Skip to main content Skip to search Skip to header Skip to footer

Remercier Dieu avant d'être guéri

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mai 2003


Ma nièce, Katie, leva sa petite main et déplia chaque doigt, l'un après l'autre, en récitant lentement les cinq mots d'un verset biblique que sa mère lui avait appris. « Remerciez Dieu en toutes circonstances » dit-elle, adorable, avec son ton sérieux.

La formulation était nouvelle pour moi, mais j'ai bien reconnu ce passage de la lettre de Paul: « Rendez grâces en toutes choses. » (I Thess. 5:18)

C'était là un message familier. Je savais combien il est important de reconnaître les bienfaits dont Dieu nous comble, et je m'efforçais sincèrement de le faire. Pourtant, rendre grâce en toutes circonstances ? En toutes choses ? Jusqu'ici, je n'avais pas réellement prêté beaucoup d'attention à cette partie de la phrase. Mais ce jour d'automne où, dans ma cuisine, une gentille petite fille en robe bleue s'est mise à citer une autre traduction des Écritures, le message m'est alors parvenu très clairement. Ce « en toutes circonstances » allait lui donner un intérêt nouveau et promettait de nouvelles découvertes.

Paul avait écrit cela en partant de sa propre expérience. Malgré les persécutions, l'emprisonnement, la souffrance et toutes sortes d'épreuves pénibles, il remerciait Dieu continuellement, et enjoignait aux autres chrétiens de faire de même. Il savait sans aucun doute que les difficultés qu'il rencontrait étaient temporaires et que la délivrance viendrait. La résurrection de Jésus-Christ, cette victoire extraordinaire sur la mort et la haine, n'était jamais bien loin de sa pensée.

Un cœur vraiment reconnaissant à Dieu doit à tout moment être rempli de tant de paix et de lumière ! me disais-je. Je savais trop bien, pour l'avoir vécu, que l'habitude de se plaindre et l'ingratitude conduisent à un état de tristesse qu'on s'est finalement imposé à soi-même. Je me suis demandé à quoi j'avais pensé pendant toutes ces années. La gratitude ne peut pas être comparée à un robinet qu'on ouvre et qu'on ferme. Elle ne devrait pas être réservée à certaines occasions, aux moments où tout va bien, où on a reçu des bienfaits, où on a été guéri. En réalité, elle est censée être un flot puissant, constant, inaltérable, de louanges à Dieu et d'amour envers Lui, qui transcende les circonstances. Comme les qualités d'intégrité, de pureté, de miséricorde et de fidélité, un cœur reconnaissant est une caractéristique de l'esprit chrétien, esprit de confiance inébranlable dans le bien.

Plus que des mots prononcés consciencieusement ou une suite d'actes, un état perpétuel de gratitude est en réalité le reflet d'un certain regard sur la vie, un regard façonné par une compréhension grandissante du fait que le seul Esprit divin est suprême et invincible. Un dictionnaire biblique définit ainsi la reconnaissance: « L'action de grâce est l'expression d'une certaine attitude envers Dieu... »Abridged Theological Dictionary of the New Testament, Geoffrey W. Bromley, p. 1308.

Des mois après la visite de Katie, ce verset biblique me revenait encore souvent à l'esprit comme pour me pousser à manifester ma gratitude de manière plus constante. J'aimais cela, parce que je désirais sincèrement obéir aux directives de la Bible. Je ne pouvais pas oublier la manière unique dont Katie avait énoncé ces mots, c'est pourquoi le message ne me venait jamais sous la forme d'une remontrance sévère. Au contraire, il m'invitait et m'encourageait à m'élever jusqu'à un point de vue plus radieux, plus spirituel, où la sollicitude et l'amour tout-puissants de Dieu seraient plus visibles.

J'avais quelquefois l'impression qu'on m'entraînait comme un athlète, mais avec gentillesse, à me remettre en forme mentalement, après une période d'inertie. « Allons. Faisons bouger cette pensée ! Prends conscience du moindre petit bienfait, sois-en reconnaissante et ne te relâche pas. Entraîne-toi à rendre grâce pour tous les dons de Dieu. Pour tout. En toutes choses, en toutes circonstances. Sois reconnaissante des bienfaits visibles et des invisibles. Pour les guérisons que tu as eues et celles à venir. Pour les petites choses. Et pour les grandes. Comble les vides afin qu'il n'y ait aucune place pour l'apitoiement sur soi, et continue d'aller de l'avant ! Moins de mauvaise humeur, davantage de gratitude. Tu peux faire cela chaque jour, à chaque instant, où que tu sois. Tu dois bien cela à Dieu. Et en plus, c'est bon pour toi ! »

Cela ne faisait aucun doute, c'était bon pour moi. J'ai d'abord remarqué que plus je me montrais reconnaissante, plus j'étais naturellement heureuse et pleine de vitalité. Un jour, l'idée m'est venue de parcourir l'Hymnaire de la Science Chrétienne du début à la fin, en chantant ou en lisant à voix haute deux cantiques au moins chaque soir. J'en ai trouvés beaucoup dont le thème principal est la gratitude et la louange à Dieu mêlées à des expressions de joie. Parcourir l'hymnaire de cette façon m'a beaucoup apporté; chaque cantique que je chantais me rendait la bonté de Dieu encore plus réelle.

En résumé, mes pensées s'orientaient progressivement vers les choses de l'Esprit. La paix, la santé, la pureté, la perfection, la continuité du bien sont devenues plus réelles et plus tangibles qu'auparavant. D'un autre côté, la matière et ses divers états m'impressionnaient moins, devenaient moins dignes d'intérêt. Ma pensée se tournait davantage vers Dieu.

Puis, un peu plus tard, je me suis rendu compte qu'une guérison s'était produite pendant que je m'efforçais d'être reconnaissante. En effet, quelques mois plus tôt, j'avais été envahie par une profonde tristesse sans raison apparente. Le sentiment de ne pas être à la hauteur, d'être inutile, d'être une simple mortelle m'avait accablée presque chaque jour, sur une durée de plusieurs semaines. Cela ne me ressemblait pas, et je ne voulais pas non plus de ces sentiments. Il me paraissait pourtant difficile de m'en débarrasser. En outre, je ne me sentais pas bien. J'avais prié pour être guérie, et il y avait eu des progrès, mais je n'avais pas éprouvé de soulagement total. Il était évident, bien que je ne m'en sois pas rendu compte à l'époque, que la réponse à ma prière avait pris la forme de ce verset biblique: « Remerciez Dieu en toutes circonstances. » L'Amour divin m'avait fourni un outil spirituel et scientifique: l'action thérapeutique d'un cœur reconnaissant. Il ne tenait qu'à moi de prendre cet outil de précision et de m'en servir, de remercier Dieu sans réserve et sans traîner après moi, comme un boulet, mes plans personnels.

Plus je me montrais reconnaissante, plus j'étais naturellement heureuse et pleine de vitalité.

Ce faisant, la difficulté mentale et les symptômes physiques se sont évaporés. Pendant que j'étais occupée à louer et à aimer Dieu, il n'y avait pas de place pour toutes ces choses négatives. Elles ne survivent pas dans une conscience remplie par l'Amour. C'était bien là une leçon à ne pas oublier et sur laquelle revenir souvent: la gratitude vient d'abord; la guérison suit.

Si un ami nous offre un cadeau qui nous fait particulièrement plaisir ou s'il nous apporte son aide d'une façon ou d'une autre, nous lui exprimons notre gratitude. De même, si nous prions et si nous sommes guéris, nous remercions Dieu tout naturellement et nous sommes heureux de reconnaître l'influence divine qui s'exerce dans notre existence. Or si nous traversons des moments difficiles – si nous continuons à ne pas nous sentir bien ou si nous avons peur – rendre grâce est peut-être la dernière chose à laquelle nous pensons. En fait, nous réagissons le plus souvent en nous disant: « Je serais content quand tout cela sera fini et quand tout se sera arrangé; alors je serai reconnaissant. » Pourtant, au beau milieu des difficultés, avant même que la guérison ne se produise, il est tout aussi opportun de louer Dieu, de Lui rendre gloire et de Le magnifier.

Jésus n'attendait pas de réunir toutes les conditions idéales pour remercier son Père. Avant de nourrir une foule immense dans un lieu où il y avait très peu à manger, il remercia Dieu. Avant de ressusciter Lazare, il remercia Dieu. Il rendit grâce même avant d'être cloué sur la croix. Comment en fut-il capable ? Il comprenait que la Vie et l'Amour divins lui donnaient, même en ces instants, la victoire sur la haine et la mort. Pleinement conscient de l'épreuve qui l'attendait, il savait déjà quel en serait le dénouement. Il savait que la résurrection suivrait.

Devrions-nous être reconnaissants alors que nous-mêmes – ou quelqu'un que nous aimons – sommes très malades ou avons des difficultés ? Alors que nous sommes au chômage, en proie au chagrin ou que nous avons été traités injustement ? Oui, même dans ces moments-là. Surtout dans ces moments-là. Car les efforts que nous faisons pour donner la priorité à la gratitude, à l'amour et à la joie contribuent à la guérison. Ces efforts nous conduisent à nous tourner vers Dieu, le Principe parfait de la guérison, et à nous écarter de l'impression hypnotique selon laquelle la maladie, l'imperfection, les blessures, la souffrance ou la perte d'un être cher sont des réalités que nous devons accepter.

Ce qui est exigé ici, ce n'est pas une gaieté superficielle qui ferme les yeux sur la douleur, mais un désir profond, sincère d'adorer un seul Dieu, un seul pouvoir. Rendre grâce avant la guérison, c'est une façon d'affirmer avec conviction que Dieu gouverne. Ce n'est pas vraiment difficile à faire. En fait, c'est tout naturel. Cela peut commencer par quelque chose d'aussi simple que « Merci, mon Dieu, de Ton amour ».

Devrions-nous remercier Dieu de nous envoyer un problème ? Non, parce que Dieu est seulement l'Amour, Il n'est jamais à l'origine du mal. Or, l'Amour nous envoie la compréhension spirituelle grâce à laquelle nous triomphons du mal. L'Amour divin nous donne constamment tout ce qui est bon, tout ce dont nous avons besoin. L'Amour parfait préserve l'identité de chaque individu, la ressemblance de Dieu spirituelle et parfaite, qui inclut la santé et l'harmonie. Chacun est capable d'apprendre et de prouver, pas à pas, que la bonté de Dieu est réelle et permanente, que le mal, la matière, les accidents, la souffrance et la maladie n'ont pas la réalité ni le pouvoir considérable qu'ils semblent posséder.

Il faut de l'humilité et du courage pour admettre ces vérités alors que nous nous débattons avec une difficulté, parce qu'elles contredisent le mal qui semble bien réel. Pourtant, ces grandes vérités nous libèrent. La gratitude favorise la guérison parce qu'elle représente la décision ferme de prendre le parti du sens spirituel. Mary Baker Eddy écrit dans Science et Santé avec la Clef des Écritures: « Tout ce qui guide la pensée spirituellement est profitable à l'entendement et au corps. » (p. 149)

Quelquefois, j'ai des journées difficiles, et cela m'aide alors beaucoup de passer littéralement tout mon temps à « remercier ». Il m'arrive de commencer en disant: « Mon Dieu, merci de subvenir à mes besoins. Merci d'être Tout. Merci de Ton amour immuable qui guérit. Merci pour le Christ. Pour ce qu'enseigne le Consolateur promis, la Christian Science. Merci de tous Tes bienfaits, notamment de la leçon sur la patience et la grâce que je retire inévitablement de ces difficultés. » Non seulement une prière comme celle-là aplanit mon sentier et allège mon fardeau, mais elle hâte aussi la guérison. Ce qui me perturbe disparaît souvent très vite.

Rendre grâce avant la guérison, c'est une façon d'affirmer avec conviction que Dieu gouverne.

Par conséquent, quelles que soient les circonstances, il existe toujours une bonne raison de continuer à rendre grâce. Cette raison, c'est toujours Dieu. S'il vous paraît difficile de remercier, commencez par les petites choses, par tout ce qui est bon, pur, intelligent, gentil autour de vous. Puis élargissez l'horizon de votre gratitude jusqu'à remercier Dieu de tout votre cœur, de toute votre âme, de toute votre pensée, pour « ses merveilles en faveur des fils de l'homme » (voir Ps. 107:8). Et ces « merveilles » comprennent votre guérison ! Que votre reconnaissance envers Dieu s'étende aussi aux autres. Après tout, leur bonté vient de Dieu. Par exemple, prenez le temps de remercier l'ami qui vous a aidé alors que vous traversiez des moments difficiles ou montrez-vous généreux envers ce membre de votre famille qui fait toujours des courses pour vous ou bien encore écrivez ce petit mot de remerciement que vous reportez depuis des mois.

Tous ces actes au caractère pratique se résument à une prise de conscience élargie du bien. Plus vous vous y exercez, plus il devient facile de « remercier Dieu en toutes circonstances ». Et qui plus est, la gratitude vous ouvre les yeux, vous permettant de discerner davantage le royaume de Dieu, maintenant même, bien plus que vous ne l'auriez imaginé.

Pour découvrir plus de contenu comme celui-ci, vous êtes invité à vous inscrire aux notifications hebdomadaires du Héraut. Vous recevrez des articles, des enregistrements audio et des annonces directement par WhatsApp ou par e-mail. 

S’inscrire

Plus DANS CE NUMÉRO / mai 2003

La mission du Héraut

« ... proclamer l’activité et l’accessibilité universelles de la Vérité toujours disponible... »

                                                                                                                                 Mary Baker Eddy

En savoir plus sur le Héraut et sa mission.