ll y a deux ans, un ami me décrivit le traitement contraignant qu'il avait dû subir pour un cancer de la prostate. Peu de temps après, un autre ami (qui avait lui aussi fait face au même problème) me recommanda de passer des tests médicaux pour m'assurer que je n'étais pas affecté par cette maladie. Je lui répondis que j'abordais la santé sous l'angle spirituel, et que je m'appuyais sur la prière scientifique, enseignée par la Science Chrétienne.
Je fis alors un effort tout particulier pour éliminer ces images mentales que mes amis avaient décrites, notamment leur conviction qu'à partir d'un certain âge les hommes sont susceptibles d'avoir ce problème. Néanmoins, environ deux semaines plus tard, je commençai à ressentir les symptômes qu'ils avaient décrits, y compris une forte douleur.
Je pris la décision de ne pas avoir recours à un diagnostic médical, en me rappelant un conseil de Mary Baker Eddy dans son livre Science et Santé, p. 370: « Le diagnostic physique de la maladie — puisque l'entendement mortel est forcément la cause de la maladie — tend à produire la maladie. »
Dans mon étude de la Science Chrétienne, j'avais appris que la maladie est une condition mentale qui peut se manifester dans le corps sous une forme concrète. Je n'ai pas ignoré les symptômes, mais je savais, par expérience, que lorsque ma pensée est entièrement spiritualisée, c'est-à-dire lorsqu'elle n'accepte pas que la maladie puisse affecter mon être réel, la guérison se manifeste.
Dans son livre, Mary Baker Eddy demande au lecteur « d'effacer l'image de la maladie », ajoutant que « cette tâche devient facile si vous comprenez que toute maladie est une erreur et n'a d'autre caractère ou d'autre type que celui que l'entendement mortel lui assigne. En élevant la pensée au-dessus de l'erreur, ou maladie, et en combattant avec persistance en faveur de la vérité, vous détruisez l'erreur » (p. 400). De toute évidence, c'était là ce que je devais faire dans ce cas.
J'étais encouragé par l'idée que la prière peut apporter l'inspiration spécifique dont on a besoin pour que la guérison soit définitive. C'est ce qui se produisit: de manière inattendue, l'idée me vint d'étudier le récit des chevaliers dans le livre biblique de l'Apocalypse (9:16, 18). À priori je n'en voyais pas l'intérêt, mais les versets suivants m'ont parlé: « Le nombre de cavaliers de l'armée était de deux myriades de myriades... Le tiers des hommes fut tué par ces trois fléaux, par le feu, par la fumée, par le soufre, qui sortaient de leurs bouches.»
Ce passage est rempli de symbolisme, mais il me donna à penser que ma souffrance n'était pas autre chose que le feu, la fumée et le soufre de la maladie — autrement dit, la pensée qu'on peut en avoir, l'image de la maladie, son nom. Ce raisonnement me faisait mieux comprendre pourquoi un diagnostic a tendance à favoriser la maladie. Si on entretient dans sa pensée l'image ou le nom de la maladie, cela peut sembler produire un effet qui nous dépasse.
En continuant à prier, je compris que Dieu, l'Esprit, étant partout, il n'y avait en réalité pas de place pour la matérialité ou la maladie. Toutefois, il était crucial que j'élimine totalement de ma pensée cette suggestion de maladie. J'avais l'assurance que Dieu, qui est l'Amour divin, m'aiderait à éliminer les aspects mentaux aussi bien que physiques de la maladie.
Malgré une douleur continue pendant environ deux semaines, je gardais à la pensée le fait que ma vie est spirituelle et qu'elle ne peut manifester que les qualités divines de santé et de bien-être. Alors, chaque fois que je me sentais mal, je refusais — je refusais absolument — d'avoir dans ma conscience l'idée de la maladie, son nom ou son image.
De temps en temps les symptômes s'arrêtaient. Ce phénomène irrégulier m'aida à comprendre que la condition physique était essentiellement liée à ce qui se trouvait dans ma conscience.
Comme je désirais obtenir une guérison complète et définitive, je refusais d'accepter que ce problème puisse avoir une réalité quelconque ou faire partie de moi. Ainsi, cela me permit de voir que ni la maladie ni les symptômes n'étaient réels mais qu'il s'agissait plutôt de suggestions. Alors, chaque fois que la douleur se manifestait, je refusais de lui donner de l'importance en lui assignant un nom, une image, ou une identité.
Au bout de la troisième semaine, les symptômes et la douleur avaient considérablement diminué. Au cours de la quatrième semaine, les suggestions agressives de maladie disparurent complètement et elles ne sont pas revenues (et cela fait maintenant trois ans).
Cette guérison m'apporta une leçon essentielle, à savoir que je peux mettre ma confiance dans un éclairage spirituel, même inattendu ou peu ordinaire, pour m'apporter l'inspiration nécessaire et la conviction que la guérison est possible. Je suis de plus reconnaissant d'avoir mieux compris le conseil de Mary Baker Eddy au sujet du diagnostic médical.
Je suis vraiment très reconnaissant que mon étude de la Bible et de Science et Santé m'ait communiqué la conviction que la maladie, quel que soit son type, peut toujours être guérie en Science Chrétienne.
Coppet, Suisse
