Par un beau jour d'été, en 1991, mes fils et moi faisions des travaux de peinture dans notre nouvelle maison aux États-Unis. Ma mère était venue aussi du Guatemala pour nous aider. Ce jour-là, tout le monde était joyeusement à pied d'œuvre, les garçons et moi occupés à peindre, tandis que ma mère nous faisait la cuisine et que la stéréo remplissait la maison de musique.
À la fin de cette journée, je me suis rendu compte que j'avait passé tout mon temps à peindre le plafond, la tête tournée vers le haut, et que mon cou était raide et douloureux. Je ne pouvais pas le bouger du tout. C'était déjà tard et je me suis couchée en pensant simplement qu'on avait eu une belle journée. Le lendemain, je ne pouvais toujours pas bouger la tête, et la douleur persistait. Au bout du deuxième jour, qui était un vendredi, la gêne était si forte que même respirer ou avaler ma salive nécessitait un effort. Je n'étais pas inquiète cependant, persuadée que tout cela n'était qu'un petit problème musculaire sans gravité. Bien que j'aie l'habitude de me tourner vers Dieu face à toute difficulté, je n'ai pas pris la peine de prier à ce sujet et de réaliser qu'il s'agissait non pas d'un problème physique mais d'une croyance erronée que je pouvais refuser. Mais cet après-midi-là, ma mère a insisté pour m'amener à l'hôpital, car elle ne voulait pas que je passe le week-end sans qu'un médecin m'examine. J'ai accepté pour la rassurer, et nous sommes allées aux urgences.
J'ai raconté mon histoire au médecin qui a suggéré que je passe des examens, par précaution, pour vérifier que tout allait bien. On m'a fait alors passer un scanner général ainsi qu'une scanographie du cerveau. Trois heures plus tard, le médecin est venu me voir pour me dire que j'avais une tumeur de la taille d'un grain de raisin logée entre deux vertèbres à l'arrière du cou, qu'elle était en train de grossir, pendant que nous parlions, et qu'elle resserrait mon larynx. Il ajouta que je devais subir une opération tout de suite pour l'enlever, car je risquais de mourir.
J'étais tellement choquée et terrifiée que je m'en suis prise au jeune docteur, mettant vivement en doute son diagnostic et attribuant le problème à la peinture du plafond ! Mais après plusieurs minutes d'altercation, il m'est venu à la pensée, comme un tendre et puissant message, ce qu'a dit Mary Baker Eddy à savoir qu'on ne devrait pas juger ou mal penser de ceux qui sont dans la profession médicale (voir par exemple Science et Santé, p. 151). Ce jeune homme ne pensait qu'à faire le bien; je n'avais pas à discuter et me mettre en colère, mais simplement à démontrer que je ne partageais pas sa conviction que ma vie reposait sur un état physique dont les sens matériels et des appareils pouvaient témoigner. Je me suis donc calmée, je l'ai remercié de se soucier ainsi de moi, et dans ma pensée je savais que lui aussi était en réalité une expression de l'Amour divin.
J'ai senti que quelque chose avait changé dans l'air, et je lui ai proposé la chose suivante: si j'arrivais à survivre cette nuit sans opération, je pourrais rentrer chez moi le lendemain. Je lui ai expliqué que j'étais scientiste chrétienne depuis huit ans environ, que j'avais déjà eu bien des occasions de constater le pouvoir guérisseur de la prière et que je préférais m'appuyer sur Dieu pour me guérir. Finalement, il a accepté, mais il m'a prévenue, non sans humour, que si le personnel de cette unité de soins intensifs où je me trouvais constatait que j'avais la moindre difficulté à respirer au cours de la nuit, il allait me « trancher la gorge » (m'opérer). J'étais d'accord et il m'a laissée.
Après son départ, je me suis rendu compte que j'étais toute seule dans cet hôpital, dans une ville dans laquelle je ne connaissais personne et que je n'avais aucun moyen de contacter un praticien de la Science Chrétienne, comme je le fais habituellement quand j'ai besoin d'un soutien par la prière. Mais je savais au fond de mon cœur que tout ce que disaient les gens autour de moi ne reflétait pas la substance réelle de mon être. J'étais si sûre d'être en réalité l'enfant parfaite de Dieu ! D'où pouvait venir une tumeur ? Pas de Dieu ! Si Dieu est le Bien et qu'Il est tout-puissant, d'où vient ce mal ? de nulle part ! Le poème de Mary Baker Eddy m'est venu à esprit:
Douce présence, force, joie et paix,
Vie infinie, ô souverain pouvoir...
(Prière du soir de « Mère », Écritsdivers, p. 389)
J'étais dans les bras de cette douce présence, paisible et puissante. J'ai aussi pensé avec gratitude à ma nouvelle jolie maison qui était pour moi une bénédiction et qui ne pouvait m'apporter que de l'harmonie. Je me suis endormie et j'ai passé une nuit tranquille, sans être gênée par l'infirmière qui venait périodiquement vérifier que je respirais bien.
Tôt le matin, je me suis aperçue que le médecin était à côté de mon lit. Nous nous sommes dit bonjour aimablement et il m'a informée que la tumeur, à sa grande surprise, avait considérablement diminué pendant la nuit. Il avait vérifié le fait à plusieurs reprises avec les infirmières qui m'avaient observée: j'avais respiré normalement et je pouvais maintenant bouger le cou. Il a ajouté que je pourrais donc rentrer chez moi. Je l'ai remercié chaleureusement et je suis partie rejoindre ma petite famille qui s'était beaucoup inquiétée pour moi.
Tout cela s'est passé il y a dix-sept ans, et je n'ai plus jamais eu de gêne au cou. Je suis très reconnaissante à la Science Chrétienne qui est notre protection et notre « refuge » dans notre vie de chaque jour. Depuis que je pratique cette Science, ma famille et moi en avons reçu de nombreux bienfaits. L'idée que Dieu, notre « Berger », est toujours avec nous ne me quitte jamais.
Paris, France