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La famille universelle du Christ

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mars 2005


Nous sommes au 1er siècle de notre ère. Une famille quitte Jérusalem après avoir assisté à une fête religieuse annuelle. Au soir de la première journée d'un long voyage qui doit les ramener dans leur ville de Nazareth, en compagnie de leurs amis et de leur famille, les parents s'aperçoivent de la disparition de leur fils de douze ans. Ils pensent d'abord qu'il est quelque part dans la caravane. Mais après l'avoir cherché en vain, ils n'ont d'autre choix que de retourner à Jérusalem.

Au bout de trois jours, trois jours qui ont dû paraître aussi longs qu'un mois entier à des parents inquiets, ils le retrouvent dans le temple, parmi les maîtres juifs. Le garçon étonne les rabbins par la finesse d'esprit dont il fait preuve en répondant à leurs questions théologiques. Sa mère et son père sont toutefois moins impressionnés. Comme le feraient sans doute d'autres parents affolés, ils interrogent leur fils sur les raisons de son comportement. Celui-ci les surprend par les questions qu'il leur pose en retour: «Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas qu'il faut que je m'occupe des affaires de mon Père ?» (Voir Luc 2:41-50)

Cette histoire n'a pas pour but de rendre les enfants plus obéissants ou de donner un plus grand sens de responsabilité aux parents. Elle relate un moment de l'enfance de Jésus. On apprend qu'il est resté dans le temple pour parler de Dieu, même si cela le séparait provisoirement de ses parents. Cette expérience précoce jette une lumière sur l'attitude de Jésus à l'égard de la famille en général: ce qu'est une famille, ce que sont les membres qui la composent, ce qui la soude et les sacrifices qu'elle exige. Par-dessus tout, ce récit enseigne qu'il faut donner la priorité à Dieu.

Devenu adulte, Jésus réaffirme de façon encore plus nette sa conception peu commune des liens familiaux. Comme ses disciples vont s'en rendre compte, il applique ces idées non seulement à lui-même, mais à tout le monde. «N'appelez personne sur la terre votre père; car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux» (Matthieu 23:9), dit-il à la foule qui l'écoute. Bien qu'il ne soit pas le seul à appeler Dieu «Père», Jésus a élevé cette relation à la Divinité à un autre niveau quand il déclare: «Moi et le Père nous sommes un.» (Jean 10:30) Sa vraie famille, explique-t-il, comprend ceux qui «écoutent la parole de Dieu, et qui la mettent en pratique» (Luc 8:21). De telles déclarations rendent certainement perplexes ceux qui s'intéressent à ses paroles. Sans doute est-ce la raison pour laquelle Jésus passe beaucoup de temps à expliquer qui il est.

Parfois, ses propos acérés passent pour des attaques, tant ils tranchent sur des conceptions archaïques mais tenaces de la famille. Renoncer à tout pour suivre Jésus pouvait «mettre la division entre l'homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère» (Matthieu 10:35). Un sacrifice est nécessaire: «Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi.» (Matthieu 10:37)

A première vue, ces déclarations semblent contredire d'autres paroles de notre Maître. Par exemple, il incite sans cesse ses disciples à obéir aux Commandements donnés par Moïse. Parfois, il leur rappelle plus particulièrement qu'il faut honorer ses parents. Jésus témoignera de la compassion envers sa propre famille jusqu'à la fin. Ainsi, il demande au «disciple qu'il aimait» de prendre soin de Marie, sa mère, après son crucifiement. Il est clair que Jésus ne veut pas que ses disciples abandonnent leur famille, mais qu'ils réfléchissent à ce qui est le plus important et accordent la première place à Dieu. Il dit à son fidèle disciple, Pierre, qu'aucun de ceux qui attachent une plus grande valeur à la spiritualité qu'aux possessions matérielles ou à la famille ne perdra quoi que ce soit, mais qu'ils recevra «beaucoup plus dans ce siècle-ci, et, dans le siècle à venir, la vie éternelle» (Luc 18:30).

Jésus suggère, semble-t-il, non pas d'abandonner sa propre famille, mais d'élargir son concept de la famille. Il demande de ne pas privilégier les membres de sa famille aux dépens d'autres, qu'il s'agisse de connaissances ou d'étrangers, de personnes de classe, de race ou de confession différentes. Jésus ne cesse de passer outre aux conventions, non seulement dans son emploi des mots «frère» et «sœur», mais également dans sa manière de se comporter avec tous ceux qu'il rencontre. C'est ainsi qu'il prend l'habitude de guérir les malades, de toucher les intouchables et de s'asseoir à côté des «pécheurs».

L'attitude de Jésus choque parfois les gens. Il donne de nouveaux noms à ceux que son entourage considère en général comme «différents». Lorsqu'une femme affligée d'une maladie qui la rend impure, selon les critères de l'époque, touche le vêtement de Jésus, il l'appelle «ma fille» au lieu de la rabrouer, et la guérit. (Voir Luc 8:43-48) Quand un docteur de la loi veut savoir qui est le prochain que la loi de Moïse lui demande d'aimer, Jésus lui répond par une parabole qui inclut dans sa définition du prochain les Samaritains – or ceux-ci sont considérés comme les ennemis des Juifs ! (Voir Luc 10:29-37) Critiqué pour avoir mangé dans la maison d'un riche collecteur d'impôts qualifié de pécheur, Jésus accueille ce dernier au sein des fidèles en l'appelant «fils d'Abraham». (Voir Luc 19:2-9) On le voit, il n'a de cesse de communiquer un message d'intégration et non d'exclusion.

Pour Jésus, la famille ne se limite pas aux liens du sang, elle inclut toute l'humanité, car le Père-Mère de cette famille spirituelle est la Divinité. Cette idée est à même de consolider les liens de chaque famille humaine. Indépendamment des notions de statut social, d'âge ou de génération, nous sommes tous unis, égaux, dans une grande fratrie spirituelle. Un proverbe a beau prétendre que «la voix du sang est la plus forte», Jésus nous enseigne que le véritable lien qui nous unit est plutôt à rechercher dans notre patrimoine spirituel.

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