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Le pouvoir du “retour à la maison”

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mai 2003


Chaque semaine, on entend parler de gens qui doivent faire face à des menaces auxquelles ils semblent ne pas pouvoir échapper. Puis, de temps en temps, des récits encourageants décrivent des moyens de se libérer qui vont bien au-delà de ce que peut imaginer l'esprit humain.

Lors d'un congrès destiné à rendre hommage aux leaders religieux de ma région, j'ai entendu deux récits de ce genre. Lanny Pinola, de Point Reyes Station en Californie, membre de la tribu indienne des Kashia Pomo, a rappelé la période tragique de l'histoire des États-Unis où l'armée capturait des hommes des tribus indiennes pour les exécuter.

Un jour, des soldats arrivèrent au village des ancêtres de Lanny. Ils prirent tous les hommes âgés de 15 à 80 ans et les emmenèrent à cinq kilomètres du village pour les tuer. L'arrière-arrière-grand-père de Lanny se détacha du groupe. Il dit au capitaine qu'ils allaient mourir dignement, mais qu'ils voulaient d'abord chanter un chant de « retour à la maison ». Le capitaine leur en donna la permission. Les Pomos formèrent un cercle et se mirent à chanter. Quand ils eurent terminé, ils se retournèrent et virent que les soldats avaient ôté leur képi. Et le capitaine dit: « Laissez ces hommes tranquilles. »

L'armée s'en alla sans leur avoir fait de mal.

Cette histoire remarquable m'a fait réfléchir au pouvoir qui avait provoqué un tel changement dans les cœurs et les esprits. Des documents très anciens parlent de l'effet apaisant de la musique. Dans la Bible, il est relaté qu'un jeune musicien nommé David calma les angoisses du roi Saül en lui jouant de la harpe (voir I Samuel 16:23). Pourtant, je pense que, dans le cas des Indiens, ce fut autre chose que le chant (surtout un chant dans une langue que les soldats ne comprenaient pas) qui fit désobéir aux ordres des militaires tenus à l'obéissance. Je pense que le pouvoir qui a élevé tous ces hommes au-dessus de la terreur et de la violence, c'était l'idée universelle présentée dans ce chant, l'idée spirituelle du retour à la maison.

Ce concept tient aussi une place extrêmement importante dans la tradition chrétienne. Jésus dit un jour à ceux qui l'écoutaient, y compris à ceux qui complotaient de le tuer, qu'il savait d'où il venait et où il allait (voir Jean 8:14). Il disait qu'il venait de son Père, Dieu. Il parlait aussi d'aller dans la « maison de [son] Père » (voir Jean 14:2). Avant la crucifixion, il indiqua qu'il n'allait pas vers le néant ou la mort, mais vers l'Esprit divin qui était son origine.

Pour moi, cette idée de retour à la maison est très différente de l'interprétation courante selon laquelle la mort nous transporte vers un lieu appelé le ciel ou le paradis. Le retour à la maison, au sens spirituel, implique un déplacement mental que chacun peut accomplir jour après jour, ici même. Il est possible d'abandonner la peur d'être un organisme physique qui peut s'éteindre, pour « rentrer à la maison » vers la compréhension selon laquelle chaque personne est un être spirituel éternel, que Dieu aime éternellement.

Qu'est-ce qui peut aider quelqu'un à trouver cette compréhension, ce lieu de paix ? D'après Martha Niggeman, de Kentfield en Californie, autre leader religieux mis à l'honneur lors du congrès dont je parlais plus haut, c'est le pouvoir de l'Amour divin.

Il y a vingt ans, selon le diagnostic médical, Martha était maniacodépressive. Le traitement qu'on lui prescrivait n'avait pas d'effet, et elle faisait des séjours de plusieurs mois de suite à l'hôpital. Martha a décrit ainsi cette période de sa vie: « Je voguais sur un immense océan de ténèbres mentales, vivant avec des frayeurs qui me terrorisaient et la peur de m'auto-détruire. Il n'existait aucune solution humaine, aucun moyen de m'en sortir. » Or, comme les Indiens Pomos d'autrefois, Martha a trouvé la délivrance par une voie que l'esprit humain n'aurait pu prédire. En étudiant la Bible et le livre de Mary Baker Eddy, Science et Santé avec la Clef des Écritures, elle a découvert des idées spirituelles sur son origine et sa nature qui l'ont complètement guérie de manière permanente de la maladie mentale dont on disait qu'elle était incurable (voir Christian Science Sentinel, 22 janvier 1990).

A la fin du congrès, Martha s'est entretenue avec moi sur le fait que sa guérison pouvait être comparée à un « retour à la maison ». Elle m'a dit que le pouvoir du chant des Indiens était le même pouvoir, celui de l'Amour divin, qui avait dissipé ses peurs. « Nous “rentrons à la maison”, c'est-à-dire vers la vérité selon laquelle rien ne peut nous séparer de l'amour de Dieu, m'a dit Martha. Je me suis rendu compte que la chose la plus importante qui ressort du Sermon sur la montagne, c'est l'amour. Le pouvoir de l'Amour divin transforme les vies. Les soldats ont ôté leur képi devant ce pouvoir. »

La persévérance a constitué un élément essentiel dans la guérison de Martha, qui a pris plusieurs années. Dans les moments les plus difficiles, elle demandait à une praticienne de la Christian Science de prier avec elle. « Les idées sur l'amour infini de Dieu étaient vitales pour moi. Je suis devenue plus calme, plus libre, plus paisible. J'ai fait des pas en arrière certains jours, mais les ténèbres ne durent pas toujours, même quand elles le prétendent. L'Amour peut les dissiper. Il va les dissiper », a-t-elle affirmé avec une calme conviction.

Ces deux récits me rappellent que lorsqu'un problème ne semble pas avoir de solution, c'est seulement l'entendement humain qui ne voit aucun moyen de s'en sortir. Un diagnostic d'incurabilité. par exemple, signifie simplement que la connaissance médicale n'a pas encore de remède. Or, ce qui est formidable, c'est qu'il existe une connaissance et un pouvoir au-delà de ce que l'entendement humain connaît. J'aime décrire la tâche du chercheur spirituel comme un retour persistant à la maison, vers ce que l'Entendement divin connaît.

Science et Santé propose de nombreuse idées pratiques sur la manière de rentrer ainsi à la maison. En faisant allusion à l'exemple de Jésus, voici ce que dit ce livre: « De même que notre Maître, il nous faut passer du sens matériel au sens spirituel de l'être. » (p. 41) Il montre aussi comment entamer ce déplacement mental à chaque instant. J'ai trouvé une idée particulièrement utile à ce sujet dans le chapitre intitulé « Les pas de la Vérité ». Il y est question des sculpteurs qui étudient un modèle attentivement afin d'en reproduire une bonne ressemblance dans le marbre. Afin de bien modeler notre existence, il est important d'étudier un bon modèle. Pourtant, le modèle qu'un grand nombre contemple tend à n'être que ce que voient les sens physiques, un modèle qui comprend beaucoup d'imperfections et de souffrances. Pour obtenir de meilleurs résultats, il est nécessaire que chacun regarde constamment ce que Dieu connaît. Voici comment Science et Santé décrit le modèle spirituel: « Que le désintéressement, la bonté, la miséricorde, la justice, la santé, la sainteté, l'amour – le royaume des cieux – règnent au-dedans de nous, et le péché, la maladie et la mort diminueront jusqu'à ce qu'ils disparaissent finalement. » (p. 348)

Ce royaume des cieux, ces qualités de désintéressement, de bonté, de miséricorde, etc., constitue la véritable maison de chacun de nous. Ces qualités de l'Amour divin sont la vie et la substance réelles de chacun. Le foyer, ou le ciel, n'est pas un lieu éloigné où nous devons nous rendre, il est en nous. C'est la conscience divine qui est l'origine de chaque personne. C'est la conscience divine vers laquelle chacun se dirige, la nature céleste qu'il appartient à chacun d'exprimer dans une certaine mesure, chaque jour. Comprendre que les qualités de justice, de santé, de sainteté constituent tout ce que Dieu connaît de chaque personne, c'est rentrer à la maison vers l'amour de Dieu.

Le foyer, ou le ciel, n'est pas un lieu éloigné où nous devons nous rendre, il est en nous.

Ce n'est pas facile de cesser de nous préoccuper de notre vulnérabilité matérielle pour nous en remettre à cet idéal spirituel, notre seule maison et notre seule identité. L'imperfection et le danger donnent l'impression d'être bien réels, d'être incontestablement présents. Mais ils diminueront, affirme Science et Santé, à mesure que chacun d'entre nous s'écartera, avec persistance, du concept matériel de l'existence et qu'il contemplera et manifestera le plus possible le modèle spirituel chaque jour.

Il a été dit qu'on est ce qu'on pense. Une bonne idée à méditer est cette parole de Jésus: «... je sais d'où je suis venu et où je vais... » (Jean 8:14) Chacun vient du Père-Mère, l'Esprit divin, qui nous aime tous. Cette vraie nature n'est ni matérielle ni imparfaite, mais spirituelle et bonne. Il semble qu'il y ait d'autres options, mais finalement nous ne pouvons aller que vers l'Esprit. Nous ne pouvons que nous rapprocher de la bonté, de la santé et de toutes les qualités qui forment le royaume des cieux en nous. Personne n'est une simple suite d'échecs et de craintes. Dieu connaît chacun comme la merveilleuse expression immortelle de l'Amour. Aujourd'hui, chacun a la possibilité de trouver des moyens, même modestes, de manifester cette nature spirituelle.

Pour sortir du désespoir, il est nécessaire de continuer à rentrer à la maison, vers l'Amour divin, la seule réalité. Tout problème donne quelquefois l'impression de devoir durer éternellement, mais ce n'est pas le cas. L'amour de Dieu est éternel. Vous et moi, le monde entier, sommes à la maison, en sécurité en Dieu. Le pouvoir de cette idée est illimité.

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