Savoir qu’il n’y a qu’un seul Entendement, une seule conscience — l’Entendement divin qui est Amour — est une chose formidable. Cela nous met à même de reconnaître « qu’il est agréable, qu’il est doux pour des frères de demeurer ensemble » Ps. 133:1;. Cela nous fait avoir confiance dans l’assurance donnée par Christ Jésus que « là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux » Matth. 18:20;. N’est-ce pas caractéristique de l’église véritable ?
Le Christ est toujours présent, la vraie idée de Dieu et de la filialité de l’homme avec Dieu. Il est éternellement vrai que nous sommes inséparables de la Vie qui est Dieu et cette unité immortelle constitue tout ce qui existe — Dieu, l’Entendement et Son idée, Sa création. Le fait qu’il n’y a qu’un seul Dieu est notre protection contre tout ce qui n’est pas de Dieu. Dieu étant Un, Il est Tout, et tout ce qui n’est pas de Dieu n’est rien. Dieu a gravé cette certitude, ce premier de Ses commandements, dans la conscience humaine: « Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face. » Ex. 20:3;
Mrs. Eddy écrit dans Science et Santé: « Dieu est un. La totalité de Dieu constitue Son unité. Dans le sens générique l’homme est un, et dans le sens spécifique l’homme signifie tous les hommes. » Science et Santé, p. 267; Notre unicité, c’est-à-dire, notre unité, avec Dieu et entre nous, existe maintenant, ici, partout et elle est bonne. Nous pouvons avoir l’impression de venir de divers endroits et d’horizons très différents, mais cette croyance de distance et de séparation n’existe qu’au sens humain. En réalité nous avons toujours été un avec l’Esprit, nous sommes un maintenant et nous le serons pour l’éternité.
Mais n’avons-nous pas l’impression parfois qu’il y ait autre chose que Dieu, que Dieu n’est pas réellement Tout ? Cette façon de penser erronée est la tentation de croire au dualisme, décrite dans la Genèse comme l’arbre de la connaissance du bien et du mal, auquel le serpent attribue faussement un pouvoir énorme et spécial. Ce dualisme nous conduirait à penser que nous ne sommes pas entièrement les enfants de Dieu, ou que, si nous le sommes, d’autres ne le sont pas. Nous ne devons donner à ces concepts erronés, à ces marchands de dualisme, aucune place dans notre conscience ou dans nos églises, car elles offrent le fruit défendu du matérialisme, le fruit qui n’est qu’illusion.
Si nous ne dépouillons pas notre pensée de ces concepts erronés par le travail, la vigilance et la prière, nous risquons de les trouver de nouveau à l’œuvre faisant une propagande destructrice de ce genre : nous sommes trop peu à travailler dans cette église; il n’y a pas assez de chaleur amicale ici ; nous habitons trop loin de l’église pour y faire un travail efficace ; ce qui se passe dans la localité où se trouve l’église ne nous concerne pas vraiment ; la localité ne sait que peu ou rien en ce qui nous concerne ; et nous ne désirons pas vraiment nous faire trop bien connaître ; nous manquons de ressources suffisantes et de moyens nous permettant d’être très actifs dans la localité.
Tous ces arguments ne sont que de fausses suppositions de notre part. Ce sont des symptômes de la croyance au dualisme. Si nous ne les rejetons pas, ils peuvent apparaître sous la forme d’une altération de la relation de l’église avec la localité; c’est-à-dire une méconnaissance des intérêts en commun de l’église et de la localité. Les Scientistes Chrétiens peuvent vaincre cet esprit de séparation en ouvrant leur pensée à la localité et en démontrant un intérêt actif pour le soutien et le bien-être de la localité.
Peut-être avons-nous l’impression qu’il est nécessaire de nous organiser nous-mêmes comme une église, de nous consolider avant de venir en aide aux autres. Le proverbe ne dit-il pas : « Charité bien ordonnée commence par soi-même » ? Mais ne risquons-nous pas parfois de tomber dans l’excès ? Si nous commençons notre pratique de la charité uniquement par nous-mêmes, ne nous arrivera-t-il pas d’en rester là et finalement de ne faire la charité qu’à nous-mêmes ? Jésus parlait de retirer la poutre de notre œil afin d’y voir plus clair pour retirer la paille de l’œil de notre frère.
Je connais un jeune homme qui avait une situation intéressante et qui était compétent dans son travail. Un jour, brusquement, il se trouva au chômage. Les difficultés économiques étaient telles que, malgré de nombreuses démarches, il ne put retrouver un emploi. Comme il était étudiant de la Science Chrétienne, il commença à utiliser les vérités qui lui avaient été enseignées. Il essaya de se voir comme un enfant de Dieu et non comme un mortel corporel. Il tâcha de réaliser son unité avec le Principe divin et de savoir qu’aucune idée de Dieu n’était inutile ou inemployée. Il reconnut que l’offre et la demande étaient toutes deux dans l’Entendement. Mais malgré cela, la situation ne s’améliora pas.
Il pria de nouveau pour être guidé et mieux éclairé dans sa compréhension de la Science Chrétienne, sachant que puisque l’Amour divin répond à tout besoin humain, il répondrait bien à son besoin à lui, même s’il ne pouvait définir la vraie nature de ce besoin à ce moment-là.
Après avoir ainsi prié pendant un peu de temps, il fit une découverte qui, au fond, est d’une importance capitale — il s’aperçut que, jusque-là, son approche avait été égocentrique, c’est-à-dire que sa prière avait été uniquement faite pour lui-même, dans le seul but de découvrir sa vraie identité et de trouver du travail pour lui-même.
Lorsque ce manque de sollicitude pour son prochain fut découvert, il commença à travailler au sujet de ce problème dans un esprit de prière mais sur une base plus altruiste. Il réalisa que le chômage est un mensonge pour tout le monde, une illusion du sens mortel limité; en réalité tout ce que Dieu crée reflète l’activité ininterrompue de l’Entendement divin. Il réalisa que cette vérité était applicable universellement. Sa pensée cherchait à bénir l’humanité. Le résultat fut immédiat. Il prit contact ce même jour avec une entreprise dans laquelle il débuta le lendemain matin.
De même, si nous prions uniquement pour résoudre les problèmes particuliers de notre église, ou afin que nos comités fonctionnent sans à-coups, comme un moteur bien huilé, nous ne cherchons qu’à satisfaire un sens restreint de l’église. Mais lorsque Mrs. Eddy fonda l’Église du Christ, Scientiste, elle le fit avec la complète assurance que la compréhension de ses membres quant à l’unicité et à la totalité de Dieu bénirait toute l’humanité. En tant que membres de cette église, nous sommes les agents de cette bénédiction. A nous de comprendre que nous ne sommes pas les seuls bénéficiaires de la Vérité. Une église filiale n’est pas seulement faite pour nous, elle est avant tout une église pour la localité.
L’un des marchands de fausses croyances dont nous devons nous débarrasser est l’égoïsme, le manque de solidarité. J’entends par solidarité toute la vérité et le bien qui nous rapprochent, tout ce qui nous unit, tout l’amour pratique et actif que nous pouvons vouer à notre église et à notre localité, par opposition à l’ignorance, l’indifférence, le désintérêt à l’égard de cette localité.
Le manque de solidarité est une croyance à la division. La croyance qu’eux sont différents de nous. Allons-nous laisser entrer dans notre conscience de telles prétentions? Ces prétentions ne sont en fait qu’une tentative de renversement du premier commandement : «Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face. » Peut-il y avoir quelque chose en dehors du « seul Moi, ou Nous » comme notre Leader l’explique dans Science et Santé? Elle dit : « Il n’y a qu’un seul Moi, ou Nous, qu’un seul Principe divin, ou Entendement, gouvernant toute existence. » ibid., p. 588; Elle écrit aussi : « L’Amour divin est infini. Donc tout ce qui existe réellement est en Dieu et provient de Dieu, et manifeste Son amour. » ibid., p. 340;
Nous sentons peut-être que notre église est bâtie dans un désert et que personne n’a vu qu’elle est là, ou que les gens sont inconscients du fait qu’elle représente le moyen d’illuminer et de transformer leur vie. Ils, pouvons-nous penser, ne s’intéressent pas à nous. Cela encore voudrait séparer ceux qui ont perçu la Vérité de ceux qui ne l’ont pas, ou pas encore perçue. Mais cette barrière est dans notre conscience. C’est là que nous devons la déraciner. Si les gens savaient combien la guérison-Christ pourrait les aider, ils s’empresseraient d’entrer dans notre église. Que pouvons-nous faire ?
Il y a une chose que nous pouvons faire : c’est les aimer. L’Amour divin est omnipotent. Rien ne peut résister à son pouvoir guérisseur. Si nous aimons notre localité, si notre travail, nos efforts, sont pour le bien de ceux qui vivent dans notre localité, il est impossible qu’ils ne ressentent pas notre amour et ne soient pas attirés à notre église.
Enfin, croyons-nous qu’il y ait diverses théologies, différentes idéologies ? Cela encore est une illusion. Nous ne pouvons pas dire qu’il y ait plusieurs théologies ou sciences de Dieu. Il n’y a qu’un seul Dieu. Par conséquent il ne peut y avoir qu’une seule Science de Dieu. Il y a dans le monde différentes approches, différentes recherches de la compréhension correcte de Dieu et c’est ce qui semble nous donner les différentes écoles de théologie. Il n’y a, cependant, qu’une seule explication véritable de Dieu et de Sa création, et Christ Jésus nous l’a donnée. Il a dit : « Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent en esprit et en vérité. » Jean 4:24;
Cela clarifie la situation à l’égard de ceux qui ne se définissent pas comme Scientistes Chrétiens. Nous ne sommes pas là pour leur apporter notre théologie face à leur théologie. Une telle façon de penser serait erronée, parce qu’elle ferait une réalité de la croyance qu’il y a ceux qui ont et ceux qui n’ont pas. Mais si nous comprenons qu’il n’y a qu’un seul Dieu, une seule Vérité, nous pouvons apporter un sens plus joyeux de bon voisinage à la localité et ne pas être considérés comme des étrangers ou des concurrents.
Nous ne devrions pas admettre docilement que notre église est établie au milieu d’une population non réceptive. Dieu, le bien, étant infini, Tout-en-tout, il n’y a pas de non-réceptivité au bien. Notre rôle en tant que membres d’une filiale de l’Église du Christ, Scientiste, n’est pas seulement d’organiser nos activités et d’inviter les autres à nos services, mais d’élever le niveau de la pensée de la localité dans tous les départements de la vie en vivant la Science Chrétienne. Nous devons centrer notre effort sur le bien que nous pouvons apporter à la localité.
Un mouvement pour aider l’humanité ne peut pas être une organisation qui n’existe que pour elle-même. Nous travaillons pour l’humanité comme Christ Jésus commanda à ses disciples de le faire lorsqu’il leur dit d’aimer leur prochain, de pardonner à leurs ennemis, de guérir les malades et de donner gratuitement à tous. Nous travaillons pour nous guérir nous-mêmes et toute l’humanité du péché, de la maladie et de la mort par des moyens spirituels seulement. C’est cela la Science Chrétienne. Nous nous organisons nous-mêmes comme une église pour mener à bien ce travail et atteindre ce but. Nous ne commençons pas par bâtir une église pour chercher ensuite à quoi elle va bien pouvoir servir. Si notre église nous semble flancher, ce n’est pas à cause des autres ou par suite de circonstances ; c’est parce que nous avons perdu de vue sa vraie signification.
Jésus pria : « Père saint, garde en ton nom ceux que tu m’as donnés, afin qu’ils soient un comme nous... Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les préserver du mal. » 17:11, 15.
Nous pouvons être préservés du mal du doute et renforcés dans notre conscience du bien par notre dévouement désintéressé au travail de guérison de l’amour fraternel dans notre localité. Si notre amour reflète l’Amour divin, notre travail sera récompensé.
Il y a un seul corps et un seul Esprit...
il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême,
un seul Dieu et Père de tous,
qui est au-dessus de tous, et parmi tous,
et en tous.
Éphésiens 4:4—6