Quand notre fille Katie était petite, les gens s'exclamaient souvent: « Quelle jolie petite poupée ! » Et moi, je pensais: « Oui, mais derrière les apparences, c'est un sacré caractère ! »
Elle était adorable et gaie comme un pinson... tant qu'elle obtenait exactement ce qu'elle désirait. Autrement, elle était intenable et il me semblait que nous étions enfermées dans la lutte classique pour le pouvoir entre mère et fille.
J'ai prié pour cela et je me suis tournée vers le poème de Mary Baker Eddy, « Paix mes brebis », pour être guidée (Écrits divers, p. 397). J'ai commencé à apprendre beaucoup mieux comment Dieu nous nourrit tous, exactement selon les besoins de chacun.
Le poème commence ainsi: « Montre-moi comment, Berger/Te suivre aujourd'hui ». Un berger montre le chemin à chacune de ses brebis, avec une grande tendresse. Alors, je demandais à Dieu: « Montre-moi comment être une meilleure mère, même s'il me faut faire de gros efforts pour arriver à une compréhension plus élevée de la nature de mes deux enfants. »
Le poème se poursuit ainsi: « Comment récolter, semer ». Je désirais ardemment reconnaître en chacun de mes enfants les faits spirituels les concernant, et apprendre à semer des graines d'amour, d'abnégation, d'honnêteté et de courage dans leurs vies.
Puis, on lit: « Nourrir Tes brebis ». Je me suis demandé comment je pouvais leur donner la nourriture adéquate, décrite dans Science et Santé en ces termes: « la paix, la patience dans la tribulation et un sens inestimable de la bonté du Père plein d'amour » (p. 366).
Poursuivant ma prière, je me suis rendu compte qu'il fallait que, moi aussi, je fasse quelques promesses. Le poème déclare ensuite:
«Je veux écouter Ta voix,
Pour ne pas errer ;
Joyeux, gravir avec Toi,
Le regueux sentier. »
Ces paroles me conseillaient de rester tranquille et d'écouter les directives divines, de refuser d'agir en me basant sur mes attentes personnelles. Il fallait que j'obéisse à Dieu quand j'entendais Sa voix, même si je ne saisissais pas tout ou si je n'étais pas d'accord. Il fallait que je sois joyeuse, même si le chemin était rude.
Le Berger m'a rappelé de garder ces promesses quand ma fille est entrée en moyenne section d'école maternelle. Elle voulait absolument porter un petit collant noir de cycliste et un T-shirt. J'eus beau tout essayer, je ne parvenais pas à lui faire changer d'avis. Je l'ai grondée, elle a pleuré, mais les jolies robes sont restées dans l'armoire la plupart du temps, et elle s'est montrée partout dans son petit collant: à l'école, à l'église et même au goûter d'anniversaire un peu chic que nous lui avions organisé. Une inquiétude m'est venue: « Si elle est comme ça à quatre ans, quelle vie nous fera-t-elle mener à quatorze ? »
Après l'échec de toutes mes tentatives de retour à la raison et à l'harmonie, je me suis de nouveau tournée vers le Berger, qui est Sa mère et la mienne. J'étais prête à écouter, à suivre et à me réjouir. J'ai demandé à Dieu ce qu'Il savait de cette petite fille. Une réponse très simple m'est venue: Elle n'était pas née de la chair, mais de Dieu. (voir Jean 1:12, 13)
Je me suis dit que, puisqu'elle était le reflet entièrement spirituel de Dieu, Katie ne pouvait faire autrement qu'obéir à Son créateur et exprimer des qualités telles que la grâce, la paix, la flexibilité et l'obéissance. En même temps, je me suis dit: Elle n'est pas une petite mortelle têtue qui passe par différents stades pour développer son sens de l'identité. Son identité est déjà intacte et spirituelle, pas « en devenir ».
Quand nous nous sommes retrouvées devant l'armoire, pour décider comme d'habitude ce qu'elle allait porter, je n'ai pas discuté. J'ai prié. Et une chose étonnante est arrivée. Alors que je déclarais silencieusement: « Elle n'est pas une petite mortelle têtue », j'ai clairement entendu Dieu me dire: « Et toi, tu n'es pas une grande mortelle têtue ! »
J'ai ressenti beaucoup d'humilité. Le vers suivant du poème de Mary Baker Eddy m'est tout de suite venu à l'esprit: « O fléchis la volonté, l'orgueil de nos cœurs. » Je me suis rendu compte que je ne pouvais pas fléchir la volonté humaine par la volonté humaine. L'obstination naît de la crainte, crainte de perdre son identité, sa valeur, sa sécurité; c'est pourquoi on s'accroche à ce qu'on sait, à ce qu'on veut. On ferme sa pensée aux possibilités infinies de l'Amour divin. Mais le Berger fléchit cette volonté avec Son amour constant, car ll ne connaît que l'amour. Comment avoir peur quand on sait que cet amour est total et inconditionnel ?
Ceci a marqué un tournant pour moi. J'ai cessé d'exercer ma volonté sur ce que ma fille devait porter. Elle ne renonça jamais tout à fait au petit collant noir, mais elle commença à s'ouvrir à d'autres choix. Pour ma part, je me suis mise à voir le côté pratique de ce petit vêtement, pour une jeune gymnaste qui passait la plupart de son temps la tête en bas !
Bientôt, Katie s'est séparée du fameux collant. Elle a acquis son propre style vestimentaire, un style charmant. Maintenant qu'elle a grandi, c'est elle qui me donne des conseils. Le Berger nous conduit encore l'une et l'autre.
