Les experts prédisent des temps difficiles pour la chrétienté. Des spécialistes, comme Philip Jenkins, affirment qu'un immense fossé entre le nord et le sud va diviser les fidèles chrétiens au cours des prochaines décennies, et déclencher « des conflits tumultueux au sein du christianisme », comme on n’en a pas connu depuis que Martin Luther a lancé la réforme protestante, au début du XVIe siècle. Selon M. Jenkins, ces heurts et leurs conséquences détermineront l’avenir de la religion dans le monde façon beaucoup plus décisive que la pensée islamiste, bouddhiste ou hindoue. « The Next Christianity », Atlantic Monthly, octobre 2002, p. 53-68.
D'un côté, nous avons les chrétiens du nord, d’Amérique et d'Europe, plutôt libéraux, aisés, à la pointe de la technologie, plus intéressés par leur relation avec Dieu que par leur lien avec l’Église. D'un autre côté, nous avons les chrétiens du sud, d'Afrique, d’Amérique latine et d'Asie, plutôt conservateurs, moins avantagés du point de vue économique et technologique, attachés à la tradition et à l’église. Et souvent passionnément attachés à la guérison spirituelle.
La balance des forces, si l’on regarde simplement les chiffres, penche inexorablement vers le christianisme de l’hémisphère sud. En 2025, deux tiers des chrétiens y seront concentrés. Et d'après M. Jenkins, terrain sera propice à une gigantesque lutte pour le pouvoir entre les pôles nord et sud de la pensée chrétienne.
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