J’ai joué de la clarinette de l’école élémentaire jusqu’à l’université. Quand je regarde en arrière, je m’aperçois que j’étais souvent tenté de mesurer ma valeur, dans un groupe ou sur le plan individuel, par rapport à la place que j’occupais dans la formation musicale où je jouais.
Plus j’avais une position importante, plus j’avais de valeur en tant que clarinettiste, ou du moins, c’est ce que je pensais. Je faisais preuve d’un esprit de compétition très intense et j’ai perdu beaucoup d’amis à cause de cela. C’est seulement quand je n’ai plus eu l’occasion de jouer que je me suis rendu compte à quel point j’avais été induit en erreur.
Avez-vous déjà eu l’impression que vous feriez n’importe quoi pour être le premier ? Peutêtre avez-vous entendu parler d’amis dont les relations ont été mises en péril parce qu’ils étaient en concurrence, cherchant tous deux à obtenir la meilleure note, être reconnus ou même aimés ? Les reportages sur les athlètes qui prennent des médicaments interdits afin d’accomplir de meilleures performances, sur les bagarres qui se déclarent entre les adversaires lors de rencontres sportives, et même sur le manque d’honnêteté entre les membres d’une même famille, montrent la nécessité de mieux comprendre la nature du talent et de la valeur d’une personne. A ce propos, un récit biblique qui met en scène deux disciples de Jésus, Jacques et Jean, peut s’avérer instructif.
Un jour, Jacques et Jean s’approchèrent de Jésus pour lui demander qu’il leur accorde des positions importantes parmi ceux qui le suivaient. Lorsque les autres disciples l’apprirent, ils se mirent en colère. Le feu de la compétition s’était allumé même au sein de ce groupe de personnes choisies. La Bible ne nous dit pas si ces deux disciples se sentaient supérieurs aux autres ni si leur demande venait du désir sincère de se rapprocher du Maître et de Dieu. Néanmoins, elle nous dit qu’ils souhaitaient occuper des positions supérieures à celles des autres.
Jésus se tourna vers eux et leur répondit: « Quiconque veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur; et quiconque veut être le premier parmi vous, qu’il soit l’esclave de tous. Car le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs. » Marc 10:43–45. Jésus indiquait par ces paroles qu’il est indispensable de rester humble, bon et aimant pour réussir.
Il nous apprit que notre véritable identité est celle d’un enfant de Dieu. Il déclara: « Le royaume de Dieu est au milieu de vous. » Luc 17:21. Cela nous renvoie au statut de l’homme par rapport à Dieu: le règne de Dieu est au dedans de nous. La vraie nature de l’homme, à l’image de Dieu, est pure, intelligente, sage, forte, parfaite; l’homme exprime Dieu. Rien n’est plus précieux que cela, rien n’est plus nécessaire !
En réalité, ce ne sont pas deux personnes qui sont en compétition. La difficulté consiste à surmonter les limites. En nous appuyant sur la loi de Dieu, nous sommes prêts chaque jour à relever ce défi par des vues, à la fois nouvelles et anciennes, de l’identité véritable — vues qui affirment notre bonté et notre perfection quelles que soient les circonstances, et qui détruisent l’égoïsme et la timidité. Résoudre un problème de math, jouer au football, tout ce que nous entreprenons est toujours l’occasion de démontrer notre maîtrise et nos facultés données par Dieu.
Dans Science et Santé de Mary Baker Eddy, une phrase dit ceci: « Les courants calmes et forts de la vraie spiritualité, dont les manifestations sont la santé, la pureté et l’immolation du moi, doivent approfondir l’expérience humaine, jusqu’à ce que l’on voie que les croyances de l’existence matérielle ne sont qu’une simple tromperie, et que le péché, la maladie et la mort cèdent la place pour toujours à la démonstration scientifique de l’Esprit divin et à l’homme de Dieu, spirituel et parfait. » Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 99.
J’avais perdu tout esprit de compétition et souhaitais seulement être l’expression de Dieu.
A mesure que je concevais ma valeur en termes spirituels, je me sentais libre. J’ai choisi de me tourner vers Dieu et de laisser les « courants calmes et forts de la vraie spiritualité » définir ma pensée et mes actes. Pendant cette période, plusieurs choses qui limitaient mon existence ont disparu. Lorsque j’ai eu la possibilité de jouer de la clarinette à nouveau, je l’ai fait avec un plus grand bonheur et une plus grande joie. J’avais perdu tout esprit de compétition et souhaitais seulement être l’expression de Dieu.
Que se passe-t-il quand quelqu’un se montre jaloux de vous ou qu’il tente même de vous nuire ? Nous avons aussi la domination sur ces difficultés. Nous avons le pouvoir de rester fidèles à notre but réel et de faire la volonté de Dieu. Nous sommes capables d’exprimer l’amour de Dieu qui donne à chacun la domination sur le mal et détruit les aspects néfastes de la compétition. Science et Santé affirme: « En tous temps et en toutes circonstances surmontez le mal par le bien. Connais-toi toi-même, et Dieu te donnera la sagesse qu’il te faudra pour remporter une victoire sur le mal et Il t’en fournira l’occasion. Revêtu de la panoplie de l’Amour vous êtes à l’abri de la haine humaine. » Science et Santé, p. 571.
Jésus discerna chez Jacques et Jean les possibilités de progresser en grâce et dans la spiritualité. Et ils sont certainement devenus des hommes de valeur dignes d’être respectés. Malgré leurs erreurs, ils furent, avec Pierre, parmi les disciples les plus proches de Jésus et furent témoins d’événements importants importants au cours de la mission du Maître. Quand nous cessons d’entrer en compétition avec les autres, quand nous écoutons Dieu humblement pour connaître le plan qu’Il a préparé et que nous sommes prêts à Le suivre, nous aussi, nous deviendrons des modèles de spiritualité et de grâce en montrant notre véritable valeur d’enfants de Dieu. En outre, nos talents aideront également les autres.
