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Le Psaume 23: un défi à relever

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mai 2003


L’image du berger est une métaphore biblique saisissante. Elle donne immédiatement le sentiment d’être aimé, protégé. La société s’est transformée au cours des siècles, mais elle continue d’avoir besoin de bergers fidèles.

Un grand nombre de personnages bibliques bien connus furent des bergers: Abraham, Isaac, Jacob, les fils de Jacob ainsi que Moïse et David. Abel était berger et Caïn laboureur. Cultiver le sol était une nécessité, mais le système économique reposait sur les troupeaux de moutons et sur un bon berger. Les moutons fournissaient de la viande, du lait, de la laine, des peaux, etc. Et tout cela créait des emplois. Amos, le prophète, était un humble berger (voir Amos 7:14, 15).

La subsistance des propriétaires de troupeaux, des tondeurs, des laveurs de laine, des fileuses, des teinturiers, des tisserands, etc. dépendait du gardien des troupeaux.

Les moutons avaient une telle valeur qu’il fallait que le berger reste constamment près d’eux. Un mouton se perd facilement et c’est un animal sans défense. Il est de nature soumise, donc confiante, et il s’en remet au berger.

Le berger menait une existence solitaire car il devait s’éloigner de chez lui pour partir à la recherche de pâturages et de points d’eau pour son troupeau. Il mangeait simplement et s’abritait dans des refuges de fortune. Il avait peu de bagages, seulement une épaisse houppelande, un bâton et une houlette pour tout équipement et une flûte en roseau dont il jouait pour passer le temps ou calmer ses moutons. Il devait affronter les intempéries, se protéger et protéger son troupeau contre les animaux sauvages et contre les voleurs.

Si la vie d’un berger n’avait rien d’exaltant, elle comportait pourtant de grandes responsabilités. Chercher de nouveaux pâturages et des points d’eau, secourir les animaux qui s’étaient égarés, prendre soin des brebis qui allaient mettre bas et des jeunes agneaux, soigner les bêtes malades, tout cela faisait partie de ses tâches quotidiennes. A la fin de la journée, il ramenait les bêtes à la bergerie et les comptait afin de s’assurer qu’il n’en manquait pas. La bergerie était rudimentaire, il s’agissait souvent d’un simple enclos aménagé dans les buissons ou quelquefois d’une grotte. Le berger dormait avec les moutons pour les protéger et il lui arrivait de se coucher même en travers de l’entrée pour la bloquer.

Aujourd’hui, sur le marché du travail, le métier de berger serait considéré comme un poste pénible exigeant un supplément de salaire et diverses compensations. Ce n’était pas le cas dans l’Israël ancien. Les bergers étaient marginalisés, tout en bas de l’échelle sociale. Pourtant, le reste de la société était évalué par rapport aux qualités de l’humble berger, et cela s’étendait même à Dieu.

Les gens vivaient à la campagne et savaient combien les moutons dépendaient du berger. Il était donc normal qu’ils reconnaissent leur dépendance totale envers Dieu et qu’ils s’attendent à ce qu’Il prenne soin d’eux de la façon dont le berger prend soin de son troupeau. Très tôt, ils ont vu que le lien qui les unissait à Dieu pouvait être symbolisé par le lien qui unissait le berger à ses moutons. En bénissant Joseph, Jacob parle du « Dieu qui a été de tout temps mon berger, jusqu’à ce jour » (Gen. 48:15, d’après la Nouvelle Bible Segond).

Dans les documents bibliques les plus anciens, on remarque que Dieu est déjà perçu comme un berger. L’image du berger était si forte parmi le peuple que les prophètes s’en servirent pour l’avertir du départ en exil, pour le soutenir pendant cette épreuve et pour lui redonner courage après la dévastation d’Israël. Lorsqu’Israël tomba aux mains des Assyriens, Michée pria ainsi: « Pais ton peuple avec ta houlette, le troupeau de ton héritage, qui habite solitaire dans la forêt au milieu du Carmel ! Qu’ils paissent sur le Basan et en Galaad, comme au jour d’autrefois. » (7:14)

A l’inverse, on comparait les leaders politiques et religieux à des bergers infidèles. Lorsque Judah tomba aux mains de Babylone, Jérémie lança cet avertissement: « Malheur aux pasteurs qui détruisent et dispersent le troupeau de mon pâturage ! dit l’Éternel. C’est pourquoi ainsi parle l’Éternel, le Dieu d’Israël, sur les pasteurs qui paissent mon peuple: Vous avez dispersé mes brebis, vous les avez chassées, vous n’en avez pas pris soin; voici, je vous châtierai à cause de la méchanceté de vos actions, dit l’Éternel. Et je rassemblerai le reste de mes brebis de tous les pays où je les ai chassées; je les ramènerai dans leur pâturage; elles seront fécondes et multiplieront. J’établirai sur elles des pasteurs qui les paîtront; elles n’auront plus de crainte, plus de terreur, et il n’en manquera aucune, dit l’Éternel. » (23:1–4)

Tandis que les exilés se préparent au long voyage qui les ramènera chez eux, un autre prophète, Ésaïe, les rassure: « comme un berger, il [Dieu] paîtra son troupeau, il prendra les agneaux dans ses bras et les portera dans son sein; il conduira les brebis qui allaitent. » (40:11) Comme un bon berger, Dieu leur fournira de la nourriture et de l’eau, portera ceux qui ne peuvent plus marcher et les mères de jeunes enfants ne seront pas accablées.

Tout ce symbolisme se retrouve dans le Nouveau Testament et s’applique à Jésus ainsi qu’à ses disciples. Jésus va vers le peuple qu’il compare à « des brebis qui n’ont point de berger » (voir Marc 6:34). En outre, il parle de lui-même comme du « bon berger » et, dans une parabole, il se sert du thème du berger pour définir sa mission (voir Jean 10:1–18).

La métaphore du berger, qui représentait si bien la relation que le peuple avait avec Dieu, est mise en relief dans le plus beau des psaumes, le Psaume 23. Pour ne pas prendre le risque de le réduire à un joli poème, demandons-nous ce que signifiait pour les gens de l’époque le message de ce chant. Et que signifie-t-il pour nous aujourd’hui ?

Dans une société où la nourriture était peu abondante, la sécurité incertaine et l’espérance de vie bien courte, affirmer avec conviction que « l’Éternel est mon berger: je ne manquerai de rien », c’était adopter un point de vue radical. Ce n’est pas un petit poème sentimental. Il reflète la conviction du psalmiste: Dieu est une réalité. Dieu lui fournira le manger et le boire. Il sera en sécurité et trouvera un abri parce que Dieu le conduira dans « les sentiers de la justice ». Dieu le gardera en vie (« Il restaure mon âme »). Dieu agit ainsi « à cause de son nom », parce que c’est en accord avec la nature divine.

Si la vie du psalmiste est menacée, il n’a rien à craindre parce qu’il est entouré par la présence de Dieu. Il trouve le réconfort dans l’autorité, « la houlette et le bâton » de Dieu. S’il a été poursuivi par des ennemis, il se sent en sécurité parce que ce sont « le bonheur et la grâce » venus de Dieu qui le poursuivent à présent et se manifestent sous la forme d’une table magnifique. En s’en remettant à Dieu plutôt qu’à ses propres capacités, non seulement il a tout ce qu’il lui faut pour vivre, mais en outre il a un concept exubérant de ce que vivre signifie: « Ma coupe déborde. » Il ne doute pas. Il est reconnaissant envers Dieu qui subvient à ses besoins quotidiens. Il est en paix. Et ce n’est pas une situation provisoire ! « J’habiterai dans la maison de l’Éternel pour la longueur des jours. » (d’après la Nouvelle Bible Segond) Dieu, en tant que berger, est devenu une présence bien réelle pour lui.

De même que la survie de la société dans laquelle vivait le psalmiste dépendait du berger, de même l’être de chacun dépend individuellement de Dieu. Dans certaines régions pastorales du monde aujourd’hui, quand les gens entendent ce psaume, ils en perçoivent le message original qui leur assure qu’ils sont les enfants d’un Dieu qui les aime. Dieu est toujours un berger qui prend soin de Son troupeau.

Que signifie le Psaume 23 pour ceux qui, aujourd’hui, vivent à l’heure de la technologie ?

Aujourd’hui, le Psaume 23 nous met au défi de vivre modestement, d’être reconnaissants. Nous sommes mis au défi de ne pas toujours vouloir plus, de penser en termes de besoins plutôt que de désirs. Le Psaume 23 nous met au défi de faire confiance à Dieu, d’être des bergers fidèles, de façon à ce que nous-mêmes et d’autres puissent dire en toute humilité et sincérité: « l’Éternel est mon berger: je ne manquerai de rien. »

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