C'était un de ces matins qui commencent par un sentiment d'appréhension diffus. Ce genre d'impression vous est peut-être familier.
Oh, rien de terrible n'allait arriver, mais le jour qui s'annonçait et les suivants semblaient particulièrement chargés: trop de responsabilités, de choses à faire en un minimum de temps, des problèmes difficiles à résoudre, et le sentiment de ne pas avoir droit à l'erreur. Les choses s'accumulaient, j'étais cerné !
J'avais le sentiment que, vu ce qui m'attendait et les eaux agitées sur lesquelles j'allais devoir naviguer, je n'arriverais jamais à bon port. Comme j'aurais aimé pouvoir respirer un grand coup et attaquer la journée avec joie ! Nous sommes nombreux, j'en suis sûr, à connaître ce sentiment à un moment ou à un autre de la vie. Les occasions ne manquent pas: les obligations familiales, les questions d'argent, le travail, les décisions professionnelles à prendre, les études, etc.
Heureusement, il était encore tôt. J'allais pouvoir commencer ma prière pour la journée. Il y a des années, quand j'ai suivi le cours de Christian Science douze jours de formation intensive pour apprendre à prier avec efficacité on m'a enseigné combien il est important, dès le matin, de prier pour le bon déroulement de la journée. J'ai constaté que cette règle extrêmement utile favorise la paix de l'esprit et la confiance dans le gouvernement de Dieu.
J'ai d'abord affirmé clairement que Dieu est Tout, comme le déclare Mary Baker Eddy dans Science et Santé: «Le Scientiste Chrétien, comprenant scientifiquement que tout est Entendement, commence par la causation mentale, la vérité de l'être, pour détruire l'erreur.» (p. 423)
Si l'Entendement, Dieu, est Tout, tout ce qui existe a été créé par Lui, Lui appartient, est gouverné par Lui. Il ne peut y avoir de force, d'intelligence, d'obstacle qui s'y opposent, ni de résistance, en quelque lieu que ce soit, car Dieu remplit tout l'espace.
J'ai compris que le déroulement de la journée entière, de chaque action en cours ou programmée, est sous le contrôle de Dieu. L'issue de toute chose est donc déterminée par Lui, et Il ne manque jamais d'accomplir Son dessein.
Je me suis imprégné de cette grande réalité spirituelle, et mes soucis ont commencé à paraître ridiculement petits. En présence même de la grandeur indicible de Dieu et du progrès irrésistible qu'il suscite, j'avais eu peur que les choses tournent mal, et j'avais cru qu'il m'incombait de faire en sorte que cela n'arrive pas.
L'idée m'est venue de me comparer à un marin chargé de nettoyer une petite partie du pont d'un immense paque bot. C'était comme si j'avais cru que si je ne lavais pas parfaitement cette petite surface, le navire n'atteindrait pas sa destination.
La stupidité d'une telle pensée m'a soudain sauté au visage. Ce n'étaient pas mes efforts de nettoyage qui pourraient conduire le bateau au port, pas plus qu'ils ne pourraient le dérouter. Notre Dieu Tout-puissant était le capitaine du navire, et Il gardait le cap sans jamais faillir.
Je me suis dit également que j'étais mal placé, la plupart du temps, pour voir la direction à prendre par le bateau. J'avais tort de me sentir responsable de le mener à bon port. Il me suffisait de faire ce que Dieu attendait de moi, c'est-à-dire nettoyer du mieux possible, en sachant qu'il prendrait soin du reste.
Le poids des responsabilités a diminué. Je me suis rendu compte que, lorsque je m'efforçais de mettre de l'ordre autour de moi en m'en prenant aux gens et aux circonstances craignant sans cela de ne pas pouvoir atteindre notre destination ma joie et mon énergie mentale s'en allaient. J'ai compris que puisque nous étions tous sous Son commandement, je pouvais, je devais même, m'en remettre entièrement à Lui pour nous guider collectivement et gouverner chaque situation individuelle.
Une fois disparu tout sentiment de responsabilité personnelle, la lumière est venue éclairer ma journée. C'est merveilleux de se concentrer sur le nettoyage tout en laissant Dieu diriger le navire !
