Le prophète Ésaïe n'exagérait rien lorsqu'il disait: « ... et un petit enfant les conduira. » (11:6) Très souvent, mon petit-fils de huit ans, Collin, me fait part d'aperçus spirituels si profonds qu'ils me poussent véritablement à accepter une vision plus spirituelle de moi-même et des autres.
Voici ce qui est arrivé récemment, alors que je racontais à Collin l'histoire de Pâques. Lorsque nous en sommes arrivés à la partie où Jésus devait rouler la pierre de devant l'entrée du sépulcre, je lui ai dit que ce rocher était énorme — bien trop lourd pour qu'un homme seul puisse le bouger.
Je lui ai demandé: « Collin, comment penses-tu qu'il a pu enlever cette énorme pierre ? »
Je m'attendais à une réponse du genre « Dieu l'a aidé ». Cela aurait été ma réponse.
Mais au lieu de cela, il m'a dit: « Mamie, la pierre, c'était juste de la pensée.»
Cela m'a littéralement coupé le souffle. Ce que Collin partageait avec moi n'était pas juste des paroles d'un enfant précoce. Nous avions parlé auparavant de la façon dont la Bible décrit l'homme, en tant qu'image ou ressemblance de Dieu et nous avions dit ceci: puisque Dieu est Esprit, alors l'image et la ressemblance de Dieu doivent être spirituelles.
Nous avions aussi lu « l'exposé scientifique de l'être » de Mary Baker Eddy, dans lequel elle déclare: « Tout est Entendement infini et sa manifestation infinie, car Dieu est Tout-en-tout. » (Science et Santé, p. 468) Et nous en avions bien discuté. Il n'était donc pas étonnant que Collin ait pensé à l'existence comme faite entièrement des pensées ou des idées spirituelles de Dieu.
Mais ce qui était remarquable, et d'une grande aide pour moi, c'était qu'il avait perçu dans une certaine mesure le concept correspondant. Lorsque nous acceptons le principe que tout est spirituellement mental, alors nous devons aussi conclure que tout ce qui nous paraît être un obstacle ne peut être qu'une conception mentale erronée. Puisque ce n'est pas un problème matériel réel, impossible à déplacer, il ne peut pas résister à la rectification, pas plus qu'une erreur mathématique ne peut résister à la correction.
J'ai réalisé avec gratitude que cette vérité, et la clarté enfantine capable de la communiquer de façon aussi charmante, venaient juste au bon moment. Depuis deux mois environ, je souffrais d'une grosseur sur le visage qui grandissait de jour en jour.
Cette grosseur me paraissait être une pierre impossible à déplacer, à cause du poids des affirmations médicales que j'avais entendues, et selon lesquelles de telles grosseurs étaient potentiellement incurables. Bien que j'aie prié pour me voir en tant qu'idée spirituelle de Dieu, je me débattais toujours avec le sentiment que j'étais une personne matérielle, essayant de se servir de la prière pour se débarrasser d'une grosseur matérielle bien réelle. Et cette façon de voir les choses ne donnait aucun résultat.
Mais le commentaire de Collin m'a libérée de cette recherche mal inspirée de la guérison. Cela m'a aidée à voir que tout, absolument tout, est dans la pensée. Cela m'a permis de comprendre que le problème n'était pas une grosseur matérielle bien réelle sur mon visage, mais plutôt une conviction erronée de la vie comme étant matérielle. Et cette croyance pouvait être corrigée.
Je me suis rappelé de ce que Mary Baker Eddy écrit au sujet de la façon dont cette correction peut être faite: « Qu'est-ce qui semble être une pierre entre nous et l'aube de la résurrection ? C'est la croyance à l'entendement dans la matière. Nous ne pouvons parvenir à la résurrection spirituelle qu'en abandonnant l'ancienne conscience selon laquelle l'Âme est dans les sens. » (Écrits divers 1883-1896, p. 179)
Mes prières me conduisaient maintenant à reconnaître la nécessité d'abandonner « l'ancienne conscience selon laquelle l'Âme est dans les sens », sur la base de l'affirmation de Mary Baker Eddy: « Tout est Entendement infini et sa manifestation infinie, car Dieu est Tout-en-tout.» Je méditais la logique de cette déclaration absolue. Elle ne laisse aucune place pour que se glisse quoi que ce soit entre l'Entendement et ce que l'Entendement connaît. Et une partie de ce que l'Entendement connaît, c'est nous.
Ce principe entièrement spirituel ne laisse pas de place à une grosseur matérielle malade. Il ne laisse pas de place à un entendement matériel susceptible de croire à une quelconque condition matérielle de maladie, et ainsi à en avoir peur. En fait, il élimine toute croyance qu'il puisse exister un entendement matériel ou un état matériel. La totalité, c'est la totalité et rien d'autre: Tout-en-tout.
C'est cette totalité de Dieu qui remplace irrésistiblement le néant de ce qui ne peut exister, et qui ne peut donc être un obstacle réel quelconque — pas même une solide conviction.
La joie que me procuraient ces idées me semblait envahir tout l'espace, et j'étais imprégnée de leur lumière. Je n'avais pas envie d'essayer de faire en sorte que ces idées « fassent » quelque chose, ou même de me débarrasser de quelque chose grâce à elles. Je comprenais que ces idées décrivaient et donnaient la définition de qui j'étais. Cette connaissance de moi-même était le point primordial de ma prière. Et je me suis contentée de cette prière.
Plusieurs semaines plus tard, il n'y avait plus aucune trace d'une quelconque grosseur sur mon visage. Ce qui était apparu comme un obstacle matériel bien réel avait disparu naturellement devant ce que l'Entendement savait à mon sujet.
Cela a constitué pour moi la preuve que, si réelle et inébranlable que puisse paraître la matière, et si impènètrable que puisse paraître la croyance à un entendement personnel et à une personnalité matérielle, Dieu, l'Entendement, est véritablement Tout-en-tout. Il n'existe pas un seul moment pendant lequel Dieu, le bien, n'est pas Tout. Et cela signifie qu'il n'y a pas un seul instant où nous ne sommes pas la manifestation parfaite de Dieu.
Puisque l'Entendement est nécessairement Tout, cela rend inévitable l'élimination de tout ce qui est dissemblable à l'Entendement. Et cela nous garantit que l'aube de la résurrection est en chacun de nous, toujours.
