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La nouvelle femme – et le nouvel homme

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’octobre 1998


Il est naturel à chacun de nous de refléter toutes les qualités masculines et féminines de notre divin Père-Mère.

« Dieu m'a ouvert une porte », déclare Liz Lopez Spence. Pasteur de l'église Méthodiste Unie, deuxième par le nombre de membres dans le Minnesota, elle fait partie des quelques femmes qui, aux États-Unis, sont parvenues à gravir les échelons de la hiérarchie ecclésiastique.

Ce faisant, elle a prouvé que la barrière invisible – qui empêche les femmes d'occuper les postes à responsabilités dans les églises – n'est pas indestructible.  Lori Sharn, « Clergy still tough career for women », USA TODAY, 9 juillet 1997, p. 1A.

Au cours de la dernière décennie, le nombre de femmes devenues ministres du culte a énormément augmenté. Environ un tiers des personnes qui étudient la théologie et la religion aux États-Unis et au Canada sont des femmes. C'est 10% de plus qu'en 1972. A San Francisco, sur les onze écoles de théologie de la région, six comptent plus de femmes que d'hommes. Ajoutez à cela le fait que, dans le monde entier, la majorité des personnes qui vont à l'église sont des femmes, et vous avez un changement majeur qu'on appelle souvent la « féminisation » de la religion.

Toutefois, certains s'inquiètent de cette présence grandissante des femmes. Ils ont peur que rendre un culte à Dieu ne soit catalogué comme étant exclusivement une activité « féminine ». Ils vont même jusqu'à suggérer que c'est la raison pour laquelle certains hommes, aux États-Unis, se rendent à des rassemblements religieux masculins, organisés dans des stades au lieu d'aller à l'église.

Mais peut-être se passe-t-il quelque chose de plus important dans le domaine de la religion, de bien plus important. Peut-être parlons-nous de l'évolution du concept de Dieu entretenu par le public. Un concept qui va plus loin que l'image traditionnelle représentant Dieu sous la forme d'un père. Un concept élargi qui transcende les limites matérielles de toutes sortes, y compris celles qui différencient les hommes des femmes.

La compléte égalité des sexes est à présent considérée comme étant un but humain qu'il est possible d'atteindre.

Au début de cette décennie, les auteurs de Megatrends 2000, John Naisbitt et Patricia Aburdene, ont discerné cette tendance. Ils ont prédit que les gens allaient remettre en cause le concept patriarcal d'un Dieu masculin, qu'ils allaient aussi poser une question bien plus large: « Pourquoi... parler de Dieu le Père sans reconnaître aussi que Dieu est Mère ? » Megatrends 2000 (New York: William Morrow and Co., 1990), p. 273.

Bien entendu, nous qui approchons à grands pas du XXIe siècle, nous ne sommes pas les premiers à penser intuitivement que Dieu est aussi une Mère. Il y a environ 2500 ans, le prophète Ésaïe, dans la Bible, rapporte ce que Dieu dit à Son peuple: « Comme un homme que sa mère console, ainsi je vous consolerai. »  Ésaïe 66:13.

Nous ne sommes pas non plus les premiers à considérer que la femme est l'égale de l'homme aux yeux de Dieu. Les fondateurs des principaux courants religieux du monde, le judaïsme, le christianisme, l'islam et le bouddhisme, l'ont tous naturellement pressenti. Ce sont leurs disciples qui, parfois au bout de plusieurs siècles, n'ont pas préservé cette vision originale.

La vision qu'avait Jésus de la femme

Jésus-Christ, le Fondateur du christianisme, traitait les hommes et les femmes de façon si égale qu'un érudit a dit de lui qu'il était « révolutionnaire » dans ce domaine. En s'opposant à des siècles de tradition, Jésus conversait avec les femmes en public, les instruisait, les guérissait, prenait leur défense et exhortait les hommes à les respecter. Des femmes faisaient partie de ses disciples les plus fidèles. Elle l'ont soutenu jusqu'à crucifixion. Et elles ont été les premières à le reconnaître après sa résurrection.Oxford Companion to the Bible (New York: Oxford University Press, 1995), p. 807.

En agissant ainsi, Jésus ne revenait-il pas aux idées spirituelles du premier chapitre de la Bible, où « l'homme et la femme » sont créés par Dieu de façon simultanée et égale ? « Dieu créa l'homme à son image », nous disent les Écritures hébraïques, « il le créa à l'image de Dieu, il créa l'homme et la femme. »  Gen. 1:27. Ainsi, ni l'homme ni la femme n'exprime seul la totalité de l'être de Dieu. C'est l'ensemble complet formé par les qualités masculines et féminines qui constitue l'homme à l'image de Dieu. Et il n'existe aucune concurrence entre les expressions de Dieu, elles ne se font pas d'ombre. Ensemble, l'homme et la femme de la création de Dieu font rayonner le spectre entier des « couleurs » divines, ou belles qualités. Ensemble, ils reflétent la paternité et la maternité pures et spirituelles de Dieu.

Il est vrai que le récit allégorique qui suit ce premier chapitre de la Bible expose une vision très différente de l'homme et de la femme. Et deux mots hébreux distincts (Ish et Isha) sont utilisés pour exprimer cette vision de l'homme et de la femme dépendants l'un de l'autre, de ces deux mortels dont les faiblesses innées leur apportent des ennuis sans fin. L'histoire se termine sur leur cruel châtiment infligé par un Dieu masculin qui avertit la femme que, désormais, son mari « dominera » sur elle. Gen. 3:16.

Or, Jésus ne tint aucun compte de ce triste héritage de domination et de soumission fondé sur la différence entre les sexes. Il incarna – au cours de sa mission de guérison empreinte de compassion – les qualités les plus élevées de l'homme et de la femme.

L'Église chrétienne primitive poursuivit la mission de Jésus dans le même esprit, avec les hommes et les femmes travaillant côte à côte. Ils priaient, enseignaient, prêchaient, guérissaient, fondaient des églises – et parfois même étaient emprisonnés – ensemble. Ce n'est que quelques siècles plus tard que cette idée de l'égalité entre les hommes et les femmes fut perdue, de même que d'autres éléments essentiels du christianisme primitif comme la guérison spirituelle.

Un nouveau concept de Dieu – et de la femme

Ce fut Mary Baker Eddy – élvée dans la culture du XIXe siècle où les femmes n'avaient le droit ni d'être propriétaires ni de voter – qui, la première, énonça une alternative claire et bien élaborée à la théologie patriarcale. Pour elle, l'amour de Dieu qui guérit semble être plus compréhensible, si on le conçoit en termes de masculinité et de féminité. « Père-Mère est le nom de la Divinité, écrit-elle dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, nom qui indique Sa tendre relation à Sa création spirituelle. » Science et Santé, p. 332.

Au cours du siècle dernier, ses oeuvres firent découvrir et permirent de populariser le concept de Dieu en tant que « Père-Mère ». Ce concept eut un profond impact sur la société. Il fit connaître aux hommes et aux femmes du monde entier l’extraordinaire étendue de la nature de Dieu. Ses qualités simultanées de Père et de Mère, Sa puissance et Sa douceur, Son intelligence et Sa créativité, Son affection d’Époux et d’Épouse, Son action qui guérit et régénère.

Et savoir que Dieu est Père et Mère nous aide tous – hommes et femmes – à comprendre qui nous sommes réellement. Cela nous permet de voir combien il est naturel à chacun de nous de refléter toutes les qualités masculines et féminines de notre divin Père-Mère. Les hommes sont libres d'exprimer des qualités « traditionnellement » féminines comme la sensibilité, la tendresse, la souplesse de caractère, la grâce, l'affection maternelle. Les femmes sont libres d'exprimer des qualités « traditionnellement » masculines comme la force mentale, la persévérance, la clarté de pensée, le courage, la noblesse d’âme.

Les hommes sont libres d’exprimer des qualités « traditionnellement » féminines comme la sensibilité, la tendresse, la souplesse de caractère, la grâce, l’affection maternelle.

Comprendre la nature spirituelle de l’homme et de la femme créés par Dieu nous épargne le mauvais côté de l’homme et de la femme mortels. Parce que la masculinité et la féminité de Dieu n’ont pas de mauvais côté. Sa masculinité n’est ni insensible ni dominatrice. Sa féminité ne connaît ni la sensiblerie ni la faiblesse. Et puisque vous et moi tirons notre véritable masculinité et féminité spirituelles de Dieu, nous ne pouvons pas souffrir non plus de ces mauvais côtés.

La paternité et la maternité de Dieu ne s'opposent jamais l'une à l'autre. Elles sont, ainsi que l'explique Science et Santé, les facettes tout harmonieuses d’un unique Dieu.8 Par conséquent, les éléments masculins et féminins véritables dans notre société, dans notre famille ou en nous-mêmes ne peuvent pas non plus être en conflit. En exprimant Dieu, ils coopèrent paisiblement, pour le bien de toute la famille humaine.

Le concept de la paternité et de la maternité de Dieu entretenu par la Christian Science, en exerçant tranquillement son influence sur le monde depuis plus d’un siècle, a contribué à d’énormes changements. Dans de nombreux pays, les femmes ont maintenant le droit de voter et d’être propriétaires. Elles entreprennent avec succès des carrières professionnelles autrefois réservées aux hommes – y compris dans la religion. Et la complète égalité des sexes, que la Christian Science a toujours défendue, est à présent considérée par de nombreuses personnes comme étant un but humain qu’il est possible d’atteindre.

Malgré tout, le plus important est que le concept de Père-Mère aide des milliers – peut-être des millions – de gens à mieux comprendre Dieu. Des gens comme mon ami Mike qui n’avait jamais eu confiance en Dieu jusqu’au jour où il apprit à L’aimer en tant que Père-Mère. Et comme Kathryn, qui était intimidée par ses collègues masculins jusqu’au jour où elle apprit qu’ils reflétaient, et elle aussi, la force et la douceur, le courage et la sollicitude de leur Père-Mère Dieu. Et comme un nombre incalculable d’hommes et de femmes, à l’exemple du pasteur Liz Spence qui a pris conscience d’une toute nouvelle façon de concevoir l’homme et la femme en se rapprochant de notre Père-Mère Dieu.

Et cela ne peut que continuer. Chaque jour, le concept de Dieu qu’a la civilisation s’élargit et doit nous aider à progresser en nous faisant passer par la porte qu’Il a ouverte pour chacun de nous. Une porte qui s’ouvre sur l’émancipation de l’homme et de la femme. Sur le nouvel homme et la nouvelle femme. Sur des possibilités que nous n’avons même pas encore imaginées !


Rédactrice adjointe pour Le Héraut de la Christian Science, The Christian Science Journal et le Christian Science Sentinel

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