité, nous pouvons devenir conscients d’une autre réalité, de ce que Jésus a appelé le royaume des cieux, c’est-à-dire la présence d’une harmonie qui ne dépend pas de circonstances humaines, mais de l’ordre et de la cohérence du gouvernement divin. Tout comme les puissants rayons du soleil dissipent la brume matinale, la conscience de la perfection de la création divine établit en nous une paix et un sentiment de sécurité qui dissipent la crainte de la violence et élimine ses effets.
Cette harmonie n’est pas pour plus tard, elle se trouve déjà en nous, dans notre conscience du fait que rien ne peut nous séparer de l’amour profond de Dieu pour Sa création.
C’est ce qu’a ressenti une de mes amies. Tard dans la soirée, alors qu’elle traversait une zone déserte, un jeune homme l’a empoignée. Mais cette amie était remplie d’une calme conviction du gouvernement immuable de Dieu, conviction qui a immédiatement changé la situation. Elle a compris qu’elle n’avait pas besoin de rentrer dans le monde mental de quelqu’un d’autre et d’accepter la violence comme inévitable, elle pouvait rester consciente de l’amour de Dieu, un sentiment qui l’avait toujours accompagnée dans la vie. Soudain, l’agresseur a changé d’attitude et l’a laissée partir en toute quiétude.
Avoir conscience du gouvernement divin, cela nous protège, mais cela contribue également à établir les fondements d’une plus grande paix dans un monde qui la recherche et qui est plus que jamais prêt à l’accueillir.
La maladie aussi se présente souvent à nous comme une caractéristique de la vie elle-même. Comme quelque chose d’inévitable. Mais la maladie n’est pas inévitable. Il s’agit en fait d’un phénomène mental auquel on peut résister. La guérison de la maladie consiste alors à percevoir l’origine purement spirituelle de notre être.
Notre santé ne dépend pas d’une façon despotique, comme la publicité pour divers remèdes matériels voudrait nous la faire croire, de ce que nous entretenons dans notre conscience, jour après jour.
Là aussi il est important de ne pas se laisser influencer par des courants de pensée qui voudraient nous inciter à raisonner d’une façon contraire à ce que le sens spirituel nous indique. Nous pouvons voir que la maladie est en fait le résultat d’une association d’idées, d’une contagion mentale. Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy fait la remarque suivante: «Nous pleurons parce que d’autres pleurent, nous bâillons parce qu’ils bâillent, et nous avons la variole parce que d’autres l’ont; mais l’entendement mortel, non la matière, porte en lui l’infection et la transmet. Lorsque cette contagion mentale sera comprise, nous prêterons plus d’attention à notre état mental, et nous éviterons les bavardages au sujet de la maladie, comme nous éviterions de plaider en faveur du crime.» (p. 153)
C’est la pensée qu’il nous faut donc observer et non le corps. Notre santé est établie sur une solide fondation lorsque nous nous distançons de toutes les pensées se rapportant au concept de la vie dans la matière et que nous sommes réceptifs aux pensées que l’Entendement divin ou sagesse divine exprime, pensées qui révèlent que notre vie a une origine divine exprimant à jamais toutes les qualités du Créature: pureté, force, continuité, et permanence.
Nous ne sommes pas des marionnettes contrôlées par des circonstances sur lesquelles nous n’avons aucune influence. Nous pouvons déceler toute pensée qui n’a pas son origine dans l’Amore divin, et à chaque moment de notre vie être conscients de la réalité spirituelle qui exprime la bonté du Créateur et la perfection de Sa création.