Toute période d'élections nationales voit fleurir les conversations sur la façon de diriger le pays. A quoi reconnnaît-on un bon dirigeant ? Les qualités de leadership sontelles innées ou peut-on les acquérir ? Où trouver les exemples à suivre ?
La Bible parle de nombreux leaders, de Moïse à Paul en passant par le grand roi David. La vision et l'exemple de ces hommes (et de ces femmes), ont changé des vies ainsi que le cours de l'histoire. Au premier rang de tous se tient Jésus, fils d'un charpen tier, né dans une étable, qui fut à l'origine d'une révolution de la pensée dont l'influence sur le monde se fait encore sentir.
Si un leader est celui qui marche en téte pour montrer aux autres la direction à prendre, on pourrait dire que les leaders des temps bibliques suivirent les directives de Dieu en avance sur les autres. Mais la façon dont ces personnages ont su stimuler et guider leur peuple demeure d'une grande actualité.
On constate même avec intérêt que les grands leaders bibliques utilisaient souvent des techniques considérées aujourd'hui comme essentielles par ceux qui étudient l'art du leadership. Je citerai, par exemple, les conclusions de Jim Kouzes et de Barry Posner, dont le livre, Le défi du Leadership, est l'aboutissement de vingt ans d'entretiens avec des milliers de sujets, pour déterminer les méthodes utilisées par les leaders pour parvenir à «des réalisations extraordinaires» Jim Kouzes et Barry Posner, Le défi du leadership, Afnor, 1991, p. xiv. quand ils font face à des défis.
Selon nos deux auteurs, un leadership efficace repose sur cinq éléments fondamentaux:
♦ Remettre en cause le processus
♦ Faire partager une vision
♦ Permettre aux autres d'agir
♦ Montrer la voie
♦ Encourager sans cesse et toujours
L'action de Jésus répondait-elle à ces critères ? La question mérite qu'on s'y arrête.
Remettre en cause le processus
Les leaders cherchent les occasions de bousculer le statu quo. Voir ibid., p. 27.
C'était certainement le cas de Jésus. Les Évangiles donnent de nombreux exemples de la façon dont il remettait en question les autorités religieuses de l'époque, dénonçant leur piété ritualiste et leur interprétation formaliste de la loi juive. En renversant les tables des changeurs, dont il déplorait le commerce dans la synagogue, en faisant face à une foule intransigeante prête à lapider une femme adultère, en défiant les codes sociaux lorsqu'il mangeait à la table de gens considérés comme des pécheurs, Jésus fit preuve d'une volonté constante d'élever son entourage à un niveau de sainteté supérieur au modèle habituel. Ce modèle de sainteté s'inspirait davantage de l'esprit que de la lettre et il guérissait !
Faire partager une vision
En général, les leaders pensent qu'ils peuvent jouer un rôle déterminant en envisageant l'avenir et en ayant une image idéale de ce qui est possible. Voir ibid., p. 75.
Non seulement Jésus envisageait un avenir différent, mais il prouva qu'il s'agissait là de la réalité présente. Par de multiples guérisons maladies, traits de caractère négatifs ou même résurrections, il démontra la bonté irrésistible de la création de Dieu. Il déclara: «Le royaume des cieux est proche.» (Matthieu 10:7) Il montra à ses disciples qu'ils n'étaient pas obligés d'accepter le statu quo, de supporter la douleur physique ou morale et l'oppression dans l'attente d'un salut futur. Au contraire, il prouva que la santé, l'harmonie et le bien-être étaient accessibles à tous, à tout moment, grâce au pouvoir de l'amour de Dieu.
Permettre aux autres d'agir
Les leaders créent des équipes dynamiques et cohérentes et associent activement les autres à leur action. Voir ibid., p. 123.
Jésus ne garda pas pour lui seul ce pouvoir de guérir. Il l'enseigna aux autres. Dans le cadre de son ministère de guérison, il choisit douze artisans, non des religieux. C'étaient ses élèves, les amis et confidents avec qui il vécut, partagea les repas et voyagea d'une contrée à l'autre pendant trois ans.
Mais Jésus ne limita pas son ministère à ces douze disciples. Partout où il allait, il invitait les gens à se joindre à eux. Et lorsque ceux-ci avaient été témoins du pouvoir de guérison de l'amour de Dieu, il les envoyait à leur tour exercer leur propre capacité de guérir par ce même amour. Cette incitation à l'action s'avéra efficace. Le groupe initial des douze disciples augmenta en nombre et en efficacité pour finalement se propager à travers l'Empire romain et changer le cours de l'histoire.
Montrer la voie
Les leaders établissent des normes ex-cellence et sont les premiers à montrer l'exemple. Voir ibid., p. 175.
La vie de Jésus était l'exemple même de cet amour qu'il enseignait. Mary Baker Eddy, qui a étudié en profondeur les œuvres de ce leader, écrit: «Jésus traça le chemin pour les autres. Il dévoila le Christ, l'idée spirituelle de l'Amour divin.» ( Science et Santé, p. 38) Non seulement Jésus dévoila ce Christ, mais il l'exprima sans cesse, que ce soit en lavant humblement les pieds de ses élèves, en guérissant un ennemi blessé ou en se soumettant au crucifiement afin d'enseigner une leçon inoubliable à ceux qui le suivraient. Mais il leur montra aussi que ce caractère chrétien était en chacun d'eux et qu'il ne demandait qu'à être démontré. La vie de Jésus montre ce qu'il est possible d'accomplir quand on désire être semblable au Christ.
Encourager sans cesse et touiours
Les leaders entretiennent l'espoir et la motivation. Voir ibid., p. 223.
Tant avant qu'après son crucifiement, Jésus guida ses élèves en les encourageant. Quand ils ne purent guérir un garçon qui était possédé, il leur parla du pouvoir de la foi, en les incitant à poursuivre leur travail sans se laisser décourager. Après la résurrection, Jésus apparut à plusieurs disciples inconsolables, à Marie en pleurs près du sépulcre, à deux disciples qui quittaient la ville et à plusieurs disciples du groupe des douze qui étaient retournés à leurs filets de pêcheurs. Jésus leur redonna courage et leur montra pourquoi il ne fallait pas renoncer. La résurrection elle-même est peut-être le meilleur exemple de la façon dont ce grand leader savait garder intacts l'espoir et la motivation chez ses disciples, puisqu'en ressuscitant, il démontra que rien ne pouvait mettre un terme à l'œuvre de Dieu.
Il est clair que, aux yeux de Jésus, les disciples n'étaient pas seulement des croyants fidèles. C'étaient des élèves. Il espérait leur servir d'exemple afin qu'ils poursuivent le travail. Ce qui nous remène à l'un des principaux points développés par Kouzes et Posner: le leadership n'est pas une qualité mystérieuse que certains ont en naissant, contrairement à d'autres. A l'inverse, c'est un ensemble de pratiques que tous peuvent acquérir, développer et appliquer. La personne qui suit ces règles voit s'éveiller en elle les qualités de leader. Cela s'est vérifié chez un grand nombre des disciples de Jésus, comme Pierre, l'évangéliste type, et Paul, qui savait si bien motiver son auditoire. Ils mirent en pratique ce que Jésus leur avait enseigné et devinrent à leur tour de vrais leaders.
Mais l'exemple laissé par Jésus ne concerne pas uniquement ceux qui l'ont connu ni même les chrétiens de l'Église primitive. En éveillant, stimulant et encourageant ces qualités de leadership, le maître chrétien a tracé une voie suivie par des pionniers plus récents, comme Mary Baker Eddy, qui a découvert la Christian Science, fondé une Église et une maison d'édition, et écrit un best-seller, Science et Santé avec la Clef des Écritures. Ce livre apporte aux chercheurs spirituels d'aujourd'hui un éclairage spirituel sur les enseignements de Jésus.
Jésus pria pour tous les croyants à venir, prédisant que ces disciples accompliraient de grandes choses. «Celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes», promit-il. (Jean 14:12) Pourquoi ? Parce que, ainsi qu'il l'enseigna et le démontra lui-même, rien ne peut arrêter le pouvoir de l'amour de Dieu.
