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Article de couverture

De la simple survie à la guérison

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mars 2005


Même longtemps après, il est possible de guérir par la prière des séquelles de la maltraitance.

Quand j'étais petite, je dormais à même le sol de l'entrée. Non que nous manquions d'espace, mais simplement parce que mes parents ne voulaient pas de moi. Par la suite j'ai eu droit à ma chambre, mais les années ont été marquées par des violences de toutes sortes, physiques, sexuelles ou psychologiques. J'ai passé la majeure partie de mon enfance et de mon adolescence à ne sortir des ténèbres que pour y retomber. La confusion mentale, l'isolement et la solitude me submergeaient et je ne connaissais personne qui aurait été susceptible de comprendre.

Mes amis les plus proches ont souvent été deux livres posés sur ma commode: la Bible et Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy. Ceux-ci traitaient de la vérité spirituelle de Dieu et de Sa création d'une manière qui me parlait. Le pouvoir, tel qu'ils le présentaient, était fondé sur l'Esprit, au lieu de la matière, et l'existence qu'ils évoquaient était remplie d'amour, avait un sens et elle était pour tout le monde. Je croyais à la promesse qu'offraient ces livres et je la recherchais avec application car, au fond de moi, j'aspirais à ne pas me contenter de simplement survivre. Je voulais m'épanouir et vivre une vie normale. Je savais confusément que les idées contenues dans ces ouvrages pouvaient me faire sortir de la maltraitance et me guider vers un avenir plus heureux.

Ma progression hors des ténèbres et vers la lumière ne s'est pas faite en un jour. La maltraitance avait caractérisé toute mon enfance et ses effets ont assombri d'abord ma vie d'adulte. Toutefois, des lueurs de vérité ont éclairé mon chemin ici et là, rendant les choses plus supportables. A certains moments, je savais que l'amour de Dieu était un pouvoir vivant, tangible, et à d'autres, je pleurais amèrement et me sentais réconfortée par Lui.

Grâce à l'étude de la Christian Science, Dieu devenait réel pour moi et je me tournais vers ce Père-Mère à la recherche de l'encouragement, du soutien et de l'inspiration dont j'avais besoin pour aller de l'avant. C'est pas à pas que la guérison s'est accomplie. Les souvenirs, ainsi que les expériences en cours, d'une vie tragique et saccagée, me forçaient constamment à rechercher les vérités spirituelles concernant une identité qui était définie par Dieu seul.

Tout comme de nombreuses autres victimes d'abus, j'intériorisais ma colère. Je m'infligeais souvent des blessures volontaires, et même lorsque j'étais enfant, l'idée du suicide n'était jamais éloignée de mes pensées. Lors de circonstances difficiles, le verset suivant de la Bible vint à mon aide, m'assurant de la proximité de Dieu: «Tu sais quand je m'assieds et quand je me lève, Tu pénètres de loin ma pensée.» (Psaume 139:2) J'aimais cette idée selon laquelle Dieu comprenait mon moi le plus intime. Que d'espoir elle m'a donné ! Peu à peu le désir de me punir pour les fautes des autres a diminué, jusqu'à finalement disparaître.

Pendant mon adolescence, j'avais lutté quotidiennement contre un comportement obsessionnel, compulsif: revenir vérifier que j'avais bien fermé la porte, me laver les mains de façon excessive, et d'autres manies du même genre. C'est par la force de volonté que je tentais au début de mettre fin à ce comportement. J'essayais de me forcer à ne pas accomplir ces actions répétitives et dénuées de sens. Toutefois, par l'étude de la Christian Science, j'ai appris que Dieu est non seulement le pouvoir le plus fort, mais aussi le seul pouvoir. Un jour, je me suis sentie poussée à m'opposer à ce comportement absurde par un «non !» catégorique. Je savais que le pouvoir de réagir ainsi provenait de Dieu, non de moi-même. Défier ce comportement à l'aide de l'autorité divine s'avéra efficace, et les actes compulsifs se mirent à disparaître d'eux-mêmes. Quel soulagement !

A mesure que je comprenais plus clairement la réalité d'une existence en Dieu, bonne et spirituelle, d'autres actions et réactions disparurent. Comprendre que je n'avais jamais été une personnalité matérielle et mortelle, sujette au mal, me permit de résoudre un grand nombre de mes problèmes sur le plan émotionnel.

Grâce à ces expériences, et à d'autres encore, je découvris, relativement jeune, que Dieu nous donne toujours la capacité de résoudre tout ce qui nous assaille. Le mal peut bien sembler nous submerger, il n'a pas le pouvoir de vaincre Dieu. C'est pourquoi il est si important d'arriver à savoir que Dieu est notre compagnon constant, notre guide et notre soutien immuables. Étant donné que nous ne pouvons être séparés de l'Esprit infini, Dieu, nous ne pouvons être séparés de notre capacité à nous comporter de façon responsable et de réussir ce que nous faisons. Nous lisons dans Science et Santé: «Nous devons comprendre clairement que la puissance mentale peut contrebalancer les fausses conceptions humaines et les remplacer par la vie qui est spirituelle, non matérielle.» (p. 428) «La puissance mentale» prit racine dans ma pensée et ma vie devint ainsi plus facile.

Tandis que je grandissais, la compréhension de Dieu que m'apportait mon étude de la Christian Science m'a donné suffisamment de discernement pour voir au-delà de la maltraitance. Ce n'était certes pas facile, mais je n'ai jamais perdu espoir et c'est ce qui m'a aidée à réussir dans mes études, à faire du sport, à participer à des activités extrascolaires et même à étudier dans une université renommée. Tout cela a été accompli grâce à la présence de Dieu et par ma propre prière et mon étude, puisque j'avais choisi de ne parler à personne des violences dont je faisais l'objet. L'intégrité spirituelle qui provient de la prière et de la confiance en l'Esprit a formé l'essence même de mon caractère. Et rien ne pouvait l'entamer.

Cependant, quand je devins adulte, le désespoir recommença à m'envahir. Les abus sexuels que j'avais subis avaient été graves. Les séquelles de ces violences me poursuivaient et je me trouvais prise dans un tissu de pensées et d'émotions enchevêtrées. Le fait de ne pouvoir me rappeler ce qu'avait pu être ma vie avant la maltraitance me faisait très mal. J'aspirais à me souvenir de l'innocence initiale, mais cette innocence semblait être hors de portée.

Il m'arrivait de ne pas chercher l'affection là où j'aurais dû. J'avais un sentiment de culpabilité et, au lieu de revendiquer un niveau de moralité plus élevé, je couchais avec mes petits amis et mon premier mariage se fit pour de mauvaises raisons. Rien de tout cela n'arrivait à combler ma solitude intérieure.

Par-dessus tout, je désirais ardemment ressentir l'amour d'une mère, désir qui ne diminua pas lorsque je devins adulte. Après avoir eu moi-même un enfant, cette aspiration s'intensifia. Je fermais les yeux, essayant d'imaginer à quoi pouvait ressembler d'être aimée tendrement et de façon inconditionnelle.

A cette époque-là toutefois, j'avais pris l'habitude de m'appuyer sur Dieu pour trouver la réponse à tous mes besoins. C'est ainsi qu'un jour, je m'agenouillai, ce qui était inhabituel pour moi, et je demandai à ma Mère divine de m'aider. Il fallait que mon concept d'amour maternel se transforme, passant de quelque chose d'abstrait à un principe spirituel auquel je pourrais m'attacher en prière.

J'ai commencé à parler à Dieu de façon plus informelle et à écouter les directives de cette Mère à chaque instant au lieu de m'adresser à Elle en prière une fois par jour. C'est ainsi que j'ai commencé à être en relation avec ma vraie Mère. C'est Elle après tout qui avait réellement pris soin de moi. Peu à peu, je me suis mise à comprendre que mon identité spirituelle était créée et gardée par Dieu seul et que rien ne pouvait s'interposer entre Dieu et moi. J'ai vu que de nombreux aspects de mon caractère méritaient d'être chéris et respectés. C'est à ce moment-là que j'ai effectué cette transition essentielle: passer de la simple survie à la guérison.

Ce qui est merveilleux au sujet de Dieu, c'est que nous avons à notre disposition une quantité illimitée de façons de Le reconnaître. Il est infini, aucune barrière ne le limite et chacun de nous Lui est cher. Plus je m'ouvrais à la réalité du bien issu de Dieu et plus je découvrais ce bien tout autour de moi. Chaque chose bonne me Le désignait: la gentillesse de l'employé de la poste, la couleur des fleurs dans le jardin, un geste d'affection de mon mari, chacune d'elles représentait un aspect différent de l'amour de Dieu dans ma vie.

L'amour maternel de Dieu peut provenir d'endroits inattendus: j'ai tissé de nouvelles relations enrichissantes avec des personnes qui s'intéressent à la spiritualité et dont les idées sont semblables à celles que j'aime. J'ai trouvé une amie capable d'empathie, ce genre d'amie dont j'avais rêvé sans y croire, dont l'histoire est similaire à la mienne et à qui je peux confier mes soucis. De mon côté, je suis devenue moins égoïste dans mon rapport à autrui, acceptant des responsabilités à l'église et dans ma localité. Des personnes qui ont subi des outrages semblables aux miens m'ont demandé de prier pour elles et, ce faisant, je me suis aperçue que ma propre expérience me permettait d'avoir une abondante réserve de compassion. En ce qui me concerne, la guérison ne s'est pas produite en un jour et il me faudra continuer à découvrir toujours davantage mon innocence spirituelle, mais je peux dire en toute honnêteté qu'aujourd'hui, ma vie est riche et satisfaisante. Je fais bien davantage que survivre à la maltraitance. Je sais, et j'en suis convaincue, que j'ai toujours été la fille bien-aimée de Dieu. Tout le monde peut se tourner vers Dieu comme je l'ai fait, même dans les situations personnelles les plus difficiles, et s'attendre à trouver des réponses qui comblent les besoins les plus profonds du cœur.

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