N’ayez pas peur !
Au moment où ce magazine part chez l’imprimeur (nous sommes début mars) le monde est plongé dans l’inquiétude, dans la peur d’une guerre imminente. Cette inquiétude est non seulement exprimée par les médias, mais elle perturbe aussi profondément bien des personnes partout dans le monde.
Le Héraut de ce mois-ci vous encourage à surmonter peurs et inquiétudes en reciblant vos pensées sur ce message:
• La paix est toujours possible. • Des solutions peuvent toujours être trouvées, même dans les moments les plus difficiles. • La bonté de Dieu a le pouvoir d’effacer la peur. • Seul Dieu, l’Amour tout-puissant, gouverne en toute situation.
Les récits du dossier de couverture parlent de différentes peurs auxquelles des gens ordinaires ont dû faire face et de la manière dont ces peurs ont été vaincues. Ce message biblique est vraiment pour chacun: N’ayez pas peur !
En compagnie de quelques amis, je regardais à la télévision une comédie où il était question d'une famille qui avait peur de tout ce qui lui était inconnu. La pièce s’intitulait: « La famille Peureuse. » Dès qu’on sonnait à la porte ou qu'on annonçait des nouvelles inhabituelles au journal télévisé, tous les membres de la famille se mettaient à hurler, à s’accrocher les uns aux autres et ils avaient les cheveux qui se dressaient sur la tête. La peur était ainsi ridiculisée et c’était très drôle.
Pourtant, pour un grand nombre de gens, la peur n’a rien de risible. A leurs yeux, c’est un sentiment bien réel, capable de les paralyser en les empêchant d’être productifs et de profiter de la vie.
Il y a plusieurs années, j’ai été en proie à des peurs soudaines et intenses, sans raison apparente. Elles survenaient souvent sans prévenir. Il me fallait même parfois lutter pour rester consciente. En général, les gens autour de moi ne se rendaient pas compte de ce qui se passait. J’avais honte de cette peur inexpliquable, au point d’éviter les situations où je me trouvais en présence d’autres personnes. Il me paraissait impossible de dire à quelqu’un, au beau milieu d’une conversation, que j’avais besoin de sortir pour aller prier ! Très souvent, le matin, j’aurais préféré rester couchée que de me lever pour affronter la journée. Mais je ne cédais pas à cette envie. Dès que j’étais levée, je faisais même le lit immédiatement pour ne pas être tentée de me recoucher.
Ces terribles peurs m’ont harcelée pendant un certain nombre d’années. A chaque nouveau combat, les pensées dont j’avais besoin venaient à mon secours. J’ai étudié dans la Bible et les œuvres de Mary Baker Eddy des passages contenant les mots « peur », « amour », « entendement », etc.
Le verset biblique suivant m’a beaucoup aidée: « La crainte n’est pas dans l’amour, mais l’amour parfait bannit la crainte... » (I Jean 4:18) Je me suis dit que l’ « Amour parfait » qui bannirait la peur, c’était Dieu. Puisque l’Amour infini et spirituel est parfait, sa présence et sa nature mêmes détruisent le mal. Le mal n’a rien de parfait, donc l’amour parfait de l’Esprit le chasse. J’ai prié avec ferveur pour prendre conscience de tout ce qui m’empêchait de comprendre et de connaître cet amour parfait et pour m’en débarrasser.
Malgré la persistance de cette peur qui revenait assez souvent, mon rythme de vie ne se ralentissait pas et ne me donnait pas la possibilité de m’enfuir pour aller prier au sommet d’une montagne. Mon mari, par exemple, était aumônier militaire, et je l’aidais dans ce travail. En outre, je souhaitais devenir praticienne de la Christian Science et je commençais à avoir des patients. C’est le moment aussi où nous avons adopté nos enfants et en avons accueilli d’autres dans notre foyer pendant quelque temps. Je chantais en public.
Peu à peu, je me suis rendu compte que j’étais capable de continuer à vivre, malgré la peur. Je savais que Dieu, l’Esprit, me montrerait que la crainte n’a aucun pouvoir. Quand je me disais que je n’en pouvais plus, cette phrase de Science et Santé me redonnait courage: « La crainte n’a jamais fait cesser l’être et son action. » (p. 151) J’apprenais que j’étais l’expression de l’être de l’Esprit, et qu’il était donc impossible que je sois privée d’une activité normale.
Puis il y eut un moment décisif. Une nuit, je me suis réveillée, en proie à la peur. Je ne voulais pas déranger ma famille. Je suis donc restée debout dans la chambre, dans l’obscurité, et j’ai prié de tout mon cœur pour m’élever au-dessus de cette terrible sensation. A l’époque, nous habitions au Texas où le ciel est particulièrement beau la nuit. En priant, l’idée m’est venue d’aller à la fenêtre, de relever le store et de regarder les étoiles. J’ai été consternée de découvrir qu’il n’y avait pas une seule étoile en vue. Le ciel était couvert.
D’abord, j’ai eu l’impression que Dieu m'avait abandonnée. Néanmoins, j'ai continué à L'écouter pour me laisser guider, malgré le sentiment de panique qui s'était emparé de moi. Finalement, une question s'est posée à moi tout doucement: « Les étoiles sont-elles là ? » « Oui », ai-je répondu. Puis j'ai entendu une explication tendre mais ferme: « Les étoiles sont parfaitement en ordre... comme tes pensées. Pas un seul nuage au monde ne peut altérer l'ordre des étoiles. De même, tes peurs et tes angoisses sont incapables d'altérer les pensées que Je te donne. Ces pensées sont parfaitement en ordre maintenant même. » J'ai alors ressenti une paix profonde. La crainte a complètement disparu. Je suis allée me recoucher et je me suis rendormie, enveloppée dans les bras de l'Amour.
Les étoiles étaient parfaitementen ordre... comme mes pensées.
J'avais cru à tort que je pouvais choisir d'avoir de bonnes ou de mauvaises pensées. Je n'avais pas compris qu'étant l'enfant de Dieu, mes pensées étaient tout autant créées par le seul Créateur que le reste de mon être. Puisque les pensées que Dieu communique à Sa création sont bonnes et spirituelles, pures et immuables, il leur est impossible de devenir dissemblables à Dieu, inférieures à leur origine divine.
A mesure que je comprenais de mieux en mieux ce nouveau concept, j'ai pris conscience du fait que nous nous souvenons du passé et que nous prévoyons l'avenir, mais Dieu et Sa création vivent pour toujours dans le présent. C'est là que vous et moi existons, parce que nous sommes des êtres spirituels qui vivons dans l'éternité, non dans le temps. Ce fait nous libère du sentiment d'avoir notre origine dans un processus matériel, plutôt qu'en Dieu. Car le processus matériel peut impliquer, dès la conception, l'héritage d'un ADN ou d'un trait négatif propre à une famille. Les souffrances découlant de dommages causés par l'environnement, par la drogue, les accidents, des tendances contre nature, etc., peuvent être éliminées lorsqu'il devient clair que toute pensée réelle est un message venant tout naturellement du Père-Mère universel que nous appelons Dieu. Nous discernons alors la vie telle qu'elle est réellement, telle que Dieu l'a créée.
Mary Baker Eddy savait ce que signifie connaître un renouveau dans sa vie. Dans son autobiographie, Rétrospection et introspection, elle écrit: « L'histoire humaine a besoin d'être révisée, et le souvenir matériel effacé. » (p. 22) Cela n'est possible qu'en raison du fait que l'histoire matérielle n'est pas une histoire de la réalité, mais de nos a priori sur la réalité. Dans cette prétendue réalité, l'existence du bien et du mal semble possible, mais ce que Dieu connaît constitue la seule réalité, et Dieu est toute bonté. Comprendre ce fait, même imparfaitement, commence à nous libérer des fardeaux et des peurs associés au passé, au présent et au futur. Les pensées que Dieu nous donne nous appartiennent dès maintenant. Elles nous ont toujours appartenu et elles nous appartiendront toujours.
Nous ne sommes pas obligés d'attendre d'avoir vaincu toutes nos peurs avant de revendiquer notre liberté. La Bible dit que Dieu prépare une table pour nous « en face de [nos] adversaires » (voir Ps. 23:5). Nous sommes en sécurité dans notre découverte de Dieu, notre Entendement qui ne connaît pas la peur. Nous sommes sous la garde de Dieu. Nous sommes chez nous, dans Son amour.
Après cette nuit au Texas, je suis encore passée par quelques moments de panique, moins intenses qu'auparavant, et bientôt les accès de peur soudaine ont fini par disparaître totalement. Maintenant, j'aime les nuits étoilées, même lorsque le ciel est nuageux, parce que je sais que les étoiles sont toujours là, parfaitement en ordre, comme les pensées que je reçois de Dieu.
