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LA SCIENCE et l'art de la guérison chrétienne

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’octobre 2009


Tout le monde connaît des étapes décisives au cours de sa vie. La guérison complète de Virginia Harris, après cet accident de voiture, ne l'a pas seulement rétablie physiquement, elle lui a donné une nouvelle raison d'être. Dès lors, elle a consacré sa vie à la pratique de la Science Chrétienne à plein temps. En 1979, elle a fait paraître sa première annonce de praticienne dans le Journal, et en 1982, elle est devenue professeur de la Science Chrétienne.

Depuis, Mme Harris a servi L'Église Mère à de nombreux titres. Elle a été membre du Conseil des conférences, directrice de l'école du dimanche de L'Église Mère, secrétaire de L'Église Mère, administratrice cofodatrice de La Bibliothèque Mary Baker Eddy pour le progrès du genre humain et membre du Conseil des directeurs de la Science Chrétienne. Mère de trois enfants, elle vit avec son mari à Weston, dans le Massachusetts, aux États-Unis.

J'ai d'abord demandé à Mme Harris comment elle était devenue scientiste chrétienne.

Virginia Harris: Ma famille a connu la Science Chrétienne par ma grand-mère. Très tôt veuve, elle s'est retrouvée seule avec trois enfants à élever. Un jour, on lui a offert Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy. Elle a aimé d'emblée ce livre. Peu de temps après, elle a décidé de suivre le cours Primaire [un cours de deux semaines qui enseigne la guérison par la Science Chrétienne] de John Lathrop. Comme vous le savez peut-être, John Lathrop fit partie de la dernière classe de Mary Baker Eddy, en 1898, et il fut l'une des personnes à travailler chez elle. Ma grand-mère a beaucoup appris de John Lathrop.

Ma grand-mère Alice étudiait la Science Chrétienne avec ferveur, et son œuvre de guérison était extraordinaire. Elle a été praticienne durant presque toute sa vie d'adulte. Cela représentait tout à ses yeux. Elle vivait vraiment la Science. Elle aimait aider les autres, c'était une vraie vocation.

J'ai passé beaucoup de temps avec elle durant toute mon enfance. Elle a exercé une précieuse influence sur moi; elle était mon mentor. Je pourrais parler indéfiniment sur ce sujet ! J'ai été directement témoin de son œuvre de guérison dans notre entourage. Les guérisons étaient rapides, les cas de longue durée peu fréquents. Ma grand-mère était connue pour son succès dans la guérison. Lorsqu'elle est décédée, les nouvelles locales ont parlé d'elle et de son merveilleux travail de guérison. Elle a marqué beaucoup de gens.

Jeffrey Hildner: Quel bel exemple ! Vous souvenez-vous d'un conseil qu'elle vous aurait donné, d'une recommandation particulière pour mieux mettre en pratique la Science Chrétienne ?

Elle m'a enseigné que la façon dont on mène sa vie est importante. Elle laissait briller sa lumière tous les jours et m'encourageait à faire de même. Chaque soir avant l'heure du coucher, elle me demandait: « Si tu étais la seule scientiste chrétienne au monde aujourd'hui, combien y en aurait-il demain ? » Ce tendre défi m'incitait à penser et à agir avec plus d'amour. J'ai mieux compris que nous faisons connaître aux autres le pouvoir de guérison de la Science Chrétienne non seulement par nos paroles, mais également par l'exemple de notre vie.

J'aime beaucoup la question que vous posait votre grand-mère avant d'aller vous coucher. J'y vois un rappel stimulant du fait que la Science Chrétienne n'est présente dans le monde que dans la mesure où nous la vivons. Sa question m'incite à me demander: « Comment vivrais-je si j'étais le seul scientiste chrétien sur terre ? »

Et l'idée derrière sa question peut aider tous les scientistes chrétiens à se rappeler que leur vie exerce une influence curative sur les autres, et combien il est important et enrichissant de proposer aide et guérison à ceux qui en ont besoin.

J'aimerais revenir sur le succès votre grand-mère dans le travail de guérison, sur le très petit nombre de cas de longue durée. Un ami, scientiste chrétien depuis toujours, m'a posé récemment cette question: « Pourquoi ne suis-je pas guéri ? J'ai travaillé avec plusieurs praticiens au cours des années et je ne suis toujours pas guéri de la solitude qui me mine ni d'un problème physique qui m'affaiblit. » Que diriez-vous à cette personne ?

La première chose que j'aimerais lui dire, c'est que Dieu l'aime d'un amour profond et éternel. Je sais bien que face à un problème physique ou à une situation qui dure depuis longtemps, on ne se sent pas toujours aimé. Mais le tendre amour de Dieu, qui est l'Amour divin même, est pourtant présent. Quelle que soit la difficulté apparente du problème, nous pouvons nous en remettre avec confiance à l'Amour éternel pour nous réconforter et nous guérir. Nous ne sommes jamais séparés un seul instant de l'amour toujours présent et tout-puissant de notre qui Père-Mère, qui nous maintient en sécurité. Ensuite, je lui dirais qu'il est utile d'avoir conscience d'un certain nombre de choses face à une situation qui ne semble pas céder. L'une d'elles est la notion de temps. La prétention du temps est l'un des outils favoris de l'entendement charnel.

Par « entendement charnel », vous voulez dire la matérialité: vous faites allusion à la théorie erronée selon laquelle l'intelligence et la vision correcte de la réalité ont leur origine en dehors de l'Entendement divin, Dieu.

Exactement. L'entendement charnel voudrait que nous soyons préoccupés par la durée d'un problème au point de ressasser les même questions: « Quand ce problème cessera-t-il ? Combien de temps devrai-je encore attendre avant d'en être débarrassé ? » En pareil cas, nous pouvons passer de la frustation et du découragement à la contemplation de ce qui est vrai ici même, maintenant même, à savoir que Dieu nous aime et nous protège, et fixer nos pensées sur le présent et les faits spirituels. Nous avons la capacité innée indestructible de reconnaître et d'affirmer avec persévérance, cohérence et insistance que nous sommes l'image de l'Amour divin. J'aimerais ajouter que lorsqu'il s'agit d'un problème de longue durée, la crainte surgit parfois en relation avec le temps. Elle n'est pas forcément immédiate ou aiguë, mais des questions comme « est-ce que je serai guéri un jour ou faudra-t-il que j'apprenne à vivre avec ? » peuvent trahir une angoisse sous-jacente. La pensée qui doute de la guérison s'est laissé prendre au piège du temps. On ne devrait jamais se résigner à vivre avec un problème, à s'en accommoder, à le supporter. Paul déclare: « Voici maintenant le temps favorable, voici maintenant le jour du salut. » (II Corinthiens 6:2; italiques ajoutées)

Le deuxième point que j'aimerais évoquer, c'est l'importance de ne plus regarder le problème ou la situation. Considérer constamment une situation difficile, y penser sans cesse, ruminer le problème, faire des hypothèses peut devenir hypnotique. On est tenté de comparer l' « état » d'aujourd'hui avec celui d'hier, et de s'interroger sur celui de demain. On se focalise sur la difficulté et on l'utilise comme critère pour confirmer ses progrès ou l'absence de progrès. Or il est essentiel de briser ce cycle hypnotique qui nous pousse à vérifier régulièrement si la difficulté est « partie ». Nous y parvenons en nous focalisant sur ce que nous savons être déjà vrai: nous sommes l'enfant de Dieu.

Cela signifie qu'en réalité nous sommes tous une expression de l'Entendement divin et par conséquent une idée éternellement en bonne santé, parfaite, ici même, maintenant même.

Exactement. Tout point de vue qui nous incite à croire que nous ne sommes pas l'enfant de Dieu est une fausse croyance, une illusion du sens matériel. La Science Chrétienne a le pouvoir de percer à jour cette illusion et d'apporter la guérison à la pensée réceptive.

Vous avez évoqué deux points sur lesquels les patients peuvent être vigilants lorsqu'un problème traîne en longueur: le temps et la concentration de la pensée. En d'autres termes, face à une guérison qui tarde, il faut traiter et refuser métaphysique l'illusion du temps dans la conscience, rejeter carrément la substance supposée du temps et sa pertinence en tant que critère d'évaluation des progrès, de la santé et du bien. Il faut aussi éviter de se laisser duper par le problème et entretenir des pensées conformes à la réalité, à l'harmonie. L'homme n'est pas un mortel avec un problème, mais une idée immortelle éternellement en phase avec la perfection spirituelle. Y a-t-il d'autres points importants à connaître ?

Un troisième et un quatrième points me viennent à l'esprit. Le troisième, c'est que les situations qui semblent résister essayent parfois de se justifier à nos dépens. En d'autres termes, certaines suggestions peuvent nous tourmenter en prétendant que nous avons fait quelque chose de mal, et que nous devons maintenant être punis, ou bien que nous ne sommes pas assez bons ou que nos pensées ne sont pas assez spirituelles pour mériter cette guérison. Nous pouvons être tentés de nous sentir coupables, tentés de croire que d'une certaine façon nous sommes la cause de nos ennuis. Reconnaissons que c'est là la voix du mensonge qui argumente en faveur de sa propre existence. Mais le mensonge n'a ni vie ni avenir. Nous savons qu'il n'y a en réalité qu'une seule cause, Dieu, et que cette cause n'engendre que des effets purs, sains et harmonieux.

J'en viens au quatrième point: un bon moyen de mettre un terme à un problème de longue durée consiste à mesurer les progrès, tous les signes de croissance spirituelle durant le processus. Souvent, une partie du mensonge est qu'il n'y a pas de guérison tant que la situation n'est pas entièrement traitée. Cela nous empêche de reconnaître chaque pas spirituel et d'en être reconnaissants. Les progrès demeurent constants parce que le Christ fait sans cesse avancer la pensée vers l'Esprit. La pensée passe d'une base matérielle à une base spirituelle par des prises de conscience successives de ce qui est vrai. C'est cette transformation de la pensée qui est la vraie guérison. Si modestes soient les changements qui s'opèrent dans la pensée, nous pouvons nous en réjouir et chérir chacune de ces victoires précieuses. Savoir se montrer reconnaissant des progrès est fondamental ! La gratitude entretient la transformation spirituelle de la pensée, ce qui, en retour, apporte les améliorations nécessaires à la disparition du problème physique ou de toute situation discordante.

Examinons la même situation du point de vue du praticien. Il me semble que ce que vous avez dit concernant le patient s'applique dans une grande part, sinon en totalité, au praticien également. Que diriez-vous aux praticiens qui se retrouvent dans le même cas ? Ils travaillent, travaillent, veillent et prient, mais le succès leur échappe.

Je rassurerais certainement les praticiens sur le fait que Dieu, l'Amour divin, s'occupe non seulement de leurs patients, mais également d'eux. Je les encouragerais à garder dans leur cœur l'esprit de l'amour divin qui inclut tout.

Comme vous le faites remarquer, il est aussi utile aux praticiens qu'aux patients d'être vigilants face aux quatre points que j'ai mentionnés. Parfois, quand un praticien m'appelle au sujet d'un cas qui ne cède pas facilement au traitement, nous découvrons tous les deux que les tentations qui assaillent le patient – découragement, crainte, doute, sentiment de ne pas être digne... – se présentent aussi au praticien pour saper sa prise de position ferme en faveur de la guérison. Par exemple, un doute naissant pourrait inciter le praticien à ne pas avoir confiance en sa capacité absolue de voir et connaître la vérité dans un cas donné. Aussi le praticien doit-il demeurer vigilant face à ces manœuvres de l'entendement mortel.

Dans chaque cas, le praticien doit d'abord traiter sa propre pensée. Ainsi, en un sens, il est toujours le premier à être guéri. Bien sûr, il traite de façon spécifique la pensée du patient, mais il ne peut le faire avec succès sans la profonde conviction de ce qui est vrai. Le praticien prie pour que la pensée du patient et sa propre pensée cèdent au Christ, la Vérité, et il sait que nul ne peut résister à la Vérité, qui est irrésistible ! Grâce à l'activité du Christ, la pensée s'ajuste pour confirmer ce que Dieu a déjà établi, ce qui a pour effet de restaurer la santé et le bien-être.

C'est toujours à la pensée que l'on s'adresse. En fait, on pourrait dire que la pensée est le patient. Quel que soit le temps qui s'est écoulé, la pensée peut changer en un instant.

L'expérience vous a-t-elle enseigné d'autres leçons utiles concernant les cas de longue durée ?

Je pourrais les formuler sous la forme de quelques conseils:

Assurez-vous de traiter le même cas chaque fois comme un cas nouveau. Le cas n'a pas d'histoire ! La pensée – celle du patient et celle du praticien – n'est pas là où elle était la veille. Elle s'étend, s'élargit sans cesse. Aussi pouvons-nous aborder chaque cas, chaque jour, d'un regard neuf, avec spontanéité, créativité et pénétration spirituelle.

Ne vous laissez pas impressionner par le problème ni par son nom. Il n'y a qu'une seule maladie: l'énoncé inexact concernant la santé. Il n'existe pas toutes sortes de maladies, mais juste une qui se vante d'avoir des noms différents.

Soyez tellement convaincu de la vérité que, quelle que soit la persistance du mensonge aux yeux du patient, vous ne serez pas impressionné. Maintenez la vérité scientifique concernant le cas et n'en démordez pas. Plus vous êtes convaincu, plus le patient ressent cette conviction et cette force. Une telle attitude marque souvent un point décisif dans la guérison.

Traitez l'atmosphère mentale qui environne le patient. Dans Science et Santé, Mary Baker Eddy explique: « Il est tout aussi important, dans la pratique métaphysique, que les entendements qui entourent votre patient n'agissent pas à l'encontre de votre influence en exprimant sans cesse des opinions qui pourraient l'alarmer ou le décourager – soit en donnant des conseils contraires aux vôtres, soit par des pensées inexprimées reposant sur votre patient. » (p. 424)

Ne vous laissez pas entraîner dans ce que j'appelle un « traitement à rallonge » en vous concentrant beaucoup trop sur la situation en question. Ayez confiance dans le traitement donné. Ne le prolongez pas indéfiniment. Laissez-le agir. Dieu a créé l'homme parfait. Vôtre rôle est de le reconnaître, de témoigner de ce fait et de rien d'autre, parce que, bien sûr, il n'y a rien d'autre. La perfection demeure !

Affirmez toujours que c'est l'Entendement divin qui préserve et guérit, gouvernant chaque action de la pensée et du corps. Comme il est énoncé dans Science et Santé: « L'Entendement immortel, gouvernant tout, doit être reconnu comme suprême, tant dans le prétendu domaine physique que dans le domaine spirituel. » (p. 427)

Si l'on y réfléchit bien, nous parlons de l'art et de la science de la guérison par la Science Chrétienne. J'aimerais savoir ce que vous avez appris concernant la fusion de ces deux approches. Et pour parler d'abord de la science, la Science Chrétienne est à ma connaissance la seule religion à asseoir son discours théologique sur une base scientifique ou à affirmer que la réalité fondamentale, et par conséquent l'expérience humaine, repose sur la science et non sur le hasard, la superstition ou le mysticisme. Sachant combien il est important de considérer la guérison métaphysique comme une science, car le succès de la guérison dépend de cette prise de conscience, qu'est-ce que l'expérience vous a appris à ce sujet ?

S'agissant de la science de la guérison, je pense que les lois de Dieu ont toujours agi et qu'elles ne cesseront jamais de nous gouverner harmonieusement, ne serait-ce qu'un instant. La Science du Christ, l'esprit divin que Jésus a si pleinement illustré, est à l'œuvre éternellement. J'aime beaucoup cet énoncé de Mary Baker Eddy: « À travers toutes les générations, tant avant qu'après l'ère chrétienne, le Christ, l'idée spirituelle – le reflet de Dieu – est venu avec quelque mesure de puissance et de grâce à tous ceux qui étaient prêts à recevoir le Christ, la Vérité. » (Science et Santé, p. 333) De siècle en siècle, l'humanité demeure au contact du Christ, la Vérité, qui est toujours présent et actif dans la conscience humaine, d'où les guérisons. Actuellement, les gens n'ont pas forcément compris le pourquoi et le comment de ces guérisons, ainsi ils parlent parfois de « miracle », en pensant que la guérison est surnaturelle et non naturelle.

Nous pouvons être infiniment reconnaissants à Mary Baker Eddy d'avoir découvert et expliqué les lois spirituelles de la perfection et de la guérison. Elle a ôté le voile de mystère, pour ainsi dire, et révélé à l'humanité la Science du christianisme. Avec Science et Santé, elle répond à l'espérance du monde en exposant clairement la Science divine, le Consolateur promis par Jésus. Elle explique que le salut ne dépend pas d'une faveur divine conditionnelle ou sporadique, mais que nous sommes soutenus par des lois spirituelles impartiales et universelles. En d'autres termes, les miracles ne sont pas des miracles ! Ils mettent en évidence l'action de la loi divine, et de ce fait, ils sont tout à fait normaux et naturels aujourd'hui comme hier.

Il est très important de reconnaître le caractère normal et naturel de la guérison chrétiennement scientifique. La guérison n'est pas une question de chance. Elle ne représente pas une suspension des lois, mais plutôt la confirmation de l'existence des lois spirituelles qui gouvernent l'homme et l'univers. La guérison est la preuve que les lois de Dieu opèrent partout, tout le temps, pour chaque individu. Ces lois sont constantes, cohérentes, impartiales. De même que nous n'avons pas à inciter la loi de la pesanteur à agir pour notre compte, nous n'avons pas davantage à les rendre opérantes par la persuasion, par des cajoleries ou des demandes insistantes. La loi de l'harmonie, la loi de l'ordre divin, la loi de la complétude, la loi de la perfection (la liste des lois spirituelles est infinie) reposent sur le Principe, Dieu.

On ne peut dire que la Science est scientifique sans s'intéresser à la nature de Dieu en tant que Principe. Je suis particulièrement sensible à cet énoncé de Mary Baker Eddy, dans Unité du bien: « Dieu n'est pas l'inconstante girouette du clocher, mais la pierre angulaire du roc vivant, plus solide que les montagnes éternelles. » (p. 14) Le Principe ne change ni ne varie, il ne connaît ni haut ni bas, il est stable, fiable, immuable. Le Principe est notre roc, le fondement et la base solide du traitement par la Science Chrétienne. J'aime la façon dont Mary Baker Eddy répond à la question: « Comment définirez-vous la Science Chrétienne ? » Voici sa réponse: « Comme la loi de Dieu, la loi du bien, qui interprète et démontre le Principe divin et la règle divine de l'harmonie universelle. » (Rudiments de la Science divine, p. 1) Comme la Science Chrétienne est une loi, elle est pratique, enseignable, applicable et tout à fait scientifique. Chaque traitement par la Science Chrétienne est une expression du Principe divin, qui nous permet d'aller de l'avant en nous attendant avec confiance à la guérison.

Et qu'en est-il de l'art ? Qu'avez-vous appris sur l'art d'appliquer avec succès le système de guérison par la Science Chrétienne découvert par Mary Baker Eddy ?

L'art et la science sont comme les deux ailes d'un oiseau: toutes deux sont nécessaires pour maintenir l'oiseau en l'air. On ne peut négliger une aile et s'attendre à voler. Mais quand on utilise les deux, on prend son envol !

La Science est notre fondement, notre base solide. Ce sont les lois spirituelles, les faits, la substance solide sous nos pieds. C'est la scène sur laquelle nous interprétons notre art.

L'art est notre pratique de la Science: ce que nous en connaissons et qui caractérise notre être, nos actes, notre vie. L'art est la façon dont nous absorbons la vérité et laissons sa beauté colorer notre vie. Nous exprimons l'art par la façon chrétienne dont nous pensons, parlons et agissons. Mary Baker Eddy écrit: « L'art le plus vrai de la Science Chrétienne consiste à être un Scientiste Chrétien; et il faut plus qu'un Raphaël pour dépeindre cet art. » (Écrits divers 1883-1896, p. 375) L'art consiste à mettre la Science en pratique, ce qui en vaut mille fois la peine.

Certains aspects essentiels de l'art de la guérison sont merveilleusement illustrés dans Science et Santé, à partir du bas de la page 366. Le paragraphe associé à la note marginale « Véritable guérison » contient de précieuses instructions sur la façon de répondre à quelqu'un qui demande de l'aide: « ... d'abord... panser les cœurs brisés », avoir « un mot de tendresse et d'encouragement chrétien », « une patience compatissante à l'égard de ses craintes » et les supprimer. Des paroles ou un regard plein d'amour, de simples gestes de bienveillance, en plus du traitement métaphysique, font beaucoup pour réconforter, inspirer et guérir. Ces actes expriment la douce empreinte de l'Amour maternel divin qui réconforte chaque patient.

On peut aussi parler de l'art du traitement même. Étant absolument pure et dénuée de limites mortelles, la Science a des applications infinies. Par conséquent notre traitement peut et doit être étendu et spirituellement créatif, c'est-à-dire entièrement inspiré par l'Âme. Un traitement n'est jamais une formule ni une prière toute faite. Chaque traitement est inspiré, nouveau et plein de fraîcheur. Il exprime le flux, le courant de l'Esprit qui vibre à travers la pensée. Dans un traitement, on sent l'influx salutaire du Christ, qui est l'élan et l'énergie de la guérison, et l'on y cède.

Au début de chaque traitement, j'affirme que je saurai exactement ce qu'il me faut savoir, et que le patient saura lui aussi ce qu'il a besoin de savoir. La Vérité remplit toujours l'univers, elle ne cesse de parler à la conscience, si bien que chacun de nous est pleinement et activement réceptif aux faits incontestables de l'être. La parfaite clairvoyance du Christ parle directement à ma pensée et à celle du patient. Cela ne signifie pas nécessairement que nous allons tous les deux comprendre exactement la même chose au cours du traitement, mais que l'Entendement divin répond par ses messages-Christ au besoin individuel du praticien et du patient, murmurant ce que chacun à besoin d'entendre, réconfortant et élevant les pensées de chacun. La Vérité se communique à notre pensée réceptive selon des voies uniques d'une sublime beauté.

Écouter. Élever la pensée au -dessus de la clameur de la matérialité. Être à l'écoute des fréquences supérieures de la vie et de la spiritualité, entendre ce que l'Esprit divin communique sans cesse. Autant d'aspects importants de l'art du traitement, n'est-ce pas ?

Oui, être ouvert et réceptif à ce que l'Entendement créateur révèle concernant le cas. L'art de l'écoute permet de savoir ce qu'il faut inclure dans le traitement. De plus, cette ouverture d'esprit permet de savoir quoi dire au patient et à quel moment, quand rester silencieux, quand appeler ou même quand aller lui rendre visite.

Guidés par l'intuition spirituelle, le praticien et le patient accueillent et cultivent davantage les qualités chrétiennes que sont la miséricorde, la patience, le pardon, la gratitude, l'amour et l'humilité. La pensée s'aligne sur le moi véritable, ce qui éclaire le cas. Au contraire, l'égocentrisme matériel, qui ne reflète pas la lumière de la Vérité, plonge la pensée dans l'obscurité. Quand on se sent séparé, coupé de Dieu, c'est parfois le signe d'une trop grande présence du moi mortel dans la conscience. L'art de la guérison et de l'existence implique que l'on soit transparent afin que les rayons purificateurs de l'Âme, Dieu, puissent paraître et briller.

Comme la guérison est un art, le traitement qui guérit efficacement ne repose pas tant sur ce que l'on fait que sur ce que l'on est ou plutôt sur ce qui tient à l'« être ». On exprime le traitement, on le vit. En d'autres termes, on ne peut se contenter de déclarer que Dieu est l'Amour, il faut sentir cet amour vibrer dans son cœur, dans son existence. Vivre la Science, c'est une véritable forme d'art. Cela demande de la créativité, de l'ouverture, de la flexibilité, de la spontanéité, de la sincérité, du dévouement, de l'amour, du dynamisme, du calme, de la joie, un déploiement infini de qualités. La vie est un flux naturel inspiré par Dieu. Parfois, cependant, on est tenté d'ordonner et de diriger soi-même sa vie. Mais quand on laisse l'Âme gouverner, l'existence devient un art vraiment épanouissant.

Je compare souvent la vie à une symphonie. À certains moments, une partie de l'orchestre joue avec force tandis qu'une autre est au repos et qu'une troisième tient une note unique pendant plusieurs mesures. Puis soudain les violons s'apaisent, et les violoncelles attaquent la mélodie ! Même si les différentes parties font différentes choses à différents moments, la musique est gouvernée par une harmonie d'ensemble. De même, nous pouvons nous en remettre au gouvernement harmonieux et ordonné de l'Âme.

Il nous faut à la fois la lettre et l'esprit, la loi et l'Évangile, la Science et le christianisme. Non et Oui de Mary Baker Eddy contient cette phrase remarquable: « ... acquérir la lettre et omettre l'Esprit de cette Science, ce n'est ni en comprendre le Principe ni en pratiquer la Vie. » (p. 28) Acquérir la lettre et pratiquer l'esprit c'est exactement cela !

Je suis tombé sur cette citation attribuée à Einstein: « La vérité est ce qui passe le test de l'expérience. » Voilà qui dit clairement ce que les scientistes chrétiens considèrent comme essentiel à la théologie: si elle est vraie, la théologie doit passer le test de l'expérience. Ceux qui étudient la Science Chrétienne s'attendent à avoir la preuve de la guérison en la « testant sur le terrain ». Pourriez-vous donner un exemple montrant comment vous avez guéri une personne sur la base des idées que nous avons évoquées en parlant de l'art et de la science de la guérison chrétienne métaphysique ?

J'ai eu le cas d'une femme que je ne connaissais pas, qui m'a appelée un jour. C'était une enseignante qui avait été licenciée et souhaitait un soutien métaphysique, car elle devait se rendre à un entretien d'embauche. Elle craignait de ne pouvoir trouver un autre emploi à cause de son âge – elle approchait de la soixantaine. Je lui ai demandé de réfléchir à la façon dont elle se voyait et de prier à ce sujet: se voyait-elle comme elle venait de se décrire au téléphone ? Ou se considérait-elle comme utile, appréciée, expérimentée, honnête, loyale et aimante ? Je lui ai proposé de se concentrer sur son curriculum vitæ spirituel, sur toutes ces qualités qui constituaient son identité maintenant même. Nous avons parlé de la façon de se voir elle-même comme Dieu la voyait, de se définir et de s'aimer de cette façon.

Elle m'a rappelée pour me dire que son entretien s'était bien passé, et qu'elle en connaîtrait le résultat dans quelques semaines. Elle m'a remerciée puis raconté ceci: « En me préparant pour l'entretien, j'ai mis mes lunettes, mais je ne pouvais pas bien voir. Je les ai enlevées et j'ai vu avec une plus grande netteté. J'ai voulu les remettre en allant en voiture à mon rendez-vous, mais à nouveau, je voyais moins bien. Plus tard, je me suis installée devant la télévision, et une fois encore j'ai dû enlever mes lunettes. Le lendemain matin, j'ai constaté que je ne pouvais pas lire la Leçon biblique de la Science Chrétienne avec mes lunettes. J'ai alors compris avec joie que je n'avais plus besoin de porter de lunettes. J'étais guérie ! Je voyais à la perfection. »

Elle a marqué une pause avant de me demander: « Saviez-vous que je portais des lunettes ? » J'ai répondu que je ne le savais pas puisque nous ne nous étions jamais rencontrées. « Mais rappelez-vous, ai-je ajouté, comment nous avons travaillé sur cette question d'emploi. Nous nous sommes concentrées sur la façon dont vous vous voyez. »

Cette vue spirituelle a eu pour résultat une guérison aussi merveilleuse qu'inattendue. Elle portait des lunettes depuis toujours, mais son problème de vue a été guéri, non pas parce qu'elle avait prié spécialement pour cela, mais quand elle a commencé à se voir comme Dieu la voit. Et quelle vision magnifique !

A-t-elle eu cet emploi ?

Je suis heureuse de répondre par l'affirmative.

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