N’existe-t-il aucune lueur d’espoir pour celui qui a enfreint la loi et purge une peine de prison? Doit-on le considérer comme un rebut de la société ? Devons-nous lui tourner le dos ?
Pour tous ceux qui ont déjà travaillé dans le milieu pénitentiaire (en qualité de visiteurs de prison ou de bénévoles), la réponse à ces questions revêt de merveilleuses promesses. D’ailleurs, il est toujours possible de voir quelqu’un se libérer des croyances asservissantes ayant entraîné son incarcération. En travaillant avec des détenus comme visiteuse de prison, je suis toujours fascinée par la curiosité spirituelle d’un grand nombre d’entre eux. Il semble que les circonstances de leur détention accaparent toute leur attention au point qu’ils se rendent compte de la nécessité de changements radicaux dans leur existence.
C’est alors que la Christian Science entre en scène en leur montrant une vision d’eux-mêmes extrêmement différente de celle qu’ils ont. En effet, les personnes purgeant une peine de prison semblent avoir comme dénominateur commun un manque d’estime d’elles-mêmes. Même l’aspect extérieur le plus dur cache souvent un profond sentiment d’infériorité, sentiment qui, la plupart du temps, date de l’enfance et s’est renforcé avec les années. Finalement, ce concept erroné est accepté comme un fait, et la personne se met alors à manifester tout ce qu’on associe généralement à cette croyance. Cela doit être extraordinaire pour cette personne de s’entendre dire: « Vous êtes l’enfant de Dieu. Vous êtes la ressemblance et l’image de Dieu. » Imaginez entendre cela pour la première fois ! Cette vérité, dès qu’elle est énoncée, rencontre quelquefois la dérision ou le mépris, mais elle parle aussi au cœur affamé de celui qui veut désespérément y croire.
Au premier chapitre du livre de la Genèse, dans la Bible, Dieu dit: « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance...» Le récit continue ainsi: « Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, il créa l’homme et la femme. » Gen. 1:26, 27. Il s’agit de la création spirituelle; Dieu est l’Esprit et Sa création n’exclut personne. Chacun de nous est l’enfant chéri de Dieu. Cet amour dispensé par Dieu est le cœur de ce qu’enseigne la Christian Science; c’est l’un des points essentiels permettant d’aider ceux qui sont aux prises avec la croyance pernicieuse insinuant qu’ils sont séparés de Dieu.
Chaque facette de la Christian Science transforme et régénère par le Christ, la Vérité. La Science du Christ délivre les hommes et les femmes du péché. C’est une oasis en plein désert pour tous ceux qui cherchent à se libérer du terrible fardeau que fait peser le péché. Les qualités que Jésus-Christ aimait et exprimait nous apparaissent tandis que nous aspirons à un meilleur style de vie — une vie sans péché — et que nous le recherchons. Un grand nombre de personnes incarcérées, surtout les récidivistes, sont au moins capables de reconnaître qu’il faut que quelque chose change dans leur existence. Ils ne savent peut-être pas comment, mais ils en voient la nécessité et sont en général prêts à examiner les solutions possibles.
La Bible nous transmet l’appel de Dieu: « Vous tous qui avez soif, venez aux eaux, même celui qui n’a pas d’argent ! Venez, achetez et mangez... » Ésaïe 55:1. La première étape, la réceptivité, mène tout naturellement à l’étape suivante, la repentance. L’exhortation de Dieu au repentir ne s’adresse pas à la pensée en la menaçant de la fureur et du châtiment divins, car Dieu est l’Amour universel; Il n’est pas un dieu de haine. L’exhortation divine ne prend pas non plus la forme d’une peine infligée par la volonté d’une personne sur une autre. La conscience individuelle se repend après avoir reçu le Christ, le message divin de la Vérité. Cette repentance signale une prise de conscience de l’irréalité de l’asservissement au péché et de la possibilité de briser les chaînes de cet esclavage.
L’une des conséquences les plus irrésistibles de l’activité du Christ dans la conscience, c’est l’assurance qu’il n’est jamais, jamais trop tard pour qu’une personne change. Aux yeux de quelqu’un qui se débat avec la toxicomanie, des pensées meurtrières, des tendances perverses ou tout autre vice, l’idée de l’amour inconditionnel de Dieu agit comme un dissolvant qui fait disparaître les croyances hypnotiques et asservissantes.
Science et Santé de Mary Baker Eddy affirme: « En obéissant patiemment à un Dieu patient, travaillons à dissoudre avec le dissolvant universel de l’Amour l’erreur adamantine — la volonté personnelle, la propre justification et l’amour de soi — qui fait la guerre à la spiritualité et qui est la loi du péché et de la mort. » Science et Santé, p. 242. Ce dissolvant de l’Amour incite la pensée à prendre conscience d’une identité spirituelle plus élevée, — notre être réel — qui ne nous apparaissait pas clairement. Pourquoi ne la voyions-nous pas ? Parce que les pensées pécheresses comme la haine, la luxure, la méchanceté, l’envie et la vengeance (pour n’en citer que quelques-unes) obscurcissent la perception humaine de l’homme réel et spirituel. Pourtant, puisque le Christ est toujours actif dans la conscience, nous sommes à même de discerner de mieux en mieux cette noble et belle identité. Le Christ nous inspire naturellement le profond désir de mieux connaître l’individualité spirituelle qui se révèle. Ce réveil nous montre la proximité et la tendresse pure de Dieu. A la faveur de ce réveil, les croyances pécheresses cèdent devant la volonté du Père. Peu à peu, le péché, qui semblait prépondérant dans la conscience de quelqu’un, laisse la place à des concepts divins et finalement à l’admission de la réalité spirituelle.
Il savait que les étiquettes qu’on lui avaient collées sur le dos ne signifiaient rien pour Dieu.
Lorsqu’a lieu ce réveil provoqué par le Christ, il est irrésistible parce qu’il exhorte la personne à se débarrasser d’un faux concept d’elle-même et à se rendre compte de tout ce que Dieu a en réserve pour elle. Il devient évident que l’homme est vu comme l’héritier de Dieu; c’est l’élan divin qui détruit le concept du mal et régénère le prétendu pécheur. La paix qui accompagne ce réveil spirituel est incomparable.
Un détenu auquel je rendais visite régulièrement était très amer et éprouvait une grande haine envers celui qu’il considérait responsable de son arrestation et de son emprisonnement. A chaque fois que nous nous voyions, il me disait que, dès sa sortie de prison, il irait « casser la figure à ce type ». Néanmoins, à mesure que nous étudiions la Bible et Science et Santé, il s’est mis à se concevoir différemment. Il aimait beaucoup savoir qu’il n’était pas un perdant, que les étiquettes que la société lui avait collées sur le dos ne signifiaient rien pour Dieu — elles Lui étaient même inconnues, et qu’il était non seulement possible mais essentiel de connaître une nouvelle naissance, une régénération spirituelle.
Tout en entretenant cette nouvelle vision de lui-même, il est parvenu lentement à pardonner à l’homme qu’il croyait haïr. Il alla même jusqu’à dire que si ce dernier ne l’avait pas dénoncé, il n’aurait peut-être jamais découvert Dieu et sa véritable identité d’enfant de Dieu. Il a ensuite été libéré et on m’a dit qu’il s’était réconcilié avec cet homme. En outre, il mène une existence davantage en accord avec son véritable statut spirituel.
Science et Santé nous dit: « L’asservissement de l’homme n’est pas légitime. Il cessera dès que l’homme entrera en possession de son héritage de liberté, la domination que Dieu lui a donnée sur les sens matériels. Les mortels affirmeront un jour leur liberté au nom du Dieu tout-puissant. [...] Abandonnant leurs croyances actuelles, ils reconnaîtront l’harmonie en tant que réalité spirituelle et la discordance en tant qu’irréalité matérielle.»Ibid., p. 228.
Quelle libération de savoir que rien n’existe en dehors des bras étendus de Dieu dont Il nous entoure et où nous sommes donc en sécurité à chaque instant !
