Au 15 avril, date limite de dépôt des déclarations de revenus aux États-Unis, la grande majorité des feuilles d'impôts ont été envoyées. Beaucoup de gens poussent un soupir de soulagement.
Certains même sourient. C'était mon état d'esprit au printemps dernier... jusqu'au moment où je reçus une lettre à l'aspect très officiel. Là je ne souriais plus. Ce n'était pas un chèque de remboursement d'un trop-perçu. Non, c'était plutôt le genre d'annonce qui provoque une vive anxiété chez beaucoup de personnes: le très redouté contrôle fiscal. Un représentant du fisc allait venir chez moi, dans deux semaines, pour examiner ma déclaration de revenus dans les détails.
Pourquoi moi ? J'avais conscience d'être honnête, profitant d'abattements légitimes et faisant appel aux services d'un conseiller fiscal de bonne réputation.
Toutefois, j'ai été surprise d'apprendre que la fraude fiscale était plus répandue que je ne l'avais cru. Lors d'un sondage organisé par le fisc américain, 12% des personnes interrogées estimaient acceptable de «tricher un peu»; 5 % pensaient même que «tricher le plus possible» était admissible (voir Associated Press, 30 oct. 2003). ll est vrai que j'avais souvent entendu parler dans les médias de potsde-vin, d'escroqueries à l'assurance et autres manquements à l'éthique.
Finalement, je suis ressortie de cet exercice avec les honneurs. Je ne dirais pas que je n'étais pas soulagée.
Cela a pris du temps de rassembler et de classer tous les documents. Mais, en fait, j'ai vraiment beaucoup apprécié mon entrevue avec le méticuleux et un peu sévère contrôleur des impôts. J'ai découvert que mon nom avait été tiré au sort. Rien de personnel. Cette sélection n'avait rien à voir avec une quelconque irrégularité.
Mais il est facile d'imaginer ce que j'ai pu ressentir.
Quand on se trouve du jour au lendemain devant un contrôle fiscal ou quelque autre examen impliquant des questions d'éthique, c'est parfois la panique qui prend le dessus. Souvent, dans ces momentslà, l'angoisse, fondée ou non, vous saisit: «Et si quelqu'un essayait de me tendre un piège ?» «Et si j'avais fait une erreur ?» ou encore «Et s'il s'avère que je dois payer une somme au-dessus de mes moyens ?»
Le désarroi, le sentiment d'insécurité, de culpabilité, la peur intense vont peut-être tenter de s'installer et de vous désarçonner. Vous allez peut-être vous sentir incapable d'affronter tout cela.
Ce que j'ai fait, ce que j'essaie toujours de faire en premier lieu quand j'ai des difficultés, c'est de prier. Je constate que, grâce à la prière, je me retrouve en harmonie avec la base spirituelle de mon existence, autrement dit Dieu, le seul Entendement divin. J'affirme que mon identité est en parfaite sécurité dans cet Entendement. Par conséquent, la substance même de mon être comprend des qualités spirituelles comme l'intelligence, l'innocence, la clarté d'esprit, la pureté, le courage. Ces qualités ne peuvent m'être volées ni disparaître à cause des circonstances. En outre, ma dignité, mon honnêteté véritables et l'estime que j'ai de moi-même ne peuvent être menacées, pas même par la crainte de les perdre.
Quand j'ai compris que je ne pouvais éviter cet audit fiscal, j'ai prié en me servant de passages de la Bible qui apportent une fondation solide et rassurante:
«L'Éternel affermit les pas
de l'homme... La loi de son
Dieu est dans son cœur ;
ses pas ne chancellent
point.» (Ps. 37:23, 31)
J'aime beaucoup ces versets, car ils reconnaissent que vous et moi chaque homme et chaque femme sommes déjà naturellement bons. Les intentions et les motivations qui nous poussent à bien agir, à suivre ce qui est au fond de notre cœur, de notre esprit, de notre âme, se fondent sur ce que Dieu a déjà établi. En fin de compte, des expériences comme un contrôle fiscal nous donnent une fois de plus l'occasion de démontrer le pouvoir de la prière, de préserver notre intégrité, et, fondamentalement, de mieux comprendre Dieu et de mieux nous connaître nous-mêmes.
