Dieu réconforte comme une mère aimante: tendre amour donne à nos cœurs la paix. Sainte présence, nous devons Te connaître Pour recevoir de Ton amour les biens... (Hymnaire de la Science Chrétienne, no 174)
Ces paroles résument tout à fait l'expérience que j'ai vécue dernièrement. Depuis plusieurs semaines, je me sentais très seule, je remettais même en question la décision que j'avais prise quatorze années auparavant d'emmener toute ma famille dans le Sud-Ouest de la France.
Les enfants devenus adultes vivaient maintenant loin de moi, des amis chers avaient déménagé et la situation dans laquelle je me trouvais ne me satisfaisait pas vraiment. Ce tableau ne représentait pas du tout ce que j'avais espéré en changeant de vie !
Je me remémorai les mobiles qui, à l'époque, m'avaient amenée à faire ce choix: je désirais alors me rapprocher de mes parents, mais aussi de l'église filiale grâce à laquelle j'avais fait connaissance avec la Science Chrétienne. En participant aux activités de cette église, il me semblait que je serais amenée à mieux comprendre Dieu, la source de mon être. J'étais sûre que cette participation m'aiderait à faire davantage de bien à mes proches et à mon entourage. Et j'ai trouvé en effet que servir à différents postes de l'église, comme Surintendante de l'école du dimanche ou Première Lectrice Dans une église de la Science Chrétienne, le Premier Lecteur est celui ou celle qui conduit le service du dimanche et la réunion de témoignages du mercredi soir, vous encourage à vous élever métaphysiquement et à manifester un amour désintéressé. Vous apprenez à travailler davantage pour glorifier Dieu et pour servir l'humanité et moins pour vous-même. Par exemple, quand j'étais Surintendante à l'école du dimanche, j'ai été amenée à prier de façon impersonnelle au sujet du concept de la famille, et, d'une certaine façon, cela m'a rapproché de mes enfants, qui, alors, faisaient déjà leurs études loin de moi. Je priais pour mieux comprendre que Dieu est le vrai Père-Mère de tous, sans penser spécialement à mes propres enfants, mais cette compréhension m'avait beaucoup aidée dans mes relations avec eux.
Mais maintenant, tout semblait remis en question, et j'étais très troublée à la pensée que ma fille allait recevoir sa belle-mère pour la fête des mères en Belgique. Toute la famille serait réunie, y compris mon fils ! Bref, une fête familiale remplie de joie et de tendresse se préparait, et je n'y participerais pas !
En outre, je ne me sentais pas satisfaite des fruits de l'éducation que j'avais donnée à mes enfants: il me semblait que les lois spirituelles de la vie que j'avais commencé à leur enseigner ne suscitaient plus guère leur intérêt.
Que faire alors ? Me laisser submerger par le découragement, le regret, l'apitoiement sur moi-même ou bien, comme un disciple fidèle, accepter de « suivre le Christ » ? Suivre le Christ, pour moi, signifie ne jamais se décourager, garder à la pensée une vision spirituelle de la réalité, en sachant que nous vivons dans l'harmonie et l'union avec Dieu. Suivre le Christ, c'est aussi ne pas se laisser aller à regarder en arrière et ne pas être submergé par des regrets qui font partie du rêve de la vie mortelle.
Je priai donc ainsi: Père, donne-moi un signe afin que je sache ce que je dois faire et si je ne me suis pas trompée en m'installant ici !
J'avais besoin de retrouver la présence réconfortante de Dieu et je priai de tout mon cœur. Cette prière écrite par Mary Baker Eddy pour les petits enfants m'est alors venue à la pensée:
« Père-Mère Dieu,
Toi qui m'aimes,
Garde-moi quand je dors ;
Guide mes petits pas
Jusqu'a Toi. »
(Écrits divers, p. 400).
En tant que Mère, Dieu aime chacun de Ses enfants; peut-ll alors me punir lorsque j'ai dans le cœur le désir de Lui obéir et de Le mettre au premier plan dans ma vie ? Impossible ! Sa grâce m'environne. Les sentiments maternels que je ressens ont en réalité leur source dans cet amour infini de Dieu pour tous Ses enfants. Telle une Mère aimante, Il réunit tous Ses petits, comme une poule ses poussins sous son aile.
Je résolus alors de rassembler, en pensée, toute ma famille, mes amis, et les membres de mon église, en ressentant l'Amour de Dieu pour tous Ses enfants. J'ai reconnu tout le bien que Dieu m'avait dispensé pendant toutes ces années, ainsi que les progrès accomplis, et mon cœur s'est empli de gratiude et de paix.
Quelques semaines plus tard, un vendredi soir, lors d'une conversation téléphonique chaleureuse et réconfortante, ma fille, qui se trouvait chez elle à Bruxelles, à 1200 km de chez moi, s'épancha et me confia ses préoccupations. Tandis que je l'aidais à chasser ses craintes, ma joie revenait. Notre échange fut riche et joyeux.
Le lendemain après-midi, veille de la fête des mères en France, j'eus l'agréable surprise de la voir arriver, avec son fils de quinze mois et son frère ! Secrètement, avec la complicité de mon fils, ils avaient organisé leur venue ! Voilà bien le signe que j'attendais !
Pendant son séjour, ma fille s'est exprimée simplement et m'a expliqué qu'elle n'avait pas rejeté l'enseignement spirituel reçu dans ses jeunes années. Elle m'a éclaiée et rassurée sur toutes ces questions qui me tenaient à cœur.
Depuis, je ne me sens plus séparée de mes enfants. Ils sont tous les deux très proches. Nous nous parlons souvent. Par exemple, j'ai eu avec ma fille des échanges pleins de confiance, ainsi que l'occasion de la soutenir par la prière lorsqu'elle recherchait un emploi.
Oui, Dieu répond à la prière de Son enfant qui cherche à Le comprendre et à L'aimer ! Mieux connaître Dieu en tant que Père-Mère m'a permis d'élargir ma propre conception de la maternité et d'en recevoir de nombreux bienfaits.
    