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Article de couverture

Être bien chez soi

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de novembre 2002


Fin juin 1999. Nicole déménage aujourd’hui. Ce n’est pas que son appartement ne lui convienne plus, bien au contraire. Mais ce coin de banlieue où elle habite depuis trente ans est devenu invivable, ce sont ses mots.

Au début, les relations avec la forte proportion d’immigre's de sa cité, principalement des Nord-Africains, étaient bonnes, enrichissantes même et empreintes de respect mutuel. Mais au fil des ans, avec la montée du chômage et d’une nouvelle génération en situation d’échec, les choses se sont dégradées au point que Nicole ne peut plus se sentir bien chez elle. La violence, les menaces, parfois mêlées au fanatisme religieux, sont continuelles. En partant, elle apprend que cinq couples de la cité déménagent pour les mêmes raisons, la même semaine qu’elle. Mais Nicole part sans haine et elle continue de prier pour que cesse la violence.

Comme me l’a expliqué Nicole depuis (ce n’est pas son vrai nom), la population étrangère, avec ses cultures différentes, représente pourtant une richesse pour le pays. Et chacun devrait pouvoir vivre et progresser côte à côte.

Les données économiques, culturelles et religieuses liées à l’immigration, à l’accueil et à l’intégration des étrangers, sont si complexes parfois qu’elles peuvent engendrer un profond sentiment d’impuissance. La question se pose alors: Comment se sentir chez soi, en paix et en sécurité? Les immigrés de la première ou de la deuxième génération, comme les gens « de souche », en ont grand besoin. En fait, tous les habitants de cette planète, qu’ils soient déplacés ou sédentaires, devraient avoir le droit de se sentir bien chez soi, où qu’ils soient.

C’est là qu’une approche spirituelle peut apporter de vraies solutions. Pour cela il est bon de remonter à la source, et de mieux comprendre l’origine divine de l’homme et de l’univers. Le Créateur de l’homme, l’Esprit infini, ne peut être en réalité séparé de Sa création. Le foyer véritable de chacun est alors la conscience qu’il ou elle a de la douce présence de Dieu. Ce « foyer » l’accompagne, où qu’il soit. Que nous soyons dans notre cuisine, dans les transports, dans un magasin, au travail ou à l’étranger, nous sommes « chez nous » lorsque nous sommes à l’écoute des pensées divines et sommes conscients de l’amour de notre Père-Mère Dieu.

C’est sans doute ce concept du foyer qu’avait Abraham quand, sous l’impulsion divine, « il partit sans savoir où il allait », comme le dit la Bible (Hébr. 11:8), habitant sous des tentes dans le désert. Quel était son milieu naturel? Un certain point du globe, un lieu géographique ou plutôt une atmosphère de pensée calme et sereine reflétant les qualités divines? Dans cette paix de l’esprit, il ne pouvait être un déraciné.

Il en allait de même pour Jésus. « Les renards ont des taniéres », disait-il, et lui n’avait « pas un lieu où il puisse reposer sa tête » (Luc 9:58). Sa « maison » était cependant la conscience qu’il avait de la présence de Dieu, le royaume des cieux, dont il disait qu’il était au-dedans de nous (voir Luc 17:21). L’élévation spirituelle de Jésus lui permit de communiquer au monde un amour du prochain, reflet de l’amour de Dieu. Cet amour est à même de franchir les barrières des différences culturelles et religieuses, car cet amour découle du fait que, dans la réalité spirituelle, un seul Dieu parfait nous a tous créés à Son image et à Sa ressemblance. Il est important pour nous de mieux comprendre cette origine unique de l’homme. Mary Baker Eddy l’exprime ainsi dans Science et Santé avec la Clef des Écritures: « Il faudrait comprendre parfaitement que tous les hommes ont un seul Entendement, un seul Dieu et Père, une seule Vie, une seule Vérité et un seul Amour. L’humanité deviendra parfaite dans la mesure où ce fait sera manifeste, les guerres cesseront et la vraie fraternité des hommes sera établie. » (p. 467) Et cette meilleure compréhension de Dieu et de la fraternité des hommes se manifestera par un foyer sûr et paisible pour chacun.

Juillet 2002. La foule se presse en haut des Champs-Élysées, à Paris. Les cérémonies du 14 juillet vont bientôt commencer. Soudain, un homme ouvre un étui à guitare et en sort une carabine qu’il pointe vers le président de la République. Des passants se jettent sur l’homme et sur sa carabine. Ils le maîtrisent. Personne n’est touché. L’un des passants courageux se prénomme Mohamed. Il est d’origine algérienne. Lorsque plus tard, Jacques Chirac lui téléphonera, comme aux autres, pour le remercier personnellement et le féliciter, cet homme répondra que son acte était normal. Voir Le Monde, 17 juillet 2002.

Il est normal que les hommes, les femmes, les jeunes, les enfants, tous manifestent l’amour du prochain, le respect de soi-même et le respect de l’autre. Ces qualités sont inscrites, pourrait-on dire, dans leur patrimoine spirituel universel. A mesure que se développera la compréhension de l’Amour divin qui unit en réalité toute la famille humaine, nous verrons davantage ces caractéristiques s’exprimer en actes, et chacun pourra se sentir bien chez soi.

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