En décembre dernier, le Héraut a recueilli les propos de Christian Coulon, un homme qui a connu bien des tribulations avant de rencontrer la Science Chrétienne à Paris en 1999. Voici comment il a décrit son parcours.
À l'âge de quinze ans, j'ai commencé à me droguer. J'avais des difficultés relationnelles avec mes parents. Cette année-là, j'avais un copain dans ma classe qui prenait du trichloréthylène. Tout de suite, j'ai pensé que cela pouvait être une solution à mes problèmes et j'ai commencé à en prendre aussi. J'avais toujours cru en Dieu, mais je ne pensais pas que Dieu pouvait m'aider. Pour moi, c'était un Dieu lointain: il fallait franchir mille étapes avant de parvenir jusqu'à Lui. Et puis, je me suis mis peu à peu à essayer d'autres drogues.
Comme je ne m'entendais pas du tout avec mes parents, je me suis engagé dans l'armée à dix-sept ans. Mais cela m'a tout de suite rappelé la pension, et j'ai su que ce n'était pas pour moi. J'ai déserté, puis j'ai été conduit dans un hôpital militaire, où j'ai rencontré d'autres drogués, si bien qu'après cela, je prenais de façon presque journalière des drogues telles que L.S.D., héroïne, alcool, barbituriques, haschich et autres...
Je vivais d'expédients, de petits boulots, de la charité, je passais d'un foyer social à un autre. Puis, un jour, j'ai pris la résolution d'arrêter de me « défoncer ». J'avais pris des « acides » (drogues hallucinogènes) et cela s'était mal passé: j'avais déliré pendant trois mois. Je me suis dit: « Je ne touche plus à rien, c'est fini », et j'ai suivi une cure de désintoxication. J'ai même arrêté les cigarettes. À ce moment-là, j'ai voulu reprendre des études. J'en ai parlé à mon père qui a accepté de me mettre dans une école. J'ai préparé un bac technique en électronique. Mais j'ai échoué à la dernière année.
Après un premier mariage et un divorce, j'ai replongé à fond dans la drogue. J'étais très accroché aux barbituriques. Et j'ai remarqué que je devenais fou: je commençais à mélanger le rêve et la réalité. J'ai essayé une nouvelle fois, par un effort de volonté personnelle, d'arrêter au moins les barbituriques. C'est alors que j'ai rencontré celle qui est devenue ma compagne. Elle-même buvait beaucoup. Nous sommes restés ensemble pendant dix ans.
Pendant cette même période, j'ai suivi un traitement pour une psychose paranoïaque qui, selon les médecins, était liée à une destruction des neurones par les drogues. Puis, j'ai eu la douleur de perdre ma compagne (victime de l'alcoolisme), mon logement, et j'ai fait une crise cardiaque dont la gravité, d'un point de vue médical, me laissait une espérance de vie d'environ un an. Après cela, je me suis installé dans un hôtel, et c'est là que j'ai rencontré un homme qui s'intéressait à la Science Chrétienne.
En fait, il connaissait cette religion depuis son enfance. On parlait de la Bible ensemble. Chaque mercredi, il allait assister à la réunion de témoignages dans une église de la Science Chrétienne.
Comme je le trouvais sympathique, je décidai un jour de l'accompagner. Je me suis présenté la première fois dans cette église en vrai clochard ! Le sujet du jour était sur la manière de prier, et mon attention s'est portée sur des paroles expliquant que tout mal provenait de la « croyance à l'existence de la matière ». J'ai accepté facilement cette idée, cela me paraissait fort possible. Et j'avais déjà réfléchi sur la relativité des choses.
Quelques jours plus tard, ma sœur est venue me demander quoi faire avec une chatte qui était sur le point de mourir. Je lui ai dit: « Il n'y a qu'une chose à faire, il faut prier. » (C'était inhabituel chez moi.) J'ai prié comme j'ai pu, et la chatte a été sauvée.
Le lendemain même, je me suis rendu compte que quelque chose d'énorme s'était passé: j'étais guéri de la psychose paranoïaque. Les peurs, les méfiances à l'égard des autres, avaient soudain totalement disparu. C'est à peu près à cette époque aussi que j'ai abandonné naturellement et sans effort l'alcool. J'avais déjà cessé de prendre les médicaments pour le cœur avant de venir à l'église, car je ne supportais pas les effets secondaires, ainsi que tous les médicaments pour la psychose. Je n'ai plus souffert de problèmes cardiaques non plus après cela. J'ai établi tout de suite une relation entre ma guérison et ma venue dans cette église.
Tout cela fait que j'ai pris la décision d'y aller chaque mercredi, afin de comprendre les guérisons qui m'étaient arrivées. J'y rencontrais une praticienne de la Science Chrétienne et je discutais avec elle après la réunion. Elle pensait que je fumais seulement du tabac et m'encouragea à arrêter. Puis un jour, le copain de l'hôtel m'a dit que si j'arrêtais la cigarette et le haschisch, je pourrais acquérir une « vision spirituelle ». Cela m'a interpellé. Je suis curieux de nature. Je souhaitais percevoir une autre réalité que l'apparence matérielle des choses, une réalité divine qui ne trompe pas, comme le font les drogues. Et j'ai arrêté tout ce que je prenais en me disant: « Il faut que je voie ce qui va se passer. » J'ai donc commencé, mais j'étais très énervé et j'en ai parlé à la praticienne en lui demandant de faire quelque chose pour moi. Elle a accepté de prier pour moi. Mais après avoir arrêté pendant un mois, j'ai recommencé, parce que le « joint » me manquait trop. Du coup, je me suis retrouvé à fumer autant qu'avant, et je me suis même un jour remis à boire. J'ai revu la praticienne et lui en ai parlé. Elle m'a dit d'avoir confiance et que ma libération était possible. Elle ne m'a pas demandé grand-chose à part de lire Science et Santé.
Après cette visite, j'avais le désir d'arrêter le tout et je ne fumais plus qu'une cigarette de haschisch par jour. Puis, quelqu'un m'a dit: « Si tu t'arrêtes huit jours, c'est bon. » J'ai pensé: « Huit jours, ce n'est pas plus dur que de rester six jours sans manger (ce qui m'était déjà arrivé). N'importe qui peut le faire, ce n'est pas le bout du monde. » Donc j'ai tenu huit jours. Je pensais simplement à Dieu, et la praticienne priait. C'était dur, mais supportable. Après les huit jours, j'ai continué à ne plus rien prendre. Et c'était devenu simple. Je n'ai pas souffert ensuite.
Ma sœur m'a fait une remarque à cette époque-là: « C'est bizarre, Christian, quand tu as arrêté de fumer on aurait dit quelqu'un qui n'avait jamais fumé. » C'est vrai: je regardais les autres sans envie. On me percevait comme cela: comme quelqu'un qui n'avait jamais fumé.
Il est certain que j'ai dû ressentir la prière de la praticienne, à laquelle je suis très reconnaissant. Car je sais que des gens arrêtent de fumer, mais à quel prix parfois ! Je sais aussi que des gens guérissent de toutes sortes de problèmes par leurs propres prières et par leur étude de la Science Chrétienne, mais je ne peux pas vraiment dire que cela a été le cas pour moi. J'ai reçu cette guérison comme une grâce de Dieu. Et je pense avant tout qu'elle est due à ma fréquentation de l'église. Je pense que l'ambiance spirituelle qu'on y trouve guérit. J'ai eu le sentiment de baigner dans cette paix et cette force spirituelles qui apportent la guérison.
Progressivement, j'assimile les vérités que l'on peut lire dans le livre Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy. Il est certain que j'ai maintenant une meilleure connaissance de Dieu, je m'en sens plus proche, je Le vois moins lointain. J'ai la certitude de Sa présence. J'ai appris à refuser Son absence et à refuser tout ce qui peut contredire Son harmonie.
Cela fait sept ans que j'ai abandonné toute drogue, y compris le tabac et l'alcool, et ma situation s'est considérablement améliorée. J'ai ainsi repris des études et obtenu une licence de mathématiques alors qu'a l'époque de ma maladie je n'avais même pas le baccalauréat. Maintenant, je poursuis ces études avec l'espoir de pouvoir un jour enseigner les mathématiques, car j'ai le souhait profond d'aider des enfants à « être bons en maths ».
Les choses ont beaucoup changé avec ma famille, surtout avec mon père et ma sœur. Je ne suis plus dans une opposition perpétuelle avec mon père. Nos relations sont paisibles. Ma sœur avait peur de moi, et maintenant elle me manifeste une entière confiance. Grâce à mon étude de la Science Chrétienne, j'ai conscience d'avoir beaucoup changé.
Même si tout n'est pas encore résolu dans ma vie, quand je repense à mon état d'il y a dix ans, il n'y a pas de comparaison ! C'est extraordinaire ! Je marche la main dans la main de Dieu. J'ai la certitude que, quoi qu'il arrive, il existe une solution.
    